Viol de la constitution par les présidents africains : la leçon de François Hollande
Le président français François Hollande a mis en garde jeudi, à deux jours d'un sommet de la Francophonie à Dakar, les dirigeants africains qui seraient tentés de modifier la Constitution de leur pays pour rester au pouvoir, prenant l'exemple de la chute de Blaise Compaoré au Burkina Faso.
Le départ forcé du pouvoir de Blaise Compaoré, peut servir de leçon à beaucoup de chefs d'Etat, pas seulement en Afrique, a déclaré M. Hollande aux chaînes de télévision France 24 et TV5 Monde et à Radio France Internationale.
"On ne change pas l'ordre constitutionnel par intérêt personnel", a-t-il lancé. Le président était interrogé notamment sur la situation de la République Démocratique du Congo, du Congo, ou du Rwanda.
Quand on fait voter des peuples pour des Constitutions à travers des référendums, on ne peut pas les modifier impunément. Quand un chef d'Etat reste plusieurs mandats de suite, et qu'à un moment il est fixé une limite d'âge ou il est fixé un nombre de mandats qui ne peut pas être dépassé, il ne peut pas en être décidé autrement. C'est ce qui s'est passé au Burkina, a-t-il insisté. Des manifestations populaires ont provoqué le 31 octobre la démission de Blaise Compaoré qui avait l'intention de réviser la Constitution afin de se maintenir au pouvoir, après 27 années de règne.
M. Hollande a rappelé qu'il avait mis en garde M. Compaoré, et lui avait écrit pour lui proposer son soutien pour qu'il puisse prendre des responsabilités internationales en quittant le pouvoir dans son pays. La France a évité un bain de sang au Burkina Faso, en exfiltrant le président désavoué, a ajouté M. Hollande.
Interrogé sur les pays où les dirigeants peuvent rester en place sans limitation de temps, tels que le Tchad, le Cameroun, le Gabon ou le Togo, M. Hollande a estimé que dans ce cas, il fallait s'assurer que les élections soient libres, plurielles et démocratiques. La France n'est pas en tutelle des pays africains, a-t-il dit, citant comme exemple de bonne gouvernance la Tunisie, qui élit actuellement un nouveau président.
En Algérie, Abdelaziz Bouteflika, celui-là même dont "l'élection" plus que douteuse a été saluée François Hollande a déjà violé la Constitution en 2008 pour se tailler un troisième mandat. Pour autant, le président français s'est toujours gardé de toute déclaration qui pouvait titiller le chef de l'Etat algérien.
RN./AFP
Commentaires (1) | Réagir ?
Pour ce qui est de modifier les constitutions c'est la devise " Licite pour eux illicite pour nous " Hallal âleyhoum haram âleyna. Mais essayons de trouver une occasion où la traitrise à ramené quelque chose de bon à la société.