Où va la république algérienne ?
Ce qui se passe quotidiennement dans notre pays dénote clairement que nous ne sommes pas loin du précipice.
Même si tous les secteurs manifestaient massivement un mécontentement qui s’exprime à travers des grèves, des sit-in, la chose est prise comme étant un droit absolu vu la dégradation du pouvoir d’achat de chaque citoyen. Le phénomène auquel on a assisté dépasse les bornes de la raison et qui concerne paradoxalement la mutinerie des policiers, normalement considérés comme des garants de la sécurité nationale voire ces serviteurs de la république. Cette révolte se veut un message explicite aux détenteurs du pouvoir d’une part et un présage d’impéritie de l’État d’autre part dans l’Algérie de la fierté et de la dignité.
Le caractère spontané qui distingue cette rébellion montre formellement que la stratégie qu’a adoptée le gouvernement en place n’est qu’une politique spectacle, c'est-à-dire un programme aléatoire et une aventure basée sur des calculs fondamentalement populistes qui tendent à expliquer l’ignoble fin de nos médiocrates pour se garantir une pérennité sur le trône de ce pauvre pays même en exposant sa souveraineté aux risques de la désagrégation. La façon dont le pouvoir a traité cette inique crise et la promptitude dont il a usée pour la désamorcer nous dévoile la faiblesse éclatante de nos dirigeants qui ont troqué leur maintien sur le strapontin de la république contre le silence de ces agents de sécurité.
Les revendications, pourtant interminables, ont été presque toutes satisfaites tant la peur et l’angoisse de la chaise leur sont devenues un cauchemar sempiternel. Notre État a opté pour un traitement sans pareil au soulèvement de ces policiers, traitement qui va générer sûrement un grave courroux social contaminant tous les autres secteurs. Tout est question d’argent, notre système est gangrené par un esprit rentier, en revanche, notre économie est paralysée par le réflexe du tout importé, notre dépendance aux hydrocarbures a fait de notre terre une aire stérile. Tous les plans glorifiés par nos décideurs ont fini par réduire l’Algérie à une contrée entourée de menaces de déstabilisation. Les détournements, le vol systématique et la corruption sont devenus un principe essentiel pour accéder au monde paradisiaque de la ploutocratie.
Rachid Chekri
Commentaires (8) | Réagir ?
Les regimes dictatoriaux menent vers la rebellion...... ainsi fut la trajectoire de l'Algerie depuis 1962. C'est une function lineaire dont la seule variable est la reserve en hydrocarbures.
Ceux qu'on appelle les décideurs ne décident en fait de rien.... Ce sont de petits pions que les grands pays impérialistes, comme la France, l’Angleterre, les usa, poussent sur leur échiquier.