Echauffourées autour des barricades à Hong Kong
Des centaines de personnes, certaines masquées, ont démantelé des barricades érigées par les contestataires pro-démocrates dans le quartier des affaires de Hong Kong, lundi, quelques heures après une intervention de la police pour rétablir la circulation.
Des chauffeurs de taxi et de camions en colère se sont également rassemblés devant un barrage tenu par les étudiants, auxquels ils avaient lancé un ultimatum jusqu'à mercredi soir pour dégager les voies. "Ouvrez les routes!", ont scandé les contre-manifestants, alors qu'un camion-grue tentait de retirer les obstacles. La police est intervenue pour s'interposer.
Des centaines de policiers avaient auparavant démantelé certaines barricades afin, selon les forces de l'ordre, de rétablir la circulation routière près du siège du gouvernement, dans le quartier d'Admiralty.
Nombre de policiers se sont du reste retirés des lieux après avoir dégagé les accès et les autorités ont indiqué que les contestataires pouvaient rester sur place du moment qu'ils n'entravaient pas la circulation.
Mais quelques heures après cette intervention, des groupes de personnes hostiles au mouvement Occupy Central ont investi les rues pour tenter de démanteler les barricades restantes, provoquant des échauffourées. "Un groupe d'individus qui ressemblaient à des criminels se sont rués sur (les contestataires) et l'un d'eux a frappé à la tête un homme âgé avec un objet dur. L'homme est blessé", a raconté Winnie Locke, une étudiante de 20 ans qui participe au rassemblement pro-démocrate.
Des policiers ont tenté de s'interposer entre contre-manifestants et contestataires, dont certains portaient des lunettes et des masques de protection, a constaté un journaliste de Reuters.
Rétablir la circulation
Dans un communiqué publié sur son site internet, la police de Hong Kong a expliqué que son opération plus tôt dans la journée visait à enlever les barrières installées en périphérie des zones occupées par les manifestants dans les quartiers de Central District et de Mong Kok "afin de désengorger la circulation routière". "La police n'a pas procédé à des évacuations (ndlr, de manifestants)", ajoute le communiqué.
Le chef de l'exécutif de la "région administrative spéciale" de Hong Kong, Leung Chun-ying, a réaffirmé dimanche qu'il ne démissionnerait pas et a prévenu les étudiants contestataires qui exigent son départ que leur mouvement échappait à tout contrôle.
Il a ajouté que le blocus de certains quartiers de Hong Kong, qui est entré dans sa troisième semaine, ne pourrait pas continuer indéfiniment et que la police pourrait recourir "au minimum de la force" pour mettre fin à la paralysie de certains quartiers de Hong Kong.
L'intervention policière de lundi est la première depuis l'opération musclée menée lors du dernier week-end de septembre contre des étudiants et qui avait galvanisé les contestataires. La présence de la police de Hong Kong était depuis très discrète.
"Ils n'ont pas l'intention de disperser tout le monde aujourd'hui. Ils veulent seulement réduire au maximum l'espace de la contestation pour rouvrir les routes à la circulation", a déclaré un des manifestants d'Admiralty, un technicien audio du nom de Tyler.
Reuters
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