Mali: un accord global pour l’Azawad souhaité pour janvier
Alors que les différents protagonistes maliens négocient à Alger, Paris veut que les négociations aboutissent en janvier 2015.
Les négociations de paix maliennes entre Bamako et les groupes armés du Nord, sous médiation algérienne, aboutissent en janvier, a déclaré le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, dans des interviews à RFI/TV5-Monde dimanche et à l'hebdomadaire Jeune Afrique à paraître lundi. Le gouvernement malien et six mouvements armés du Nord ont mené quatre rounds de discussions depuis juillet à Alger avec l'objectif de ramener la paix dans le nord du Mali. A l'issue de cette quatrième phase, l'équipe de médiation internationale menée par l'Algérie a exhorté dans un communiqué les différentes parties maliennes, à savoir la gouvernement malien, la coordination des mouvements signataires de la Déclaration d'Alger du 9 juin 2014 et les mouvements signataires de la Plateforme d'Alger du 14 juin, à "demeurer engagées de bonne foi dans le processus d'Alger en cours, notamment en respectant leurs engagements en vertu des accords de cessez-le-feu en vigueur".
Accord global pour l’Azawad
Dans cet entretien, le ministre français de la Défense a également annoncé que l'armée française, fortement engagée contre les jihadistes dans le Sahel, a neutralisé, c'est-à-dire tué ou fait prisonniers, 200 d'entre eux depuis un an. S'agissant des négociations de paix, Le Drian s'est voulu ferme. La perspective c'est janvier, avec la pression nécessaire pour que ça aboutisse. Pas uniquement en terme politique. Il y a aussi une dimension économique, un développement nécessaire du nord-Mali, a-t-il souligné. Il faut que la feuille de route (négociée ces derniers mois) soit validée en janvier à Alger. Tout le monde doit comprendre que l'heure de vérité approche, a insisté M. Le Drian.
Pour sa part, le représentant de la médiation, le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra a indiqué que ce 4e round de pourparlers a été "extrêmement avantageux", du fait qu'il a permis "d'élargir le cercle d'entente" entre ces derniers concernant de nombreux points.
Il a ajouté qu'à travers ses contacts avec toutes les parties maliennes, le groupe de médiation, a retenu "certaines voies pouvant nous conduire vers une plate-forme de médiation à même d'amener les parties à dépasser leurs différends et d'aboutir à des formules acceptables par tous. Ces voies, a-t-il ajouté, sont de nature à "permettre au processus d'Alger d'aller vers la réalisation du traité de paix globale et définitive au Mali dans le cadre de la réconciliation nationale".
"Nous soutenons la médiation algérienne et souhaitons que d'un côté comme de l'autre on fasse les avancées nécessaires pour qu'enfin, après des années d'incompréhension, voire de combats, ce pays puisse retrouver la sérénité globale et que les groupes armés signataires puissent entrer dans le processus démocratique de la république du Mali", a précisé le ministre français de la Défense. Il a aussi estimé que les Algériens jouaient leur rôle de médiateur et a refusé de s'étendre sur la rivalité algéro-marocaine qui pourrait influer sur les participants aux négociations. La dernière session de pourparlers s'est achevée fin novembre. Un projet d'accord, présenté par Alger, prévoit une vaste autonomie pour le nord du pays.
Au sujet du bilan de jihadistes neutralisés en un an, le ministre a précisé: Depuis le 1er août, nous avons pu neutraliser une soixantaine de jihadistes, essentiellement dans le nord du Niger et du Mali. Près de 200 ont été neutralisés en un an, et parmi eux des chefs importants.
Les forces spéciales françaises ont ainsi éliminé dans la nuit de mercredi à jeudi un haut responsable du mouvement al-Mourabitoune au Mali, Ahmed el Tilemsi, allié de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar, le chef jihadiste le plus recherché de la région, a rappelé M. Le Drian.
Le sud libyen, havre jihadiste
Depuis l'opération Serval qui a mis en déroute, en janvier 2013, les groupes radicaux islamistes implantés dans le nord du Mali, le sud de la Libye est devenu un havre jihadiste. Il faudra que la communauté internationale prenne, avec les pays concernés, les dispositions nécessaires, a réitéré le ministre sans exclure ainsi de possibles actions militaires dans le sud de la Libye.
Le sud libyen est devenu le lieu de récupération, la station-service, le lieu de repos, de réorganisation, d'entraînement d'un certain nombre de groupes terroristes, a-t-il ajouté sur RFI. Beaucoup d'acteurs sont là. La chasse aux terroristes (dans le région) mène toujours aux frontières de la Libye. Ce pays est dans le chaos.
Mais la solution dans ce pays sera d'abord politique, a-t-il insisté, une allusion à la crise qui secoue la Libye avec deux gouvernements et deux parlements rivaux. Ensuite, elle se traduira par une nécessaire pacification de l'ensemble de la Libye, a-t-il dit. La force française Barkhane, dotée de 3.000 hommes, traque les jihadistes avec avions de combat, hélicoptères et drones dans cinq pays du Sahel: Mauritanie, Mali, Niger, Bukina Faso et Tchad. Elle est en train d'installer une base avancée tout près de la frontière libyenne, dans le nord du Niger.
Avec AFP/APS
Commentaires (6) | Réagir ?
vive l’Algérie
faculté de droit
كلية الحقوق و العلوم السياسية المسيلة
faculté de droit MSILA
La question que personne ne pose et a laquelle personne ne veut repondre est: Pour quoi faut-il toujours un et un seul pays ? Pourquoi pas 4 ? ou tout simplement autant que de Peuples ?
Pour moi, il est clair qu'il y a deux superficies/partie de ce dit pays, ou les populations voient les choses de facon oppose'es - le nord et le sud. Ou est le probleme a les separer ?
Me direz que c'est une question de ressources, aucune des parties n'arriverait a s'auto-suffir ? Cela ne change pas les choses qu'elles soient rassemble'es ou separe'es, d'un point de point de vue quantite', quand a la qualite', et bien ca les forcera a se complementer et a negotier comme des egaux - La ou il y a inegalite' et donc "faux negoce", c'est entre le Mali jusque-la et la France.
Quand a l'Anegerie, si elle s'etait federe', en quelque une demi-douzaine d'Etats, les Tunisiens auraient rejoint la federation, ainsi que la Lybie sans tomber proie aux Egyptiens et leur vise'e. Le Rif pareil, et Polisario aurait deja ete resolu depuis la nuit des temps...
Vraiment un manque de volonte' incroyable.
C'est une histoire d'optimisation des coûts et d'une rentabilité maximale mon cher, que vous connaissez très bien.