Trio Ifriqiya : un voyage musical éblouissant
Les trois musiciens vivent à Poitiers. Ils jouent ensemble depuis une dizaine d’années. Ils se produisent souvent sur scène et Lagos au Nigeria les a adoptés. Didier le Français, Émile le Congolais et Fayçal l’Algérien revisitent la musique du monde. Leur album "Petite planète" est disponible.
De passage à Tlemcen, un ami m’entraîna pour un concert à l’Institut français, nouvelle dénomination des Centres culturels français de ma jeunesse en Algérie. Un trio. Un pianiste, un batteur et un luthiste. Une petite salle climatisée. Des notes qui s’égrènent, le rythme qui suit, le public attentif. Celui de Tlemcen est réputé difficile mais généreux dès qu’i est conquis. Je sens mon vieil ami Abdou se redresser sur son siège, alors que je m’affaisse. Nous nous évadons différemment, lui le Tlemcénien nourri à la musique arabo-andalouse se laisse surprendre et s’envole. Moi l’Oranais rompu aux mélopées du raï, je plane comme un ballon.
Ces trois-là ont de la magie au bout des doigts. Didier Frébœuf au piano, Émile Bia’Yenda à la batterie et Fayçal El Mezouar, l’enfant de la ville revenu saluer les siens, au luth et violon, conjuguent une variété de tons et de rythmes qui aboutissent à une harmonie apaisante. C’est en fait une douce mélancolie, une nostalgie sans regrets ni amertume. Ils nous emmènent loin mais, ils ont la bienséance de nous ramener à bon port. Quand le batteur se remémore l’Afrique du tam-tam, il salue le Maghreb de la derbouka. Le pianiste n’est pas en reste, il virevolte des notes légères de l’andalou aux sensuelles jazzy. Le luthiste pince des brefs et saisissants solos d’isthikhbar. Le Trio Ifriqiya est en fusion et le public, revenu d’un voyage magnifique et sans danger, ovationne.
Benabdalah Médiène
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merci bien pour les informations