Pour un large débat national et un moratoire sur le gaz de schiste
Le Brent a été coté en fin de matinée du 22 janvier 2015 à 47,29 dollars, le WIT 46,29 dollars le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole.
Dans ce contexte le premier ministre algérien Abdelmalek Sellal s’est adressée le 21 janvier 2015 à la population algérienne et particulièrement à la population du Sud inquiète à juste titre des incidences d’une éventuelle exploitation du pétrole-gaz de schiste, devant certainement se déplacer prochainement dans cette région pour un dialogue serein et productif qui est un des fondements de la bonne gouvernance. Les tensions au Sud mais également dans la majorité des wilayas montrent clairement qu’il n’y pas d’intermédiation sociale et politique crédible entre l’Etat et les citoyens.
Ceux qui sous-tendent que les populations du Sud sont manipulés par des réseaux extérieurs ignorent la réalité et aiguisent les tensions de divisions. Pour avoir connu très bien cette région, notamment Ouargla, Ghardaïa, El Goléa et In Salah, en tant qu'officier d'administration de la route de l'Unité africaine durant les années 1972/1973, c'est une population paisible, ouverte au dialogue, profondément surtout attachée à l'unité nationale. Aussi, après les décisions du premier ministre algérien Abdelmalek Sellal, je propose un large débat national et un moratoire sur le gaz de schiste
1.- Eviter d’imposer et dialoguer
Le choix dictatorial, imposer sans dialogue, est totalement dépassé et source de dérives nuisibles à l'avenir du pays. Il faut éviter la vison d'assimiler la population algérienne à un tube digestif grâce à une redistribution passive de la rente des hydrocarbures pour une paix sociale éphémère. La question centrale est la suivante : avec la chute du cours des hydrocarbures qui représentent 98% des exportations en devises, 70% du pouvoir d'achat des algériens et de la dépense publique permettant la compression artificielle du taux d'inflation et du taux de chômage comment réaliser une réelle transition économique hors rente en Algérie intiment liée aux facteurs politiques impliquant un dialogue sans exclusive entre toutes les forces politiques et socio-économiques personne n’ayant le monopole de la vérité. C’est que l’on peut découvrir des milliers de gisements non rentables financièrement au vu du couple prix international, du cout et des pays concurrents. Face aux contraintes, le gouvernement devrait axer sa stratégie pour une transition énergétique maîtrisable privilégiant un bouquet énergétique, devant privilégier le transfert de savoir-faire managérial et technologique et un partenariat gagnant/gagnant dans le cadre du co-développement. L’énergie étant au cœur de la sécurité nationale est posée la problématique de la transition énergétique. La transition énergétique renvoie à d'autres sujets que techniques, posant la problématique sociétale, autant que la fiscalité énergétique influant sur le choix des allocations des ressources et ayant un impact sur la répartition du revenu par catégories socio professionnelles. ). Il ne suffit pas de faire une loi car le déterminant c’est le socle social Cela pose la problématique d’un nouveau modèle de croissance : tous les secteurs économiques, tous les ménages sont concernés : transport, BTPH ; industries, agriculture. Les choix techniques d’aujourd’hui engagent la société sur le long terme. Par ailleurs, la transition énergétique implique la sobriété énergique (efficacité énergétique), la maîtrise de la demande, la sensibilisation, mais aussi la formation pour forger de nouveaux comportements et donc un changement de culture. C’est-à-dire qu’il faut de nouveaux réseaux, un nouveau système de financement par de nouvelles politiques publiques, agir sur la réduction des besoins énergétiques en amont en augmentant l’efficacité des équipements et de leurs usages (par exemple nouveaux procédés pour le BTPH- transport pour des économies en énergie, (plus de 70% de la consommation d'énergie) passant par la rénovation des bâtiments existants et un nouveau mode de transport. C’est que les responsables du secteur de l’Energie, ont commis une double erreur se limitant aux aspects techniques alors que l’énergie au cœur de la sécurité nationale, posant des problèmes et impacts sociétaux dont le sujet dépasse les simples techniciens souvent de valeur, devant impliquer l’ensemble des départements ministériels. La méthode de gouvernance en 2015 avec le monde parabolé et une jeunesse de plus en plus exigeante, celle du Sud est éduquée et informée, doit reposer sur la concertation et le dialogue permanent avec les segments représentatifs de la société d’où l’importance de relais sociaux et politiques crédibles loin des bureaux climatisés. Première erreur : annoncer en grande pompes l’exploitation du gaz de schiste sans consultation préalable s’adressant à la population du sud dans un langage technique inaudible et souvent en langue étrangère sans débats contradictoires , certains experts étant juge et partie vivant de marchés octroyés par le Ministère de l’Energie donc , n’étant pas crédible aux yeux de la population, Deuxième erreur , annoncer 70milliards d’ investissement, somme colossale en ces moments où la rigueur budgétaire s’impose, par un simple PDG sans avoir eu l’aval ni du conseil du gouvernement, ni du conseil des ministres et encore moins et du conseil national de l’Energie.
2.- Les réponses du premier ministre: l'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour
La situation de tensions au Sud de l'Algérie, combinée avec la chute du cours des hydrocarbures est d'une extrême gravité ; elle menace l'unité et la cohésion nationale. Quelle a été la réponse du premier ministre qui représente la voix du gouvernement ?
"L'exploitation du gaz de schiste n'est pas à l'ordre du jour du gouvernement. Nous n'avons pas besoin d'exploiter ce gaz de schiste et c'est aux générations futures qu'il appartient de prendre des décisions dans ce sens."
"L'an dernier, Les hydrocarbures conventionnels, étaient estimées à l'équivalent de nos besoins en la matière jusqu'en 2027. Les nouvelles découvertes les prolongent jusqu'en 2037. Tous nos efforts en ce moment se tournent vers l'exploitation de ces hydrocarbures conventionnels.
"Ce qui est certain, c'est qu'on n’aura plus affaire à un baril de pétrole à 120 dollar… l'année 2015 sera sans doute la plus difficile".
"Je comprends la colère ou la demande de plus de dialogue est légitime. Le gouvernement s'est, certes, suffi d'un simple débat technique alors que le citoyen avait besoin d'un langage simple."
"Nous sommes un Etat responsable et nous pensons aux générations futures. Même la consommation locale, notamment en gaz, a augmenté de manière considérable ces dernières années». D'où, la nécessité d'explorer de nouvelles sources d'énergie dont les énergies renouvelables…Nous concernant, nous n'avons pas et nous n'allons pas entamer la phase de l'exploitation du gaz de schiste. C'est une décision qui appartient aux générations futures".
"Effectivement, il y a eu le forage d'un puits à In Salah, et d'un deuxième encore car cela va de pair. C'est juste pour les besoins des études. Cela durera quelques jours ou quelques semaines et puis on arrêtera tout…. toutes les précautions ont été prises pour préserver l'environnement".
"Sonatrach ne maîtrise pas les techniques de fracturation ; il faut axer l’effort sur la formation notamment des personnes du Sud si l’on veut éviter les effets pervers sur l’environnement et réduire les coûts, en attendant d’autres techniques nouvelles"
Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités et Expert International
Commentaires (5) | Réagir ?
Oui, pour un large débat national sur le gaz de schiste,..... sans le FFS biensur.
Je voudrais bien connaitre l'avis des responsables de ce parti sur cette question de gaz de schiste...
@Mass Mebtoul;
Les gens du Sud, les plus concernés par l'environnement surtout refusent de dialoguer, par contre les hommes du parrain essayent de profiter pour se hisser au somment sur le dos des gens du Sud, pour ainsi dire, le gouvernement à le Q entre deux chaises, il répond OUI à Chakib le Yankee qui est soutenu par les Cies Américaines et leurs lobbies en Algérie contrarié un peu par les frenchies, pas de gaz de schiste sans nous, c'est eux les pionniers du sheet gaz, et l'autre dit non pour les sous titre que nous sommes, les peuplades du Nord et les sudistes!
Au Dakota du Nord, il neige au moins 5 fois dans l'année, ce que vous ignorez, c'est que, il n'a JAMAIS neigé à Ain Salah, c'est vrai ou pas, sinon avec vous, vous pouvez certifié comme quoi, il a neigé hier à midi à Tamanrasset, c'est ça le dialogue du pouvoir, il neige à Ain Salah donc on peut extraire le gaz de schiste,
je vous prie Mass Mebtoul de me répondre à une question pour commencer notre débat.
Comment Sonatrach va gérer les Chaussettes (Filtre radioactif) qu'on utilise dans le forage des puits, voir lien ci-dessous,
http://lesamisdurichelieu. blogspot. fr/2013/03/gaz-de-schiste-radioactive-filter-socks. html
RMII