Le pétrole et la politique de l’autruche du gouvernement Sellal
Les prix du pétrole qui ne cessent de dégringoler ne semble pas inquiéter le gouvernement Sellal. Contre toute raison, l'Exécutif multiplie assurances et opérations d’enfumage.
Le gouvernement algérien fait tout ou presque à l’envers. Depuis des mois, Abdelmalek Sellal traîne des pieds pour prendre la mesure de la chute des prix du pétrole. Pourtant, avec une dépendance à 97% des recettes des hydrocarbures, il devrait s’inquiéter, réagir avec des décisions courageuses. Eh bien non, tout l’exécutif s’en va à contre-courant des lois économiques.
Les indices économiques sont au rouge. Et c’est tout l’échafaudage de l’équilibre budgétaire qui risque de s’effondrer dès les années à venir si rien n'est fait. Ainsi, pour acheter la paix sociale, le gouvernement a prévu dans la loi de finances 2015, adoptée par une assemblée-croupion, des dépenses de 115 milliards. Une paille qui risque de rester au travers de la gorge du gouvernement ! La raison ? Cette lumineuse prévision de nos huiles est bâtie sur un prix de baril de pétrole à 80 dollars.
C’est une prévision ratée si l’on sait que ce baril s’achète depuis vendredi à moins de 60 dollars. Comment compte faire le gouvernement pour boucher les trous ? Il recourra, comme il a commencé à le faire, au Fonds de régulation des recettes. Cette poche aussi profonde qu’elle puisse être a ses limites. Alimenté par les excédents, il risque de fondre comme neige sous le soleil. Alors se posera la question des transferts sociaux comme les salaires qui ont explosé et de la facture alimentaire qui pèsent très lourd. Et à un moment ou un autre, il faudra dire la vérité aux Algériens et peut-être affronter cette mafia qui vit au crochet de la rente pétrolière depuis 15 ans.
Autre constat : les recettes de Sonatrach sont en nette baisse depuis quelques années. Jugez-en : 73 milliards de dollars entre 2010/2011, 63 milliards de dollars en 2013 et 60 milliards de dollars annoncées par le ministre de l’Energie en 2014 avec un cours moyen de 102 dollars. Contrairement à toutes les projections, avec un cours moyen désormais à beaucoup moins de 80 dollars, les recettes de Sonatrach seront très inférieures à 50 milliards de dollars. Les faits et les chiffres sont têtus, même si en Algérie, le pouvoir fait tout pour leur faire dire autre chose. Tous les analystes le disent : on va droit au mur. Qu’importe ! Le pouvoir fait tenir à ses économistes-maison un tout autre discours et poursuit sa politique de déni.
La chute du prix du pétrole met le pouvoir face à ses responsabilités si tant est qu’il se sente responsable de la situation qu’il a produite. Les sommes faramineuses mises dans l’agriculture n’ont eu que peu d’effet. Elle ne pèse qu’un risible 2% du PIB. Le poids de l’industrie est aussi insignifiant (4% du PIB).
Que faire alors ? Réformer structurellement l’économie nationale et reprendre ce que Mouloud Hamrouche, chef de gouvernement, a commencé en 1990 ? Inévitablement si on veut éviter l’effondrement.
Hamid Arab
Commentaires (7) | Réagir ?
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la contribution "pertinente" de Mr A. Cheghoum au quotidien du SOIR d'ALGERIE d'aujourdh'ui le 14 décembre 2014 et intitulée :
VRAIS PROBLEMES, FAUSSES SOLUTIONS (partie-I)
des analyses percutantes d'un profesioonel du domaine sur la qualité des réalisations des différents projets dits du "SIECLE" !!!
A un bout de votre equation, comme celles des autres d'ailleurs, il y a:
L'etat (regime), les ressources, le gouvernement (equipe), les institutions, la bouffe (depenses) et enfin les populations (peuple).
Il y a presque lieu de pouvoir decomposer par pairs, c. a. d. :
A: Regime - ressources (Control Acces)
B: gouvernement - institutions (Control Gestion)
C: Bouffe - populations (Control Consommation)
Votre analyse/billet se penche sur la gym qui se fait ou pas au niveau (B), que vous dites n'a de finalite' que l'appaisement ses liens avec l'equilibre en (C).
Ce qui suppose que les rapports entre (A) et (B), sont fluides. Ce qui me conduit a deduire que cette conclusion: que "le gouvernement Sellal depense pour acheter la paix sociale" est du khorotto pur.
Mais pourquoi donc - Y a-t-il une entite' qui risque de se facher s'il n'y a pas de paix sociale?
Si, hypothetiquement elle existait distinctement de (B) ca serait donc (A) - laquelle ne serait alors autre que l'Armee et la Loi (Constitution et tout ce qui en decoule), ou ce que la papelarerie algerienne (presse) appele "l'ordre republicain".
La question est alors: Existe-t-il? (le grand baba qui risque de se facher si les enfants sont mal nourrits)
La reponse est biensur que NON, ou alors, la mama (B) charge' de nourir les enfants (C), sait qu'elle n'a a s'inquieter - le baba s'en fiche de l'assiette des petits, il la mesure avec la sienne.
Si celle-ci, l'assiette-baba (B) est pleine, alors celle des enfants (C) l'est necessairement, et si un d'entre-eux, commence a gueuler, c'est qu'il a besoin d'une fesse'e (specialite' du grand-frere-gendrame).
D'ou, toutes les analyses, la votre, celle de Cheikh-Hadj Mebtoul, Prof Seghir et toutes les autres, celles du FMI inclues, c'est...
Cela ne veut point dire que le grand baba est sourd et muet, du tout. Il est trop lourd pour reagir aux chamaillades des immatures. Plutot que de se lever et mettre de l'ordre, il instruit donc la mama (B), de laisser rentrer les chacals (Madani/Belhaj), qui font mal, tres mal, quand il ouvrent la gueule. La smala enfantine se la fermera eventuellement.