Des sociétés entre la vie et la mort
"To be or not to be: That is the question!" W. Shakespeare
Quel silence effrayant devant cette dérive vers le néant ! Est-ce l'expression en apparence stoïque devant l'impuissance face à la fatalité d'une destruction certaine de ce pays. Ou bien, est-ce l'expression d'un pays où la grande majorité de ses citoyens se sont laissé corrompre au point de s'enchevêtrer dans leurs contradictions et perdre la boussole ? Quoi qu'il en soit, le fait est là: le peuple semble abandonner la partie, s'abandonner et laisser passivement l'histoire se faire.
Il s'agit d'une attitude incompréhensible où les quelques appels aux changements ne réveillent plus les vivants. Une société piégée par sa propre histoire et dépassée par l'Histoire. Une société qui a accepté de se faire conduire par des prédateurs fantômes.
Je me sens frustré de faire partie d'une communauté qui ne réagit pas, et qui glorifie la médiocrité pour peu qu'on lui projette quelques miettes. Et comme quelques rares citoyens qui dans leur solitude refusent la soumission, je me révolte aussi tout seul. Bien qu'il ne s'agisse que d'une tempête dans un verre d'eau, elle permet néanmoins d'avoir une conscience tranquille pour aujourd'hui et demain.
Dans ce flot d'idées, il me vient en mémoire la frustration et l'attitude de révolte vécues par Abu el Kacem Chabbi, poète tunisien, qui au début du siècle passé, voulait pousser son peuple à se soulever et à manifester plus de dynamisme. En effet, il comprit très tôt qu'il appartenait à une société baignant dans l'ignorance, la pauvreté, et la dépendance. Sa sensibilité l'a poussé à se révolter et a essayé de propager sa révolte dans l'espoir d'induire un quelconque changement. Malheureusement, sa société de l'époque semblait n'avoir de choix que l'immobilisme et la soumission au Mektoub.
Il s'est donc trouvé confronter à la barrière de l'incompréhension qui s'érige devant des âmes sensibles et des consciences transcendantales. Fait bien connu que nul n'est prophète dans son pays et particulièrement pas dans sa propre tribu.
Abu el Kacem Chabbi a quitté ce monde avec ses frustrations. Mort si jeune à l'âge de 25 ans, il a tout de même bien consommé le temps qu'il lui était imparti. Poète, il a fait tout seul sa révolution par le verbe. Mieux encore, il a devancé son temps de plus de 80 ans.
Abu El Kacem rêva certainement d'une société plus compréhensible et plus dynamique, capable de capter son refus de l'immobilisme et de l'ordre établi et a même de le reconnaitre comme éclaireur pour s'unir et commencer à lutter pour la liberté, la justice, etc.
Cette société est apparue 80 années plus tard après sa mort. Elle se réveilla, a pris son sort en mains contre vents et marrées, et est en train de mener sa révolution. Mais fidèle à son poète, elle lui a pleinement rendu hommage. Le slogan de cette révolution tunisienne était bien l'immortel poème d'Abu El Kacem "la volonté de vivre" qui commençait par les célèbres vers:
"Lorsqu'un jour le peuple veut vivre, Force est pour le Destin, de répondre,
Force est pour les ténèbres de se dissiper, Force est pour les chaînes de se briser."
Heureux qui comme les Tunisiens...
Abdelouahab Zaatri
Commentaires (7) | Réagir ?
Avec la nouvelle loi concernant l'investissement à l'etranger, Ces harkis de première heure ont reussi, la boucle est bouclée.
La lucidité de De Gaule de préparer les cadres post indépendance (clan d'oujda) et infiltrer l'ALN par ses propres enfants (DAF, +145 000 Harkis).
Cette mission d'asservir l'Algérie, et profiter de ses richesses est arrivée à termes. La banque d'Algerie, ouvre ses caisses, liberté d'investir ailleurs...
Combien de milliards d'Euros sont encaissé annuellement par la France... Avec tous les leure d (assistance... Nous payons le bl" le plus cher du monde... et cet atelier de montage, inauguré à grande pompe.. la Renault Symbole "Algerienne".. elle ressemble bien à un suppositoire?
Nous sommes leur vache laitière.. Ils cautionnent le système, même au détriment du peuple Français. Ses hommes assassinés par ces soit-disant résidu du terrorime, ne reviendront pas alors autant en profiter!
Respect pour tous les visionnaires du monde, arabes, juifs ou chretiens mais il n'est pas besoin d'aller s'inspirer de tunisie (adhihzzen lwennas matoub)