Le peuple, le pouvoir et les traîtres
Derrière chaque traître, il y a une patrie qui saigne, une femme qui souffre et un lâche qui se cache derrière sa dignité et jouit de la grandeur de ses faiblesses. C’est l’image populaire du coup de poignard dans le dos. (Brahim Gater)
La trahison est le fait d'abandonner, de livrer à ses ennemis ou de tromper la confiance d'un groupe (politique ou religieux), d'une personne (ami, amant, famille) et/ou de principes (moraux, ou autres). Il y a différents degrés dans la trahison, le point commun est de briser une loyauté, ce n'est donc pas une émotion. (Wikipédia). La trahison est une moisissure verte qui ronge en silence les volontés de notre peuple. Elle peut être le fait d’une intelligence phénoménale qui trouve résidence dans un système mercantile.
Le traitre est soumis à la volonté de sa lâcheté pour exécuter des sales besognes, des exécutions extrajudiciaires contraires à la loi, à la morale publique et aux bonnes mœurs. Il est le produit incontestable d’un système politique qui prône la traîtrise comme outils de gouvernance, de sélection et de valorisation de ses collaborateurs qui doivent nécessairement exceller dans l'anéantissement de nos valeurs ancestrales et de nos repères patriotiques.
Le traître est né traître pour mourir traître, évolue dans le terreau de la médiocrité et de l'indécence, fonctionnaire de la politique du ventre. Il n’est fidèle qu'a sa petite personne et aux caprices de ses plaisirs sensuels, bestiaux et instinctifs. Il ne croit qu’aux ressources de ses prestations, convertible, infidèle, pervers et inhumain.
Le traître n’écoute pas, ne voit pas, ne parle pas, ne sens pas et insensible au toucher. Il est porteur d’une carapace hermétique, change de couleur à la vitesse d’un caméléon pour se fondre dans le paysage, enregistre pour rapporter des faits, filme pour justifier et valoriser ses ventes et exprime avec froideur ses scènes de trahison dans le langage du mensonge pour embellir ses inventions et recevoir des honneurs de la bêtise humaine.
Le traitre peut être un frère, un cousin, un voisin, un ami ou un compagnon du devoir, habite à titre d’indicateur dans des groupes, classes sociales, mouvements populaires et organisations politiques et syndicales. Le traitre de la dimension XXL, peut être ministre, sénateur, parlementaire, diplomate, chef d’entreprise et fonctionnaire de la haute sphère, utilise le pouvoir de son statut pour trahir la patrie au profit des forces occultes. Il négocie des remises et des royalties sur des marchés qu’il est censé défendre les intérêts de patrie, laisse passer des lois dans le silence opaque de notre citoyenneté pour la modique contrepartie d’un salaire grossier et ferme ses yeux sur les crimes économiques qui appauvrissent notre peuple et qui nous condamnent a s’éterniser dans le troisième monde. Le traitre de la troisième dimension conserve jalousement ses titres à la hauteur de la grande trahison.
Le traître de la dimension M, peut-être ce fonctionnaire moyen qui justifie ses actes à la lumière de ce qui se passe dans le monde de la haute sphère et croit que la trahison est un passage inconditionnel pour réussir et évoluer sur l'échelle des valeurs. La traitrise est une qualité d'appréciation et de confirmation. Elle assure la vie paisible du pouvoir et l’assure de la gratitude et de la reconnaissance de ces sujets qui excellent dans l'incompétence.
Le traitre de la dimension S, peut-être ce néant absolu qui profite de l’absence de l’état de droit et utilise les moyens et les structures du pouvoir (Médias, justice, administration fiscale, et autres) pour régler ses comptes personnels et se venger à sa guise des personnes honnêtes. Le traitre de troisième dimension, est ce parasite qui évolue dans la chaleur humide de la corruption, de la hogra et dans les coulisses d’une société qui a perdu ses valeurs morales.
Le plus grand traitre de notre l’histoire est celui qui a trahi ses compagnons de combat pour garantir sa place dans le perchoir de la honte, s’enferme dans un mutisme glacial et approuve la falsification des réalités de notre histoire pour glorifier l’autre et tous ces étrangers aux faits cachés de notre passé et nos gloires.
D’Abane Ramdane à Boudiaf, de Boudiaf à ce jour, ces milliers de traîtres qui polluent et pullulent notre patrie trouvent confort et reconnaissance des pouvoirs de l'indépendance, sont des partenaires pour faire face à notre liberté et à la démocratie. De ces traitres septuagénaires qui attendent tranquillement le repos éternel sans pouvoir trouver la paix intérieure, car la paix de l’âme commence par la reconnaissance de leurs trahisons à cette jeunesse qui a grandi dans l’école de la république bananière et canalisée dans le mouvement des baltaguias. Nos écoles ont échoué dans l’enseignement et la diffusion de ces mœurs politiques républicaines et dans la sauvegarde de nos valeurs morales et identitaires.
Dans une société à l’état de décadence la traitrise qu’est une compromission dans l’ordre de nos valeurs ancestrales est élevée à la hauteur de l’excellence et devient une qualité de réussite sociale. Les politiques de l'indépendance ont façonné des hommes à la mesure d’un ordre moral contraire à la ligne directrice de notre révolution en encourageant les mœurs relâchées et corrompues.
Cette relation triangulaire s’articule autour de bon, de la brute et du truand. Nous sommes condamnés à pardonner leurs traitrises pour retrouver la paix avec nous-mêmes, avec les autres et avec ceux de l'au-delà. Finalement, des amis peuvent être les meilleurs traitres et que des comportements séduisants peuvent produire des situations les plus dangereuses. Un jour, nous ne pourrons plus décider. Alors, nous devrons subir en silence la trahison de ceux que nous avons enfanté dans la douleur et le regret.
Brahim Gater, ingénieur d’État, chercheur universitaire, consultant et inventeur
Ismail Guellil, docteur en développement durable, chercheur universitaire.
Commentaires (12) | Réagir ?
Ah Boudiaf... Que Dieu ait pitié de son âme. Cet homme est passé un laps de temps court, quelques mois après avoir diagnostiqué le mal du pays, le temps d'apporter le remède il a été liquidé par ceux qui se sentaient menacés. Voilà un homme qui a crée un parti pour combattre le régime de Boumèdienne, mais qui l' a dissout après avoir vu l'immense foule lors de ses obsèques nationales. Qu'y avait-il de commun entre les deux hommes ? L'intégrité ? la vision d'un homme d''état prêt à se sacrifier pour le pays ? On reproche beaucoup de choses à Boumèdienne, je crois savoir qu'à sa mort, il avait laissé un solde 120 000 da dans son compte, on me dit aussi qu'il avait interdit à tout wali, chef d'apc ou autres détenteurs d'autorité de faire bénéficier de tout privilèges à ses proches, on me dit aussi qu'il avait restauré la souveraineté de l'Algérie sur toutes ses ressources naturelles et autres... Il serait plus juste de le juger à titre posthume afin de savoir où est la vérité sur cet homme ses intentions... Sincères ou néfastes ? Jugez le ! Maintenant !
Mais aujourd'hui qu'observe t-on ? Un pays au bord du précipice sur le plan économique et social, nos richesses nous échappent, nos capitaux fuient, nos cerveaux aussi, la terre nourricière est menacée par l'exploitation annoncée déjà, du gaz de schiste, notre école est sinistrée, alors que dans les années 70 l'université fournissaient des cadres appréciés ici est ailleurs. Le foncier est dilapidé et partagé entre et par des prédateurs qui ont déjà construit leur avenir ailleurs sous d'autres cieux, pour eux et leurs progénitures pour plusieurs générations, les nôtres générations présente et futures aurons la misère à se partager, équitablement sinon c'est la guerre civile....
Que doit-on faire à présent ? Faire un état des lieux, revenir aux dogmes économiques, communiquer avec le peuple, l'associer aux décisions prises par leurs véritables représentants....
Il ne suffit pas de se venter de son coté positif, il faut voir aussi son coté négatif pour arriver à comparer les deux choses. Je te rappelle que c'est lui qui a tué pendant son régne des innocents et de grand revolutionnaire comme KRIM BELKACEM, MEDGHRI, KHEMISTI, CHAABANI, MECILI, etc.... S'il était vraiment humain il l'aurait du les mettre en prison et attendre que les temps deviennent meilleurs pour leur demander pardon et meme leur demander conseil. Autre chose c'est lui qui imposé l'arabisation de l'école et les week end vendredi pour sinistrer l'école et ouvrir la porte à l'intégrisme barbares qui veut nous ramener au moyen age.
Quand on gouverne par la force militaire ou religieuse on ira droit au mur........ L'occident s'est libéré de l'église et de la dictature des rois pour choisir la laicité et la république comme les fondements d'un Etat moderne et démocratique. Et grace à la liberté d'expression et une école bien encadrée où on apprend la science et le civisme, ils sont en train d'atterrir sur d'autre planéte
tel que la LUNE, MARS, JUPITER pour sauver l'humanité des catastrophes naturelle qui nous attendent dans le futur (Echauffement - pollution - moins de ressources et démographie galppante).
KAMEL DAOUD a le droit de s'exprimer et il a raison de dire que les algériens ne sont pas des arabes et que l'Islam est mal interprété et que la question de DIEU il faut la revoir dans tous les pays musulmans. Les etats arabes sont incapables de créer des états de droits, les gouvernants centralisent tous les pouvoirs et ils font toujours recours à la force ou à la religion pour mater leurs citoyens. Et pour celà je dirai que seul le retour à l'Amazighité peut nous sauver de cette décadence programmée par les islamo-arabes. ........... Vive l'Algérie Algérienne hora democratia.
@Khelaf Hellal, le problème n’est pas l’Islam, mais qu’est-ce qu’on en fait ? L’Islam est une vraie philosophie des lumières avant-gardiste. Mais qui a instrumentalisé l’islam pour en faire un outil de conservation du pouvoir ? N’est-ce pas les dictatures à partis unique ? L’homme ment, c’est dans ses gènes. Mais quand il ment au nom de dieu il n’a plus de limite. Dieu ne lui demande pas de mentir au contraire. C’est comme quand on tue en son nom. Et pourtant il l’a déjà interdit : « Tu ne tueras point ». L’Islam comme le judaïsme et le christianisme rendent l’animal qui est en nous civilisé en lui interdisant d’être envieux, jaloux, avare, assassin toute en l’incitant à l’amour de son prochain et lui octroie le droit à la résistance contre l’injustice sans être injuste lui même. C’est ce droit qui a permis aux Algériens de reconquérir leur indépendance. Joyeux noël à tous les croyants.
Seul le retour à la vrai identité du peuple algérien que le pays peut retrouver la stabilité et le dévelloppement et malheureusement c'est au nom de l'Islam et de l'arabe qu'on interdit et on crée des obstacles meme imaginaire (la langue du paradis cest l'arabe - prononcé dans la radio chaine une avec exces de zele) pour le dévellopement de l'amazighité sur le territoire national. Seul la reconcilation de l'individu avec sa propre identité naturelle algérienne peut remettre la société sur la voie normale comme tous les pays qui se respectent..