Abdelaziz Bouteflika à son médecin : "Où vous serez, j’irai..."
Jacques Monségu, spécialiste de la cardiologie interventionnelle qui a soigné Abdelaziz Bouteflika a raconté les circonstances de l’évacuation du président à la clinique privée de Grenoble.
A la lumière des révélations de Jacques Monségu au Dauphiné libéré, il semble que Bouteflika est lié à son médecin comme le pendu à sa corde. C’est à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce à Paris que le professeur a eu à traiter le cas médical du chef de l’Etat algérien. "Quand je lui avais annoncé ma volonté de quitter Paris, il m’avait dit : “Partout où vous serez, j’irai”.
C’est comme ça que le chef de l’Etat a choisi la clinique d’Alembert au Val-de-Grâce. En réalité, la clinique est aussi à la pointe des procédures ambulatoires et des anesthésies avec hypnose.
"Ce centre est assez unique. D’abord par son plateau technique puisque, fait très rare, il comprend trois salles : une pour la cardiologie interventionnelle, une autre pour les actes cardiaques et vasculaires périphériques, et une autre encore, pluridisciplinaire, pour les poses de pacemaker notamment. Ensuite, nous sommes en capacité d’effectuer des interventions très complexes, comme les opérations par voie radiale ou le traitement des occlusions coronaires totales chroniques", détaille le professeur au journal français.
Dans cette clinique on sait tout faire ou presque. Comme permettre, en débouchant les vaisseaux malades, la survie des patients. Et ce, sans avoir recours à la chirurgie lourde, sans passer par l’ouverture du thorax. Les malades sont ensuite suivis sur le moyen terme par une unité spéciale d’éducation thérapeutique qui les conseillera sur la "vie d’après". Dans cet univers, royaume des technologies de pointe, on se redit que la vie n’a décidément pas de prix.
Bouteflika-Monségu : une longue histoire
Jacques Monségu a commencé à soigner Abdelaziz Bouteflika il y a dix ans. "J'ai commencé à suivre le président algérien il y a 10 ans. C’est particulier la médecine du cœur, il y a une symbolique puissante qui arrive à créer des liens très forts entre les soignants et les patients. Le cœur, c’est la vie. Alors, oui, je peux dire que j’ai des liens d’amitié avec le président algérien." Le professeur a confié que le président n’a pas occupé tout un étage comme rapporté par la presse. "Contrairement à ce qui a été dit, un étage entier ne lui avait pas été réservé. Mais c’est vrai qu’en raison de sa qualité de chef d’État, avec la sécurité que cela exige, plusieurs chambres lui avaient été dédiées. Mais sa venue n’a annulé aucune des interventions programmées ces jours-là."
Cependant, à la question d’un éventuel retour de Bouteflika à la clinique de Grenoble, Jacques Monségu a esquissé un sourire qui veut tout dire.
Le professeur Monségu a de même démenti "les rumeurs qui ont annoncé son hospitalisation au Val-de-Grâce à la mi-décembre, étaient de l’intox ! Ça, je peux vous l’assurer."
Abdelaziz Bouteflika a été admis pour la première fois à l'hôpital militaire français du Val-de-Grâce le 26 novembre 2005 officiellement pour des troubles digestifs. Depuis cette date, il a été plusieurs fois hospitalisé, essentiellement au sein du même hôpital militaire français. Hormis quelques quelques informations parcellaires, la santé du président relève du secret d'Etat. Et dire qu'il devait présenter publiquement un bilan détaillé pour se représenter pour le quatrième mandat...
Yacine K.
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