Au deuxième jour de sa visite en Algérie, François Fillon devrait devrait rencontrer le président de la république Abdelaziz Bouteflika en tête-à-tête pour notamment aborder le projet de l’Union Pour la Méditerranée, si cher au président Sarkozy. C'est à cette occasion que Bouteflika annoncera au Premier ministre français la participation de l’Algérie au sommet constitutif prévu le 13 juillet à Paris.

Le chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem avait auparavant déclaré dans un entretien accordé au journal français Le Monde que le contenu du projet de l’UPM demeurait flou et différait de la copie initiale présentée par Nicolas Sarkozy aux autorités algériennes lors de sa dernière visite à Alger. Belkhadem avait estimé que le projet était une couverture pour une normalisation implicite avec Israël.

L’Algérie et la France ont procédé hier à la signature de deux accords de coopération dans les domaines militaire et le nucléaire civil, à l’occasion de la visite de deux jours en Algérie du premier ministre français, François Fillon, qui devrait tenter de convaincre l’Algérie à adhérer au projet de l’Union Pour la Méditerranée.

L’accord-cadre entre l’Algérie et la France sur le nucléaire s’inscrit dans le cadre de l’application du programme de coopération annoncé par le président français Nicolas Sarkozy, lors de sa visite en Algérie à la fin de l’année 2007, qui inclut des programmes conjoints de formations et de recherches dans le domaine de la technologie nucléaire civile ajoutés aux informations qui ont circulé faisant état d’un projet de réalisation de réacteurs atomiques en Algérie par le groupe français spécialisé Areva.

L’Algérie a été le premier pays arabe à arracher l’accord de la France pour la concrétisation d’un projet de coopération dans ce domaine avant que d’autres pays n’en bénéficient tels les Émirats-Arabes-Unis, la Libye, la Tunisie et la Jordanie.

Le deuxième accord signé par les chefs des gouvernements des deux pays a trait à un important programme de coopération militaire, qualifié d’historique par François Fillon, et qui sanctionne cinq années de négociations.
Cet accord-cadre permettra selon le premier ministre français d’ouvrir une nouvelle ère de projets importants de coopération, à leur tête le partenariat dans l’industrie et la formation militaires, alors qu’au même moment, l’Agence de Presse Française dévoile que l’Algérie a affiché son intention d’acheter à la France des hélicoptères et des navires de guerre.

Le premier jour de la visite en Algérie de Fillon, accompagné d’une importante délégation, a été aussi marqué par la signature d’un mémorandum d’entente pour l’amélioration du climat des affaires notamment celles relatives au secteur des banques et des assurances. Des contrats devraient être signés pour l’acquisition, par des groupes français, d’entreprises publiques algériennes proposées à la privatisation.

Sur un autre plan, le chef du gouvernement, Abdelaziz Belkhadem a souligné devant la presse, à l’ouverture d’une séance de travail avec son homologue français, la nécessité d’augmenter les volumes d’investissements français productifs en Algérie et souhaité la fluidification de la circulation des personnes entre les deux pays, car "nous ne pouvons pas concevoir des relations économiques, culturelles ou universitaires sans prendre en compte les échanges humains", a déclaré Belkhadem. Le chef du gouvernement ajoutera que les deux pays œuvreront à approfondir les avancées déjà enregistrées dans ce domaine durant les dernières années.

S’agissant du domaine commercial, Belkhadem a indiqué que la France était le premier partenaire de l’Algérie, "notre cinquième client et premier fournisseur", a-t-il dit en précisant que les échanges entre les deux pays ont dépassé en 2007 les neuf milliard de dollars.

L.M.