Algérie: quatre convertis condamnés à la prison avec sursis, deux relaxés
Quatre Algériens convertis au christianisme ont été condamnés mardi à des peines de prison avec sursis et deux autres relaxés par le tribunal correctionnel de Tiaret (sud-ouest) qui les jugeait pour "pratique illégale d'un culte non musulman", a annoncé leur avocate à l'AFP.
Le tribunal de Tiaret a ainsi condamné à six mois de prison avec sursis et à une amende de 200.000 dinars (environ 2.000 euros) Rachid Seghir, un informaticien de 36 ans. Trois autres prévenus - Djillali Saïdi, Abdelhak Rabih et Chaabane Baikel - ont été chacun condamnés à deux mois de prison avec sursis et à 100.000 dinars d'amende.
Tous ont annoncé leur intention de faire appel.
Deux prévenus - Mohamed Khan et Abdelkader Hori - ont été acquittés.
Le groupe composé de six personnes avait été interpellé à Tiaret début mai à la sortie du domicile d'un deux et accusés d'avoir participé à une messe dans ce lieu qui n'est pas prévu à cet effet, selon les forces de sécurité.
Mais selon Le Point, les quatre chrétiens évangéliques algériens ont été condamnés pour avoir cherché à convertir des musulmans et violé la loi de 2006 qui interdit à des non-musulmans de chercher à convertir des musulmans.
Larbi Drissi, avocat représentant le ministère des Affaires religieuses, s'est dit satisfait du jugement "qui fait que chacun pratique sa religion, quelle qu'elle soit, en conformité avec la loi".
Khelloudja Khalfoun, avocat de la défense, a dénoncé pour sa part "une atteinte à la liberté de conscience".
"Nous sommes chrétiens et nous n'avons pas honte de le proclamer", a déclaré Rachid Seghir à la sortie de l'audience.
Le mois dernier, le procureur de Tiaret a requis une peine de trois ans de prison ferme contre une musulmane convertie au christianisme, Habiba Kouider, accusée de pratiquer sans autorisation une autre religion que l'islam. Ce procès se poursuit.
La loi de 2006 impose la célébration des cultes religieux dans des locaux reconnus et approuvés par l'Etat, une mesure qui a conduit ces six derniers mois à la fermeture d'une dizaine d'églises ainsi que de plusieurs mosquées.
Elle prévoit des peines de prison et des amendes contre toute personne "qui incite, contraint ou utilise des moyens de séduction tendant à convertir un musulman à une autre religion".
"Ce que la loi demande aux chrétiens et aussi aux musulmans est d'exercer leurs cultes religieux en toute transparence dans un endroit réservé à cet effet et d'appartenir à un établissement religieux agréé", a déclaré la semaine dernière Abou Amrane Cheikh, président du Haut Conseil islamique.
"Il n'y a pas de mouvement opposé aux chrétiens comme le prétendent certains esprits tendancieux. Il s'agit seulement de respecter l'islam dans un pays musulman, tout comme on doit respecter la religion chrétienne dans un Etat chrétien."
Des récentes fermetures de lieux de culte et des poursuites judiciaires pour prosélytisme ont suscité des protestations à l'étranger et dans les milieux libéraux d'Algérie, qui dénoncent une vague de répression contre les chrétiens.
L'Algérie compte 33 millions d'habitants, en quasi-totalité musulmans, et seulement 10.000 chrétiens.
Source : AFP- Le Point
Commentaires (48) | Réagir ?
farouk bougandoura, toutes mes excuses, j'ai été pris à contre-pied par ce faux pseudo. malgré nos divergences de points de vue toutes mon estime.
monsieur ben amina @ le post signé @farouk bougandoura n'est pas de moi. et je proteste contre son auteur. qui n'utilise ^pas son nom ou son pseudo pour signer ses posts.