Libye : le gouvernement tente de "libérer Tripoli" des mains des milices islamistes
La situation est loin d'être pacifiée en Libye où les affrontements se poursuivent à l'ouest de Tripoli, alors que les forces pro-gouvernementales tentent de reprendre aux milices la capitale libyenne où l'armée a enregistré de grandes avancées.
Mercredi, l'armée libyenne a annoncé avoir pris le contrôle de toutes les entrées et les sorties de la ville de Benghazi au moment où le gouvernement intérimaire a donné des ordres aux forces opérant sous le commandement de l'Etat major pour avancer vers Tripoli. Le gouvernement d'Abdallah al-Theni a appelé également les citoyens à la "désobéissance civile" jusqu'à ce que les forces gouvernementales parviennent à reprendre le contrôle de la capitale.
Il a confirmé dans un communiqué "avoir donné l'ordre aux forces de l'armée d'avancer vers Tripoli pour la libérer des groupes armés". Face aux violences, le cabinet Theni et le Parlement ont dû fuir dans l'est du pays. L'armée libyenne a enregistré de grandes avancées sur l'ensemble des régions de combats dans la ville de Bengazi ainsi que dans l'Ouest de la capitale libyenne, selon le porte-parole des forces armées libyennes, Ahmad al-Mesmari.
Des armes lourdes et des roquettes ont été utilisées dans les combats autour de la ville de Kekla, située à quelque 120 km au sud-ouest de la capitale libyenne vers laquelle les forces pro-gouvernementales tentent d'avancer.
Le 11 octobre, les milices pro-gouvernementales de Zentan (170 km au sud-ouest de Tripoli) ont lancé leur offensive contre les milices rivales de Fajr Libya qui se sont emparées de la capitale libyenne fin août avant d'étendre leur emprise à l'ouest de Tripoli. Selon le maire de Kekla, Noureddine Meftah, "plus de 100 personnes ont été tuées et 300 blessées dans les combats depuis le 11 octobre".
Fajr Libya avait chassé les Zentanis de Tripoli en août, à l'issue de plusieurs semaines de combats meurtriers. Fajr Libya a élargi ses opérations par la suite à l'ouest de la capitale, où des combats quasi-quotidiens l'oppose aux forces des Zentanis et leurs alliés, malgré l'appel de l'ONU à un cessez-le-feu.
Reconnu par la communauté internationale, le chef du gouvernement Abdallah al-Theni, a affirmé que les forces des Zentanis ont été placées sous le commandement de l'armée et rejoints par d'autres unités loyales "pour libérer Tripoli".
Appels régionaux et internationaux à l'action
Face à la poursuite des violences, le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil-Al arabi, a mis en garde contre la gravité de la situation dans ce pays, tout en affirmant sa disposition à rencontrer l'ensemble des parties libyennes concernées dont des chefs de milices pour rechercher une solution définitive à la crise actuelle.
Le chef de l'organisation panarabe, a, par la même occasion, appelé l'envoyé spécial de la Ligue arabe en Libye, Nacer al Kodoua, à fournir davantage d'efforts arabes et internationaux pour cesser les hostilités dans ce pays. L'envoyé spécial avait souligné mardi "l'importance d'une solution politique à la crise libyenne" à l'heure actuelle.
Par ailleurs, les ministres des Affaires étrangères européens, réunis lundi au Luxembourg ont souligné le parlement libyen est le "seul et légitime représentant de l'autorité" gouvernementale, en appelant toutes les parties belligérants à coopérer dans les discussions politiques et trouver une solution à la crise institutionnelle en Libye. Les chefs de la diplomatie ont également appelé à trouver une solution à la crise institutionnelle tout en précisant que le pays ne "peut pas se permettre d'être divisé, la Libye a besoin d'un gouvernement fort pour l'unité nationale", selon un communiqué de l'UE.
En outre, les ministres européens ont condamné avec force dans un rapport commun, suite à leur rencontre avec l'envoyé spécial en Libye la poursuite des violences, la violation des droits de l'homme, et du droit international, et ont appelé toutes les parties à observer dans l'immédiat un cessez-le-feu inconditionnel. L'UE est convaincue qu'il n'y a pas de solution militaire au conflit, et que seule une solution politique peut fournir une voie à suivre et contribuer à la paix et la stabilité en Libye.
Depuis la chute en 2011 du régime de Maamar el-Gueddafi après une révolte populaire de huit mois, les autorités de transition ont échoué à former une armée et à asseoir leur autorité sur un nombre de milices qui font la loi dans le pays plongé dans le chaos.
APS
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