Éternels enfants...
Je crois que je suis resté depuis une éternité l'enfant qu'avaient bercé les chants avec l'instituteur français Monsieur Courtin à l'école primaire de mon patelin.
Aussi, resté prisonnier toujours de ces moments de foi en un avenir radieux à tout jamais de paix partout dans le monde. Comme si cela ne tient encore qu'à nous de décider qu'il n'y aurait plus de conflits sur terre ! Que les hommes n'œuvreront main dans la main toujours que pour la paix partout sur terre !
On y croyait tant à cette paix lors de l'indépendance de 1962 aux lendemains de la guerre d'Algérie. "Plus jamais cela". Plus jamais les horreurs vécues sous les bombardements de l'armée française qu'on croyait défaite aux lendemains de la guerre. Plus jamais ces horreurs partout aux quatre coins de la planète.
Tout jeunes et naïfs, nous ignorions l'emprise sur le monde de minorités puissantes qui le pourrissent et ne veulent le lâcher. Elles ne lâcheraient jamais leurs privilèges. Et quant aux lendemains des libérations, les français partis, nous croyions...
Alors mes résolutions restaient d'abord de me réaliser afin de contribuer à la paix dans le monde. Et mes désillusions étaient amères après l'échec. Que pouvais-je moi être insignifiant sans poids, sans maarifaa(*) ? Que pouvais-je devant les puissances des mitrailles des puissants ?
Pourtant, j'avais mis une fleur au bout du fusil. Et armé d'amour, j'avais été tant aimé en retour. Partout en Occident. Mais cela n'avait pas suffi. Est-ce que c'était une folie d'avoir voulu changer le monde ?
Et que m'importe donc de rester l'éternel enfant qu'avaient bercé les chants... "Il nous faut toujours encore croire", me dit encore une voix intérieure qui ne s'éteindra jamais :
Qu'un jour, la fin définitive de tous les conflits. Ne sommes-nous pas la majorité ? Qui aspire à la paix et à voir nos enfants grandir dans un monde meilleur. Nous arriverons une fois à peser sur la minorité aux commandes qui pourrit le monde. Restons d'éternels enfants rêveurs de paix pour définitivement les vaincre avec des fleurs aux bouts des fusils. Ne nous conformons pas à leurs attentes et ne nous soumettons pas à leurs volontés. Amis et amies de la terre, unissons-nous pour nous sauver et sauver le monde. Il y va de notre salut.
Je n'existe pas
Je ne suis pas, je n'existe pas,
Je n'ai nul poids, aucune maarifa(*).
Je n'ai ni d'armes ni de poings,
Qu'un pacifiste la fleur au bout du
Fusil.
Certains les connaissent tous,
Pour tant les évoquer dans leurs écrits,
Connaissent leurs milieux,
D'où ils viennent ! Et ce qu'ils font !
Et moi du peuple !
Les ignorants,
De n'avoir jamais eu affaire à eux,
Ou à leurs privilèges.
Je vis dans un pays d'invisible
Autorité à qui,
M'adresser pour réclamer
Mes droits inexistants ou bafoués !
Parce que je n'y brille pas,
Parce que je n'y suis pas de leur
Fratrie...
Je n'existe pas dans mon pays.
Ne m'aurait-il pas fallu plus d'efforts ?
Et de sagesse, pour m'intégrer
Là où j'étais aimé et reconnu
Citoyen du monde
Dans ces cités d'étrangers ?
Amokrane Nourdine
(*) Piston
Commentaires (1) | Réagir ?
Le défaitisme n'est pas une valeur "à proclamer"... mais plutot une tare "à taire" !!!
Notre pays et peuple méritent mieux que les lamentations de quelques sentimentaux défaitistes !!!