Le pétrole replonge, après un nouveau bond des stocks aux USA

Le prix du pétrole toujous sous les 50 dollars
Le prix du pétrole toujous sous les 50 dollars

Les prix du pétrole ont brutalement stoppé mercredi leur récent essor, avec une chute de près de cinq dollars le baril à New York, les investisseurs étant ramenés à la réalité d'une offre excédentaire par un nouveau bond des réserves américaines de brut.

Le cours du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en mars a chuté de 4,60 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), à 48,45 dollars, enregistrant sa pire baisse depuis le 28 novembre dernier, date à laquelle il avait perdu plus de 7,5 dollars après la décision de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) de maintenir inchangé son plafond de production.

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour même échéance a fini à 54,16 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), enregistrant une baisse de 3,75 dollars, là aussi la plus importante depuis fin novembre.

A New York, les prix ont effacé pour plus de moitié leur récent rebond, engagé depuis la fin de la semaine dernière avec notamment une hausse de près de 3,5 dollars mardi. Il avait été encouragé par plusieurs éléments jugés annonciateurs d'une baisse de la production hors de l'Opep, notamment des réductions d'investissements chez de grands groupes comme le britannique BP, le français Total et l'américain Chevron.

Le département de l'Energie des Etats-Unis a pour l'heure mis fin à cet optimisme sur l'offre, en annonçant mercredi que les stocks de pétrole brut ont monté nettement plus que prévu la semaine dernière, atteignant à 413,1 millions de barils un niveau sans précédent depuis près de 75 ans. Non seulement, les réserves de pétrole ont beaucoup augmenté, mais c'est aussi le cas des stocks d'essence, a souligné Carl Larry, de Frost & Sullivan. Cela veut dire que les raffineries vont pouvoir se permettre de limiter leur régime, ce qui va encore accroître les quantités de pétrole dans le système.

Les stocks d'essence ont monté de 2,3 millions de barils, alors que les experts de Bloomberg misaient sur une baisse de 450.000, tandis que les réserves de produits distillés (dont le gazole et le fioul de chauffage) ont aussi augmenté, de 1,8 million de barils, contre une baisse attendue à 1,2 million.

Le dollar pèse aussi

Le repli du marché est accentué par le fait que le bond d'hier était assez irrationnel, a jugé Carl Larry. Avec les chiffres records du DoE, les investisseurs y ont repensé, et ont quitté le terrain. Parmi les autres facteurs de baisse, les peurs sur une baisse de la demande chinoise ont été relancées par les chiffres décevants de l'indice PMI sur les services en janvier, a noté Jasper Lawler de CMC Markets. La Chine est le deuxième plus gros consommateur de pétrole.

Enfin, le dollar se renforce et fait souffler des vents contraires sur les cours, les échanges de pétrole étant libellés en monnaie américaine et donc moins intéressants, a noté Matt Smith, de Schneider Electric. Seul élément d'actualité susceptible de soutenir les cours mercredi, un groupe armé a attaqué un gisement en Libye, tuant 13 personnes, mais cette information ne perturbe pas les marchés, a noté Matt Smith.

Dans l'ensemble, les importantes fluctuations des dernières séances reflètent fidèlement la tension du marché pétrolier, entre la perspective d'un rééquilibrage du marché, à la suite des réductions d'investissements hors de l'Opep (...) et les fondamentaux actuels, qui témoignent toujours d'une offre excédentaire au niveau mondial, a résumé Tim Evans, de Citi.

AFP

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