La Fédération internationale de la diaspora algérienne (FIDA) est née
Ce jour, vendredi 29 janvier 2015 est née la Fédération Iinternationale de la diaspora algérienne (FIDA). Son but est de créer le cadre d’unification de nos forces de façon à mettre en avant les intérêts primordiaux de paix et de prospérité pour notre pays d'origine, avec toutes ses composantes culturelles qui font la richesse et la diversité de notre identité algérienne, et en rapport avec nos valeurs et l'environnement international.
Une assemblée constituante s’est tenue entre membres fondateurs de quatre pays: France, Canada, Grande Bretagne et Suisse.
La FIDA a pour principal objectif de fédérer les membres de notre diaspora en tant qu’ambassadeurs de notre pays à l’étranger, comme source de richesse inestimable pour le développement et l’édification de l’Algérie, de toutes ses couches sociales et des générations futures, Ceci, sur la voie du principe de justice au-dessus de tous et de la démocratie comme mécanique de gouvernance.
Pour ce faire, la FIDA se donne comme axes d’interventions, à l’appui des acquis de ses membres, dans les domaines suivants ;
- Le développement économique et commercial
- La recherche scientifique et le transfert de technologies
- La coopération internationale
- L’éducation
- La vie culturelle et sportive
- Offrir la scène internationale comme relais et caisse de résonance des revendications de l’ensemble des composantes de la société algérienne.
La FIDA se fixe également comme objectif de doter les communautés algériennes à l’étranger d’outils et d’espace de réflexion, de collaboration et d’intégration.
La diaspora est riche d’un siècle et demi d’histoire et de cheminements parfois douloureux, parfois heureux, d’exil et de double combat, pour sa terre natale d’une part, et pour son intégration dans sa société d’accueil d’autre part, marqué par ses succès et ses échecs.
La FIDA émane de cet historique, héritière du combat de ses ainés. Rappelons que le mouvement nationaliste algérien, l’Étoile Nord Africaine, née en 1926, à l’origine de la fondation de la première école politique algérienne avec l’esprit de mener un combat libérateur qui a mené à l’indépendance de notre pays, a pris naissance et son envol dans le foyer de la diaspora algérienne en France, avec à sa tête Messali Hadj.
Le drapeau algerien, né et confectionné à Paris en 1934 par l’épouse de Messali El-hadj, sous la direction artistique et militante de Benchenhou Hocine est un autre témoignage de l’implication de la diaspora pour le bien de notre patrie.
Ces voix nobles de notre diaspora, éteintes dans le silence absolu et l’anonymat. Ces figures politiques, artistes, chercheurs universitaires, professionnels et autres ont marqué par leur amour et leur génie le parcours de notre histoire, occultée par la volonté politique de nos dirigeants de l’enseignement de notre histoire aux générations de l’indépendance. Une atteinte à notre mémoire collective, effaçant de l'identité Algérienne ses heures de gloire à ces millions d'algériens qui habitent aujourd’hui l’ensemble des pays de la planète. Ces millions d’algériens disposés à répondre, sans hésitation, à l’appel de la patrie pour apporter toute contribution à l'édification d’une Algérie sur les bases d’une société des libertés, des droits et des devoirs, d’une société prospère et épanouie.
La diaspora Algérienne est une partie intégrante et importante du corps de notre pays. Ella a des droits et des devoirs envers sa patrie. Elle partage la destinée et les aspirations de tous ses concitoyens vivant en terre algérienne, dans les villes, villages et douars, dans les campagnes, dans le nord, le sud, l’est et l’ouest du pays. Elle est l’avant-garde de la patrie des mutations à l'échelle internationale, un acteur de poids dans la balance des échanges et de la coopération internationale. Un acteur de poids dans les relations de l’Algérie avec ses partenaires et ses alliés régionaux et mondiaux dans le contexte géopolitique actuel et futur.
La diaspora algérienne ne peut continuer à être ignorée ni rester inerte. Elle constitue une population de 6 millions d’algériens, soit le cinquième de la population algérienne qui doivent se reconnaître et occuper leur place comme acteurs indispensables et incontournables dans la vie de l’Algérie pour l’édification et le développement d’une société démocratique et prospère.
En conséquence, nous appelons tous les algériens à l’étranger qui ont à cœur leur pays et son devenir… à rallier les rangs de la FIDA pour joindre leurs voix et leurs efforts.
Nous vous invitons donc à nous rejoindre par le biais de l’adresse : [email protected].
Les membres fondateurs :
- Brahim Gater, Canada - Président
- Ismail Guellil, France - vice-président France, chargé de la coordination.
- Mohamed Chablaoui, Grande-Bretagne - vice-président Grande-Bretagne chargé de la communication.
- Badra Fékira, Suisse - vice-présidente Suisse, relations avec les institutions internationales et finances
- El-Hadi Bouabdallah, Canada - vonseiller
Commentaires (34) | Réagir ?
Ce n'est pas pour etre mechant, mais votre patrie n'est certainement pas celle de tout Kabyle qui se respecte. Putain on ne vend pas de cafe' la ou vivez ou quoi - je vous enverrais un paquet - mais faut vite vous reveiller, y a feu en la demeure !
Tlemcen
De la guerre de Libération à l'indépendance
A l'instar des autres régions du pays, le mouvement de libération nationale a connu le même cheminement dans la ville de Tlemcen, qui a enfanté le père du nationalisme algérien, Messali Hadj, et le précurseur de la lutte armée pour l'indépendance de l'Algérie à travers l'Organisation secrète, OS, l'aile militaire du PPA /MTLD, avant que tous les militants ne s'accordent pour déclencher la révolution du 1er novembre 1954 autour du Front de libération nationale.
De par sa position géographique, à la frontière du Maroc, Tlemcen a joué un rôle stratégique multiforme et multifonctionnel dans la configuration de la Wilaya V historique, dont elle faisait partie, dirigée par le valeureux Larbi Ben M’hidi qui a fait de cette wilaya le fer de lance de la révolution armée avant que soit installée en territoire marocain la «base Ben M’hidi» de l'ALN qui servait de base d'entraînement des nouvelles recrues de l'ALN, de PC de commandement et direction des opérations,
De repli, de soins des blessés, mais surtout d'approvisionnement en armes et munitions des unités de l'ALN opérant à l'intérieur de tout le territoire national. Après le congrès de la Soummam, le 20 août 1956, Ben M’hidi rentre au CCE et son adjoint, Mohamed Boussouf, prend le commandement de la Wilaya V qu'il réorganisa.
Il s'appuya essentiellement sur la base arrière du Maroc, celle de Ben M’hidi, dans sa nouvelle stratégie et créa plusieurs camps d'entraînement dont les camps de Tétouan, de Figuig, de Nador, de Larache et dans la région de Oujda, tous situés le long de la bande frontalière ainsi que des bases secrètes de fabrication d'armes légères et lourdes à Sidi Slimane, près de Kenitra, au Maroc. Ce qui va mener Tlemcen et sa région à jouer un rôle déterminant et vital dans la stratégie adoptée par Boussouf et son état-major. Elle servira de poste avancé pour les combats au maquis et la guérilla urbaine «Fida» et de relais et transit d'hommes et d'armes pour alimenter les autres wilayas du pays.
La lutte s'intensifia au maquis de toutes les régions de la wilaya et les Lotfi, Faradj, Bouzidi dit Ogb Lil, Bekhti dit Nehru, Khedim dit le Major, Djaber et tant d'autres valeureux hommes, avec leurs troupes, enregistraient d'éclatants succès sur les troupes coloniales après leur avoir causé des pertes considérables lors de batailles restées célèbres, comme celles de Filaoucene,
El Gaor, Motass, Oued Zitoun, Sidi Djillali Beni-Snouss pour ne citer que celles-ci, bien qu'il y en ait eu d'autres à Sebdou, Ouled Mimoun, Bensekrane, Sidi Abdelli, Beni-Ouazzaine… Et en zone urbaine, les Benzerdjeb, Mehdad, Inal, Selka et tant d'autres jeunes multipliaient les actions contre les cibles sensibles de l'ennemi et contre les indicateurs et les collaborateurs afin de protéger la révolution de toute infiltration.
La lutte s'organisa et plusieurs réseaux furent mis en place : réseau de passeurs d'hommes, d'armes, de relais pour cacher hommes et armes, de messagerie, de recrutement, de collecte d'argent, de moussabiline, de ravitaillement et soutien logistique et d'infirmeries clandestines pour soigner les blessés avant de les évacuer vers la base arrière.
La femme tlemcenienne, à l'instar des autres femmes du pays, citadines ou rurales, a été d'un apport capital dans la lutte armée, au maquis comme au FIDA et montré des qualités de sacrifice et de sang froid, aussi bien dans le combat que l'exécution de missions périlleuses. Les djoundiate et les militantes transportaient des armes du maquis vers les villes pour permettre aux fidaïs de mener des actions. Elles dissimulaient les armes sous leurs amples voiles tlemceniens, «el haïk», les remettent aux exécutants de l'opération et les récupèrent après l'attentat.
Ainsi, les Maliha Hamidou, Fatima Mechiche, qui épousa plus tard Mohamed Khemisti, Soumicha Baba Ahmed… et bien d'autres encore ont mené la vie dure à l'armée française. C'est ainsi que l'armée française a concentré ses efforts de guerre dans cette région en installant la ligne «Morice», une ligne électrifiée d'une tension de 30 000 volts, large de 60 mètres et bourrée de mines, le long de la frontière séparant l'Algérie du Maroc afin d'isoler la révolution de ses bases arrières en empêchant son approvisionnement en armes et munitions et de se concentrer à neutraliser les maquis et la guérilla dans la région de Tlemcen.
La répression s'accentua, des arrestations arbitraires sont opérées, la torture est banalisée et dans les maquis l'aviation bombarde aveuglément forêts et villages causant des pertes considérables parmi les civils. On installe des camps d'internement un peu partout, on crée des SAS et des centres de torture dont les plus sinistres restent le centre de Saf-Saf et Zenâta appelés les DOP, détachement opérationnel de protection. Cet organe militaire de renseignement créé en 1956 et devenu opérationnel à partir de 1957, avait pour mission de démanteler les réseaux secrets du FLN.
Il utilisait toutes les formes de tortures pour arracher des renseignements. Les éléments du DOP sillonnaient les camps d'internement et sélectionnaient leurs victimes pour les emmener au centre de Saf-Saf afin de leur faire subir les pires sévices. Devant cette situation, la majorité des personnes recherchées par le renseignement général ou par l'armée furent évacuées vers le maquis ou vers les bases au Maroc afin de les protéger et protéger les réseaux du FLN, du Fida et de l'ALN.
Parallèlement, les éléments de l'ALN s'activaient pour former des démineurs pour pouvoir faire des brèches dans la ligne infernale de «Morice». Grâce à l'ingéniosité de nos combattants, fut mis en place le procédé des Bungalors, qui permettait d'isoler le courant électrique et distordre le fil barbelé pour créer un passage tout en rampant. Il sera fabriqué en série et acheminé vers des unités formées sur ce procédé qui se trouvait dans la région de Msirda, tout près de la frontière marocaine. C'est cette unité qui se chargea par la suite de faire passer armes et hommes le long de cette bande frontalière. Plusieurs y ont laissé leur vie, au début, en tentant de traverser cette ligne de la mort.
L’assassinat du Dr Benzerdjeb souleva tout Tlemcen
Benaouda Benzerdjeb, jeune médecin, né le 9 février 1921, après des études secondaires au collège de Slane, Ibn Khaldoun actuellement, embarque clandestinement pour la France où il milite à Paris au sein du PPA avant d'être nommé secrétaire général de l'association des étudiants musulmans nord-africains entre 1942 et 1943. Concurremment avec ses études de médecine, il activait inlassablement au sein du parti. Après avoir décroché son doctorat en médecine, il ouvre un cabinet, s'installe à Tlemcen et soigne gratuitement les nécessiteux.
Sa compétence et sa notoriété lui valurent une très grande estime parmi la population. Après le déclenchement de la révolution, il fut parmi les premiers de la ville à rejoindre le FLN et commença à structurer les militants dans des cellules. Il soignait aussi les blessés et acheminait de grandes quantités de médicaments vers les maquis de toute la région, malgré la surveillance dont faisaient l'objet toutes les pharmacies de la part de la police.
Il se déplaçait de nuit pour soigner les moudjahidine et dans la journée, sans interrompre les consultations, il recevait les agents de liaison qui venaient prendre instruction et médicaments. Il se déplaça un 16 janvier 1956, en compagnie de deux militants, à Oran, à bord de son véhicule, une Volkswagen Goliath, où il achètera pour le compte du parti une Ronéo. Le retour se fera sans problème, les deux militants chargèrent l'appareil et prirent de nuit la direction de Sebdou. Le lendemain,
le docteur fut arrêté par la police qui était aux faits de toute l'affaire. Il fut embarqué et emmené en direction de Sebdou. Arrivé au douar Ouled Halima, à quatre kilomètres de Sebdou, le docteur saute de la Jeep et tenta de fuir mais il est sauvagement mitraillé. Son assassinat secoua toute la population et déclencha de violentes manifestations qui allaient durer plusieurs jours. Tous les quartiers de la ville sont gagnés par l'agitation et les jeunes deviennent les maîtres de la rue.
Le FIDA gagne les jeunes lycéens
En juin 1957, les lycéens répondent à l'appel de la patrie et s'organisent en cellule de fida. Ils étudiaient tous au collège de Slane et décidèrent de passer à l'action en s'attaquant à une cérémonie officielle organisée au sein de leur collège et où le préfet devait prononcer un discours.
Le groupe d'action se composait entre autres de Mesli Mohamed, Mahmoud Abi-Ayad, Meziane Mohamed, Mourad Bendimered et Kazi-Tani. Alors que la fête battait son plein avec la fanfare, Mesli lance une grenade en direction du préfet qui sortira indemne de cet attentat qui causera la mort d'une personne et en blessera six personnes parmi les invités. Ils furent tous arrêtés.
Assassinat de Maliha Hamidou, elle n'avait que 17 ans
Elle s'appelait Djenat, sa famille l'appelait Maliha et son nom de guerre était Rachida. Née le 16 avril 1942, elle étudiait dans le lycée qui porte son nom actuellement et des cours d'arabe à la Médersa libre de l'association des oulémas où elle rencontra Sid Ahmed Benchekra qui l'influença politiquement.
Elle rejoint le FLN en 1958 et devient agent de liaison, chargée du transport d'armes légères et grenades pour être désignée plus tard secrétaire de la cellule du parti de Sidi-Chaker, un quartier sur les hauteurs de Tlemcen, avant d'être chargée d'organiser les actions du fida en surveillant les patrouilles françaises et en recueillant toutes les informations.
Après la mort de son père, sa maison familiale devint un abri pour les moudjahidine et un relais pour ceux qui transitaient du ou vers le Maroc, notamment les chefs de la révolution. Le 11 avril 1959, l'armée française, guidée par un indicateur, encercla la maison avant de l'investir. Elle fut reconnue par l'indicateur et emmenée dans une Jeep. En cours de route, elle avala le document qu'elle dissimulait sous son imperméable et tenta de fuir. Elle fut abattue par balle. Elle n'avait que 17 ans.
La répression sanglante du 4 juin 1957
Ce fut l'une des journées les plus horribles de la guerre de Libération à Tlemcen. Alors que les combattants de l'ALN portaient de plus en plus des coups durs à l'armée coloniale, lui infligeant de sévères pertes, et que les attentats devenaient plus fréquents en zone urbaine, les forces françaises décrètent un large quadrillage de tous les quartiers de la ville et un grand ratissage dans les grands axes ruraux, entre Ouzidane, Saf-Saf, Sebra et Tlemcen en passant par El Kalaa,
Sidi-Tahar et Terny, procédant à de grandes opérations de fouille et d'arrestations. La situation devenait insoutenable pour les fidaï et les moudjahidine, à leur tête le commandant Djaber. Ils décidèrent de passer à l'action pour desserrer l'étau et mettre fin à la léthargie. Plusieurs opérations ont été menées simultanément à Riat El Hammar, au Tombeau du Rab, dans un bar de la rue de Sidi Bel Abbès, au bas de la Medersa visant le corps expéditionnaire sénégalais faisant plusieurs morts parmi eux…
Une répression aveugle s'abattit alors sur la population, les soldats tiraient sur tout ce qui bougeait et la légion sénégalaise massacra des familles entières. Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées lors de ces opérations et des centaines d'autres arrêtées, incarcérées et torturées. C'était une tuerie punitive.
Mohamed Bouzidi, Ogb Lil ou l'aigle de la nuit
Né en 1918 dans la région de Bouhlou, Sabra, Si Mokhtar Ogb Lil, adhéra dès son jeune âge au PPA. Il rejoignit par la suite l'OS, puis le FLN pour diriger la Ve Région du secteur de Tlemcen que commandait Larbi Ben M’hidi avant le nouveau découpage des Wilayas historiques. Il créa 5 compagnies, de 110 hommes chacune, de nombreuses cellules pour le renseignement et la collecte des contributions financières, ainsi que des cellules de moussabiline, qui furent de précieux agents de liaison et de guet et qui intégrèrent par la suite l'OCFLN. Il engagea plusieurs batailles contre l'armée française.
Parmi elles, les plus meurtrières pour l'ennemi, celles du mont de Moutass et de Beni Bahdel où l'armée française a dû recourir à l'aviation pour sauver ce qui restait de ses troupes. Il fut blessé lors de cette bataille et évacué à Oujda pour des soins. Guéri, il reprit le maquis pour devenir l'ennemi numéro 1 de l'armée française. Il mourra le 20 septembre 1956 dans des conditions obscures. Sa dépouille fut réinhumée au cimetière El Alia d'Alger.
Lotfi, l'étudiant révolutionnaire et le stratège
Boughene Benali, dit Lotfi, est né le 7 mai 1934 à Tlemcen. Après des études primaires, il rejoint la Medersa où il resta 5 années avant de rejoindre le maquis avec nombre de ses camarades de classe, un certain 27 octobre 1955, laissant une lettre à son père : «C'est ton fils qui t'écrit, il te confie la famille pour rejoindre les frères au maquis pour la libération de l'Algérie. »
Au maquis, il devient lieutenant du commandant Djaber, avant d'être nommé chef de section en raison de son intelligence et son sens de l'organisation. Il eut la responsabilité par la suite d'organiser tout le maquis et de structurer les réseaux du fida.
Ce qui donna un nouvel élan à la lutte armée. Il fut chargé ensuite d'organiser le maquis du Sud en tant que chef de zone et avait dirigé lui-même les batailles, dont la plus retentissante, celle de djebel Amour, le 2 octobre 1956, où 1375 militaires français parmi eux 92 officiers trouvèrent la mort et un important lot d'armement récupéré.
En mai 1957, il fut nommé colonel et désigné à la tête de la Wilaya V pour prendre ensuite part aux travaux du CNRA qui s'est tenu à Tripoli en 1959-60. Le 27 mai 1960, après un combat de plusieurs jours livré aux forces coloniales lors de la bataille de djebel Béchar, il tombe au champ d'honneur en même temps que son compagnon de lutte, le commandant Farradj, Mohamed Louadj de son vrai nom.
Bestaoui Sidi Mohamed parle d'Abdelaziz Bouteflika
«Avant la lutte armée, en 1953, sa famille habitait dans un petit village, près de Nedroma, où un caïd faisait régner la terreur parmi la population, avant qu'il ne soit tué par le père de Bouteflika qui s'enfuira avec toute sa famille et s'installera à Oujda, au Maroc. Il achètera par la suite un bain dans le quartier populaire de Lazaret. Abdelaziz était scolarisé à Oujda et c'est en 1953 que je l'ai connu, par l'intermédiaire d'un ami commun, Bensmaïn.
C'était un brillant élève, très doué même, qui s'est fait vite remarqué dans son voisinage et son entourage. Un jour de 1956, Zaoui Abdelkrim, détenteur d'un commerce de gros, chez qui se rencontraient tous les responsables du FLN et de l'ALN, le signala à ces derniers et c'est Zaoui lui-même qui l'emmena le lendemain au commandement de l'ALN où il fut engagé et emmené au maquis. Lors d'une inspection des zones, Boumediene le remarqua et l'engagea comme son lieutenant pour son intelligence sur le terrain du combat, remarqué par ses supérieurs hiérarchiques.
Je fus affecté à la base de Kebdana, à Nador, et je n'ai rencontré Bouteflika de nouveau qu'en 1958, en compagnie de Lotfi, durant la période où j'enseignais à la base Zghen-Ghen. Sur ordre de Boumediene, en 1959, je rejoins le siège du GPRA à la villa du 14, rue Parmentier Belvédère de Tunis, qui était aussi le siège du ministère du MALG dirigé
par Boussouf avec comme chef de cabinet Laroussi Khalifa, à l'époque ingénieur agronome et qui travaillait dans son bureau avec Djamel Kasri dit «Nehru», l'ex-mari de Warda El Djazaïria. Bouteflika est venu chez moi au MALG et en 1960, il fut affecté au front du Sud, à la frontière du Mali, afin d'organiser la résistance et la lutte dans ces régions sahariennes. C'est là qu'il fut surnommé «Abdelkader El Mali». Je ne l'ai revu qu'à la fin 1961, il était un peu malade et a été soigné à l'infirmerie de la base Ghardimaou de l'ALN, en Tunisie».
La bataille de Filaoucène du 20 avril 1957
Le mont Filaoucène est situé entre Nedroma et Djeballa et s'étend jusqu'au territoire marocain. La bataille a duré deux jours et deux nuits, durant laquelle l'ALN a mobilisé 3 katayeb, équipées de tous types d'armements et pris des positions stratégiques le long des monts de Filaoucène, contre 2 bataillons militaires français, dirigés par le général Salan, et appuyés par des blindés, 10 mortiers, 30 avions bombardiers et 12 hélicoptères de combat qui ont commencé à pilonner toute la région.
Mais les moudjahidine étaient bien protégés dans leurs fortifications préparées à l'avance suite aux informations reçues à temps par les agents de liaison. La progression des soldats français butait à chaque fois sur la forte résistance des combattants et l'étau se resserrait chaque heure autour de leurs positions, au point où ils se sont retrouvés encerclés de tous les côtés.
Commença alors le combat de face et même de corps à corps, comme en témoignent des moudjahidine qui ont participé à cette bataille et qui ont été faits prisonniers. Le bilan de cette bataille : 700 morts et 400 blessés parmi les soldats français et 106 martyrs et 60 blessés parmi les moudjahidine.
Un bilan des plus lourds
Durant les sept années de lutte, il a été enregistré officiellement, à ce jour, la mort de 20 000 chahid au combat, 75 officiers hauts gradés de l'ALN et des centaines d'invalides de guerre. Ce chiffre ne renferme pas le nombre de civils massacrés par les bombardements, fusillés sommairement ou morts sous la torture dans les 75 centres de torture qui existaient dans la wilaya de Tlemcen.
Après l'indépendance et jusqu'à la date de février 2001, le nombre de victimes des mines de la ligne Morice a atteint 358 dont 150 morts, soit 26% du nombre global national des victimes des lignes Challe et Morice. Ces lignes de la mort continuent à ce jour de causer des victimes parmi les populations éparses et frontalières.
Soufi Berrezalla