Ce samedi matin, le premier ministre Abdelmalek Sellal et les présidents des deux chambres du Parlement étaient en revanche présents à cette importante cérémonie à la grande mosquée d'El Biar, sur les hauteurs d'Alger, a indiqué l'agence APS. Selon l'agence, l'imam a resservi encore en fois le plat de la réconciliation nationale, chère au grand absent de l’heure : le président Bouteflika. Pour l’agence officielle, le clin d’œil à Bouteflika vaut sa présence.

Bouteflika a donc séché samedi matin la prière de l’Aïd El Adha. La télévision officielle et les ministres ont gardé le silence sur l'absence de Bouteflika. Ça devient désormais une habitude depuis qu’il a été transféré au Val-de-Grâce, en avril 2013, suite à un AVC, il est systématiquement absent à toute les cérémonies officielles. Les tenants actuels du pouvoir veulent habituer d’ailleurs l’opinion sur ses mystérieuses absences. Mais la rue algérienne comme toutes les personnes qui s’intéresse à notre pays se pose la question : où est Abdelaziz Bouteflika ?

Jusqu’à quand les Algériens seront tenus à l’écart de la vérité sur la santé du président Bouteflika ? Secret d’Etat, argueront sans doute ses plus zélés défenseurs. Cependant, les conditions d’exercice du pouvoir dans l’état actuel de la région et du pays exigent une plus grande transparence et un homme en bonne santé. Le pays est assis sur un volcan. Et le silence imposé sur l’absence du président sur la scène national est très inquiétant. Le pays est dans une situation de paralysie. Tout le monde semble attendre.

Les mystérieuses absences du président

Mais Bouteflika est un sacré récidiviste. A 77 ans, il cumule des absences très symboliques. Malgré les discours rassurants de ses supporters, le déploiement de trésor de manipulation des images, la fonction présidentielle le dépasse manifestement. Déjà il était absent il y a deux mois à la prière de l'Aïd el-Fitr, marquant la fin du jeûne du ramadan. Sans oublier les cérémonies de l’ouverture de l’année judiciaire qu’il n’assure plus et la commémoration du 5 Juillet et du 1er Novembre.

En vrai, depuis sa «réélection» à l’issue d’une mascarade électorale digne des républiques bananières, en avril dernier, Abdelaziz Bouteflika victime d'un AVC un an auparavant, n'a fait que de brèves apparitions à la télévision. Pour certaines elles ont été de bien piètres montages vidéo pour montrer un président en capacité de tenir une discussion.

La dernière activité qu’on lui connaît remonte au 21 septembre quand il a dirigé une réunion consacrée à la sécurité, au lendemain de l'enlèvement du guide de haute montagne français Hervé Gourdel, décapité par un mystérieux groupe jihadiste. Depuis plus aucune apparition. Evidemment cette absence nourrit toutes les supputations. Certaines informations le donnent hospitalisé en Suisse, d’autres en France. Plus grave encore le gouvernement garde un silence qui confine à une gêne, il ne donne aucune information soit pour démentir et de fait rassurer les Algériens et expliquer le pourquoi de cette absence.

Yacine K.