Irak : des dirigeants de l'Etat islamique cibles d'une attaque de la Coalition
L'armée américaine a annoncé qu'elle avait mené des raids aériens près de Mossoul, où étaient rassemblés des chefs de l'organisation ultra-radicale.
La coalition militaire pilotée par les États-Unis contre le groupe État islamique (EI) a frappé ses dirigeants réunis dans le nord de l'Irak tandis que sa capitale Bagdad était ensanglantée par des attentats meurtriers. L'armée américaine a annoncé samedi des raids aériens menés la veille près de Mossoul, seconde ville d'Irak contrôlée par l'EI et où étaient rassemblés, selon Washington, des chefs de l'organisation ultra-radicale. Elle n'a cependant "pas pu confirmer si le chef de l'EI Abou Bakr al-Baghdadi était présent lors de ce rassemblement".
Des informations non confirmées relayées ce samedi par des télévisions arabes donnaient le "calife" autoproclamé Baghdadi blessé, voire tué, dans des raids en Irak. "Des appareils de la coalition ont conduit hier soir (vendredi soir, NDLR) une série de frappes aériennes en Irak contre ce qui a été estimé être un rassemblement de dirigeants de l'EI près de Mossoul", a précisé dans un communiqué le Commandement américain pour le Moyen-Orient et l'Asie centrale (Centcom).
Un convoi de véhicules de l'EI détruit
Ces opérations militaires ont "détruit un convoi de véhicules formés de dix camions armés de l'EI", selon l'armée américaine, qui n'a pas précisé si les États-Unis ou d'autres pays de la coalition avaient effectué ces raids. La coalition internationale frappe presque tous les jours, depuis août en Irak et depuis fin septembre en Syrie, le groupe EI qui contrôle de larges pans de territoires de ces deux pays.
Samedi, la capitale irakienne Bagdad a été de nouveau le théâtre d'une série d'attentats à la voiture piégée, faisant au moins 33 morts et plus de 100 blessés dans des quartiers majoritairement chiites, selon des sources médicales et sécuritaires. Bagdad est secouée presque tous les jours par des attaques, certaines étant revendiquées par l'EI. Ce groupe d'ultra-radicaux sunnites considère les chiites comme des hérétiques et les prend régulièrement pour cibles.
Directement menacé par l'offensive de l'EI, le gouvernement irakien a salué samedi l'envoi de 1 500 conseillers militaires américains supplémentaires. Annoncée vendredi par la Maison-Blanche, cette décision a toutefois été jugée "tardive" par le bureau du Premier ministre Haïdar al-Abadi. Au côté des États-Unis, "plusieurs" autres pays de la coalition internationale participeront à ces missions de conseil et d'entraînement de l'armée irakienne, avait précisé le Pentagone.
Un champ pétrolier visé
Avec 1 500 militaires supplémentaires, les États-Unis compteront dorénavant plus de 3 000 en Irak, un pays dont ils s'étaient retirés militairement en décembre 2011. Pour la première fois, les conseillers seront déployés en dehors de Bagdad et Erbil, la capitale du Kurdistan irakien. L'offensive fulgurante de l'EI en juin en Irak s'est soldée par la débandade des forces irakiennes, policiers et soldats abandonnant leurs positions, leurs armes et un énorme arsenal de véhicules militaires américains.
Appuyées par des frappes de la coalition depuis le 8 août, les forces irakiennes ont quelque peu redressé la tête, mais elles peinent à reprendre le terrain conquis par le groupe extrémiste sunnite, qui multiplie les exactions (exécutions, décapitations...) pour soumettre, par la peur, la population. Dans le nord et l'est de la Syrie voisine, où le groupe djihadiste contrôle également de vastes régions, la coalition a mené dans la nuit de vendredi à samedi des raids contre l'EI, visant notamment un champ pétrolier, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
En frappant de telles structures, les États-Unis veulent asphyxier l'EI qu'ils considèrent comme "l'organisation terroriste la mieux financée au monde". L'extraction de pétrole, revendu au marché noir, rapporte environ un million de dollars par jour à ce groupe, selon le Trésor américain.
L'EI a bombardé samedi un camp de déplacés
Par ailleurs, depuis la ville syrienne kurde de Kobané, l'EI a bombardé samedi un camp de déplacés proche de la frontière turque, tuant deux civils. L'EI, qui a proclamé un "califat" dans les régions irakiennes et syriennes sous son contrôle, est accusé de crimes contre l'humanité par l'ONU. Il a notamment revendiqué la décapitation de quatre otages occidentaux.
Le conflit en Syrie a fait plus de 180 000 morts en près de quatre ans. L'émissaire de l'ONU pour ce pays, Staffan de Mistura, est arrivé samedi à Damas pour discuter d'un "plan d'action" visant à relancer les efforts de paix. Il doit notamment rencontrer le président Bachar el-Assad durant ce séjour qui devrait durer trois jours, selon la presse syrienne.
Avec AFP
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