Rafik Khalifa condamné par défaut à cinq ans de prison
L'ex-homme d'affaires algérien, actuellement en prison en Algérie, devra également s'acquitter d'une amende de 375 000 euros pour avoir organisé le pillage de sa société juste avant sa liquidation.
L'affaire Khalifa revient devant le tribunal en France. Abdelmoumène Rafik Kalifa l'ex-golden boy algérien emprisonné dans la prison d'El Harrach, à Alger, cumule les procès. Il a été condamné par défaut mardi à Nanterre à cinq ans de prison pour avoir détourné des millions d'euros lors de la faillite de son groupe en 2002. L'ancien homme d'affaires devra également s'acquitter d'une amende de 375 000 euros.
L’homme d'affaires algérien à la réussite fulgurante et à la déconfiture tout aussi soudaine, a été condamné par défaut mardi à cinq ans de prison pour avoir détourné des millions lors de la faillite de son groupe en 2002. "Rafik le flamboyant" a organisé "le pillage" de sa société juste avant sa liquidation, note le tribunal correctionnel de Nanterre (Hauts-de-Seine). Il l'a "vidée de certains de ses actifs les plus significatifs": des voitures de luxe, des appartements dans les beaux quartiers de Paris et une propriété à Cannes de 35 millions d'euros, où il organisait de somptueuses réceptions avec des célébrités comme Gérard Depardieu, Catherine Deneuve, Sting ou encore Bono.
L'ancien magnat devra également s'acquitter d'une amende de 375.000 euros. Écroué à Londres depuis 2007, il a été extradé vers Alger fin 2013 et n'a pas assisté à son procès. Un mandat d'arrêt a été délivré à son encontre par le tribunal.
Dix autres personnes étaient jugées dans ce dossier tentaculaire, l'ancienne femme de Rafik Khalifa, un notaire, d'anciens représentants de l'entreprise en France ainsi qu'un constructeur et équipementier aéronautique. Trois d'entre elles ont été relaxées, les autres ont écopé de peines allant de six mois de prison avec sursis à six mois ferme.
"Ce jugement est une grande déception pour tous les Algériens qui se sont constitués partie civile dans ce dossier. Le tribunal a jugé leur demande irrecevable, pourtant ce sont eux qui ont été ruinés dans cette affaire", déplore Elisabeth Maisondieu-Camus, une avocate des parties civiles. L'effondrement de l'empire Khalifa a causé un préjudice estimé entre 1,5 et 5 milliards de dollars à l'État algérien et aux épargnants.
Le procès est aussi loin d'avoir levé le voile sur les zones d'ombre du dossier. Comment Rafik Khalifa a-t-il pu être en si peu de temps à la tête d'une telle fortune ? Qui l'a soutenu? Pourquoi a-t-il été ensuite lâché ? Toutes ces questions ne trouveront sans doute jamais réponse, tant l'homme a connu une chute vertigineuse et ceux qui l'avaient porté au devant se sont vite éclipsés pour échapper à toute procédure judiciaire. En France, comme en Algérie, son réseau tentaculaire et ceux qui ont bénéficié de son argent n'ont pas été touchés.
Manifestement Rafik Khalifa n'en a pas fini avec les palais de justice. Un deuxième procès le concernant se tiendra au plus tard au premier trimestre de l’année 2015, a-appris Le Soir d'Algérie de sources judiciaires. Il aura donc fallu dix ans pour qu'un deuxième procès concernant la plus grande escroquerie du siècle organisée par Abdelmoumène Khalifa avec le soutien tacite ou intéressé de nombreuses huiles du pouvoir.
Avec AFP
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faculté de droit MSILA
Le personnage qui m'intrique le plus dans cette histoire Kahlifa est Maamar Djebbour. En effet, cet énergumène était journaliste a Khalifa TV quand ce conglomerat commençait a vaciller après les attaques de Noel Mamère. Je me rappelle que dans l'une des éditions televisées, Mr Djebbour a traité Mamèe de Charlot (la vidéo existe encore sur Youtube) et défendait bec et ongles Abdelmoumen Khalifa. Ce qui intrigue est que ce monsieur se retrouve directeur des services sports a la chaine 3 alors qu'une personne comme Meziane Ighil a passé deux en prison.