Education nationale : le SATEF tire la sonnette d'alarme
![Les indicateurs sont au rouge, estime le Satef.](https://www.lematindz.net/thumb/600x350/r/files/2014/11/educ_970564586.jpg)
Le Satef nous a fait parvenir le communiqué suivant.
Réuni en session ordinaire le 07 et 08 novembre 2014 au lycée technique Ibn Haithem de Ruisseau (Alger) à l’effet d’évaluer la rentrée scolaire 2014/2015, et après un large débat sur la situation du secteur de l’éducation en général et de la rentré e scolaire en particulier, le conseil national du SATEF constate avec regret et amertume que la rentrée scolaire n’est malheureusement pas différente des autres. Les conditions pédagogiques et matérielles qui doivent l’assurer parfaitement ne sont pas réunies. Elle s’est faite sans grabuge, mais elle connaitra surement une instabilité et des perturbations, vu que les problèmes socioprofessionnels posés par les travailleurs sont restés au même stade.
L’inflation rogne notre pouvoir d’achat, malgré les dernières augmentations, les travailleurs ont du mal à boucler les fins de mois ; le projet de loi du nouveau code du travail précarise la relation de travail entre l’employé et l’employeur et restreint les libertés syndicales et le droit de grève.
L’ensemble du système scolaire reste tel qu’il est. En septembre 2008, les collèges accueillaient la double cohorte d’élèves en première année moyenne avec des problèmes de tout genre. En cette rentrée scolaire, le problème est transféré dans nos lycées avec une augmentation d’effectif en terminale, les classes sont surchargées et les conditions d’accueil restent presque les mêmes, vu que le nombre de lycées inscrits reste non encore réalisé. Ce qui sans doute mettra les travailleurs dans de mauvaises conditions de travail (un déficit flagrant d’infrastructures d’accueil et le manque de moyens pédagogiques impliquent la surcharge des classes, le manque d’encadrement compétent et ainsi que celui du personnels de surveillance.) ce qui va engendrer des comportements violents chez nos élèves. Alors que la violence est déjà en croissance dans la société ;
Les programmes sont inadaptés, la pédagogie n’est pas la priorité du système. Le statut particulier des travailleurs de l’éducation n’a pas pris en considération toutes les revendications des syndicats. En bref, les grands dossiers ne sont malheureusement pas réglés ou restés en suspens tels que :
- L’augmentation de la valeur du point indiciaire ;
- La retraite après 25 ans de service effectif.
- L’intégration de tous les MEF/PEF formés dans les grades nouvellement crées.
- Indemnités et primes de zone.
- Le dossier d’intégration des PTLT
- Le dossier de la médecine du travail.
- La reforme de l’éducation demeure toujours la même avec ses insuffisances même avec tous les constats négatifs signalés par tous les intervenants dans les conférences des bilans d’évaluations.
- L’enseignement de tamazight qui est toujours au stade d’expérimentation après 18 ans depuis son introduction dans l’école.
- Le dossier des rythmes scolaires est reporté aux calendes grec.
En plus de ces grands dossiers qui ne sont pas pris en charge, même ceux qui sont du ressort de la tutelle sont négligés tels que :
- L’opacité dans les concours de recrutement.
- L’impunité et l’incompétence qui continuent à régner dans les postes de responsabilités, vu que la raison et la morale n’ont pas leurs places devant les muscles et l’argent dans ce secteur névralgique, stratégique et qui est la colonne vertébrale de tous les autres secteurs.
- Les œuvres sociales qui sont détournées de leur objectif initial à savoir le social et la solidarité, sont devenues le mangeoire d’une catégorie de personnes avec certains élus.
- Les rappels de promotions et d’autres régularisations non versés.
- La généralisation de l’esprit d’intervention individuelle et relationnelle prime sur l’esprit revendicatif global.
L’oreille attentive et la volonté de changer les choses existent chez la nouvelle ministre, mais force est de constater et de reconnaitre que certains dossiers dépassent ses prérogatives. Alors si ce gouvernement veut réellement une stabilité dans notre secteur, il doit avoir le courage de prendre des décisions concrètes qui absorberont ce marasme social aigu qui a engendré de nombreuses inégalités sociales et salariales. Il faut désormais que les pouvoirs publics s’intéressent sérieusement et objectivement au règlement définitif des problèmes soulevés par les syndicats.
Pour tous ces points énumérés et non pris en charge, l’année scolaire s’annonce difficile et compromise. En conclusion tous les indicateurs sont au rouge. Des consultations intersyndicales sont en cours afin de rédiger une plateforme de revendications commune et de décider sur une forme de protestation après le prochain round des discutions des syndicats avec la tutelle qui débutera la semaine prochaine. Tout en espérant de trouver sérieusement des solutions à nos préoccupations déjà posées, le SATEF reste disposé à tout dialogue pour faire sortir notre secteur du marasme dans lequel il se débat et tirer l’école algérienne vers le haut.
Le SATEF fidèle à ses principes de défense des droits moraux et matériels des travailleurs, demeure toujours contre le népotisme, les passe-droits, le favoritisme et les entraves administratives à l’exercice syndical, appelle tous les travailleurs du secteur de l’éducation à demeurer vigilants, solidaires, unis et mobilisés afin de défendre leurs dignités et mettre un terme à toutes les pratiques immorales et malsaines dans l’éducation.
Travailleurs de l'Education unissez-vous
· Vive le Satef
· Vive la démocratie
· Vive le pluralisme syndical
Alger le 07 novembre 2014
p/ le conseil national
Le secrétaire général
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