Notre ministre des Affaires étrangères a perdu son sang froid légendaire jeudi. C’était lors du point de presse en marge du deuxième séminaire sur la paix et la sécurité en Afrique. Ramtane Lamamra a déclaré, jeudi à Oran, que certains responsables de l'Union européenne se comportent en autocrates. Le ministre des Affaires étrangères a-t-il perdu son sang froid ou alors entendait-il faire passer un message à toutes ces voix européennes qui commencent à s’inquiété de la paralysie qui touche l’Algérie ? Nous nous penchons pour la deuxième supposition.

Car ce diplomate est la vitrine du pouvoir. Celui qui veut faire croire qu'à Alger tout continue de fonctionner normalement. Que la paralysie des institutions et de la vie politique est une simple vue de l'esprit. Ramtane Lamamra est habituellement ce pompier qui éteint les incendies, à l'exemple du dossier malien qu'il traite de près. Mais là, il vient d'ouvrir un front non sans objectif.

En réponse à une question concernant de récentes déclarations de responsables de l'UE à la presse algérienne, le si réservé Lamamra a répliqué que "certains responsables au sein de cette organisation européenne se comportent en autocrates". Comprendre que l'Algérie n'a pas de leçon de démocratie à recevoir, puisque tout se passe comme dans le meilleur des mondes à Alger.

"Avec la technostructure de l'UE à Bruxelles, il y a une nouvelle direction, un nouveau président et une nouvelle représentante de la politique extérieure avec lesquelles nous entretenons des consultations et de bons contacts. Toutefois, il y a aussi des eurocrates qui se comportent en véritables autocrates", tempère-t-il diplomatiquement.

Et de rappeler que "l'Algérie a d'excellentes relations avec les Etats membres de l'UE et des contacts de qualité", a-t-il souligné ajoutant que "l'Algérie est un grand associé de l'Union européenne, qui a de grands intérêts avec elle".

Un brin conseiller, il ajoute : "Ces intérêts doivent évoluer vers plus d'équilibre". Et bravache, le ministre des Affaires étrangères conclut : "nous n'acceptons pas l'ingérence des Etats dans les affaires algériennes, ni d'organisations internationales".

Sofiane Ayache