Mali (Azawad): 7 morts dans des combats armés entre 2 groupes touareg rivaux
Au moins sept personnes ont été tuées lors d'affrontements jeudi après-midi près de Gao, principale ville du nord du Mali, entre deux groupes armés rivaux touareg de la région appuyés par leurs alliés, a appris l'AFP de sources concordantes.
Ces combats ont opposé dans la localité de N'Tilit (environ 130 km au sud de Gao) le Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA) et un mouvement rival, le Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), d'après une source militaire africaine de la mission de l'ONU au Mali (Minusma) et une source sécuritaire de la région jointes depuis Bamako.
Le MNLA est un des groupes impliqués dans les pourparlers lancés en juillet à Alger avec le gouvernement malien. Le Gatia, créé en août, revendique une place à la table des négociations. Les affrontements ont duré plus de six heures à N'Tilit, le MNLA a été chassé de la localité, qui est désormais contrôlée par le Gatia et ses alliés. Il y a eu au moins sept morts dans les deux camps, et plusieurs blessés, a affirmé jeudi soir la source au sein de la Minusma.
Il y a au moins sept morts. Et c'est un bilan provisoire, a de son côté déclaré une source sanitaire jointe à N'Tilit, précisant avoir dénombré trois morts du côté des combattants du Gatia et quatre chez le MNLA. "J'ai reçu six blessés pour le moment, a-t-il indiqué, en faisant état de présence massive des combattants du Gatia sur place: Actuellement, les gens du Gatia sont partout à N'Tilit. Ils sont visibles à la préfecture, vers la mairie."
D'après la source au sein de la Minusma, les affrontement ont opposé les Touareg de la tribu des Imghad, membres du MNLA, et les Imghad du Gatia. Les Imghad membres du MNLA et ceux du Gatia ont respectivement reçu le renfort des autres tribus du MNLA et d'une branche du Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), a-t-elle précisé.
D'après la source sécuritaire régionale, le Gatia, dernier-né des groupes armés du nord du Mali, veut contrôler une base territoriale pour peser sur les négociations d'Alger. Le MNLA tente de l'en empêcher, avec des alliés dans chaque cas.
Généralement, le Gatia, réputé très proche du général El Hadj Ag Gamou, un officier touareg fidèle à l'armée gouvernemental, reçoit sur le terrain son soutien et celui d'une branche du MAA. Le général Ag Gamou est souvent accusé par des observateurs de mettre les moyens de l'armée malienne à la disposition du Gatia.
La coordination des Mouvements de l’Azawad informe, dans un communiqué, l’opinion publique internationale et nationale que, tôt ce matin, aux environs de 10h, que les positions d’ N'tillilte répertorié par la MINUSMA comme une base de cantonnement ont été attaquées par les milices alliées à l'armée malienne. Ce qui corobore sans doute la proximité du général Ag Gamou et ses troupes du Gatia avec l'armée de Bamako.
Dimanche, le Mouvement National de Libération de l’Azawad a rendu public un communiqué dans lequel il affirmait qu’une de ses voitures venait de sauter sur une mine à Kidal. Le bilan est de deux blessés: Bikka ag Asoultan, qui a été gravement touché et a perdu une jambe, et Alou ag Sidi.
Ces énièmes affrontements armés risquent de ralentir les pourparlers lancés à Alger. En effet, le gouvernement et six mouvements armés du Nord - dont le MNLA, le MAA et le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (HCUA) - ont signé en juillet à Alger une feuille de route des négociations pour ramener la paix et sont engagés depuis septembre dans un deuxième round de discussions, qui n'ont débouché sur aucune avancée notable.
Le nord du Mali a été occupé pendant plusieurs mois en 2012 par des groupes jihadistes qui en ont été en grande partie chassés par une opération militaire française début 2013. En mai, l'armée malienne avait subi de lourdes pertes - au moins 50 soldats tués - au cours de combats à Kidal face aux groupes armés touareg.
R.N./AFP
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