Absent de la marche de Paris, le Maroc a la dent dure contre Charlie Hebdo

Une cinquantaine de chefs d'Etat et personnalités étaient à la manif.
Une cinquantaine de chefs d'Etat et personnalités étaient à la manif.

Le ministre des Affaires étrangères marocain, Salaheddine Mezouar, n'a finalement pas pris part à la marche contre le terrorisme dimanche à Paris en raison de la présence de caricatures blasphématoires du prophète dans le défilé, selon un communiqué officiel diffusé par l'ambassade marocaine.

La délégation marocaine a présenté dimanche à l'Élysée les sincères condoléances du Royaume du Maroc à la France, mais n'a pas pris part à la marche organisée à Paris en raison de la présence de caricatures blasphématoires du prophète, selon le texte.

Des dizaines de responsables étrangers, dont des musulmans, ont participé à ce défilé monstre contre le terrorisme après les attaques terroristes sanglantes qui ont frappé la France. Les autorités marocaines avaient prévenu samedi qu'elles ne participeraient pas à la marche si des caricatures y étaient montrées. Charlie Hebdo, dont la rédaction a été décimée dans un attentat mercredi qui a fait 12 morts, avait publié à plusieurs reprises depuis 2006 des caricatures du prophète.

Le ministre a été à l'Élysée avec l'intention de prendre part à la marche, avant de se rétracter, a expliqué à l'AFP une source diplomatique marocaine. Ce genre de caricatures insultantes pour le prophète ne contribue pas à instaurer un climat de confiance, sain, a ajouté cette source.

Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius a néanmoins reçu en tête à tête son homologue marocain dimanche matin, a-t-on appris de sources française et marocaine, qui n'ont pas donné de détails sur cet entretien centré sur les suites des attentats en France et la coopération bilatérale, selon le Quai d'Orsay. Paris et Rabat sont plongés dans une crise diplomatique profonde depuis près d'un an, après le dépôt à Paris de plaintes pour torture à l'encontre de hauts responsables marocains, notamment le patron du contre-espionnage du royaume, Abdellatif Hammouchi.

En réaction, Rabat a suspendu la coopération judiciaire avec Paris, réclamant une révision de fond en comble. D'autres accrocs ont eu lieu par la suite, et les tentatives d'apaisement n'ont pour l'heure pas permis de faire baisser la tension.

AFP

Plus d'articles de : Maghreb

Commentaires (0) | Réagir ?