L'armée algérienne à la recherche de l'otage français dans le Djurdjura
Alors que les services de sécurité ont déployé des troupes pour retrouver Hervé Gourdel, le randonneur de 55 ans enlevé dimanche sur es hauteurs du Djurdjura, en France, le premier ministre Emmanuel Valls annonce que la France ne cédera pas au chantage du groupe armé auteur du rapt.
Hervé Gourdel, un guide de haute montagne originaire de Nice, a été kidnappé en Kabylie près de Tizi Ouzou, à 110 kilomètres à l'est d'Alger, par des membres des Soldats du Califat (Jund Al Khalifah), un groupe algérien qui a fait allégeance à l'EI après avoir rompu avec Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Dans une vidéo diffusée lundi, les ravisseurs menacent d'exécuter l'otage si la France n'interrompt pas ses opérations contre l'Etat islamique en Irak dans les 24 heures.
La vidéo, dont l'authenticité a été confirmée par le ministère des Affaires étrangères, a été diffusée sur internet quelques heures après les menaces de l'EI à l'encontre des ressortissants de pays occidentaux, dont la France.
Les autorités françaises se disent très inquiètes mais elles ont répété mardi par la voix de Manuel Valls qu'il n'y aurait "aucune discussion, aucune négociation" avec les preneurs d'otage. "Ne jamais céder au chantage", a souligné le Premier ministre sur Europe 1. "La France ne peut pas avoir peur face à ceux qui la menacent ainsi", a-t-il déclaré.
Prié de dire si l'armée française poursuivrait malgré tout ses frappes en Irak, Manuel Valls a répondu : "La France est une grande nation qui assume totalement ses responsabilités". Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, avait jugé lundi la situation "extrêmement critique".
"L'attitude de la France est constante. Nous essayons de faire le maximum pour libérer des otages, mais un groupe terroriste ne peut pas infléchir la position de la France", a-t-il affirmé en marge de l'Assemblée générale des Nations unies, à New York.
Opération militaire
La France a effectué vendredi dernier ses premières attaques aériennes contre un dépôt logistique de l'EI dans le nord-est de l'Irak. Dans l'enregistrement vidéo, un homme s'exprimant en arabe menace d'exécuter l'otage français qui apparaît à l'image.
"Nous, soldats du califat en Algérie, suivant les ordres de notre leader le calife Abou Bakr al Baghdadi (...) donnons à (François) Hollande, président du criminel Etat français, 24 heures pour mettre fin aux hostilités contre l'Etat islamique, faute de quoi le destin de son ressortissant sera d'être exécuté. Pour sauver sa vie, vous devez annoncer officiellement la fin de vos opérations contre l'Etat islamique", dit-il.
Abou Bakr al Baghdadi apparaît au début de la vidéo pendant qu'est diffusé en fond sonore le message de menaces lancé lundi par Abou Mohamed al Adnani, le porte-parole de l'Etat islamique. Hervé Gourdel, père de deux enfants, était en vacances en Algérie où il effectuait une randonnée.
"Tout est mis en œuvre en concertation étroite avec les autorités algériennes pour obtenir la libération de notre compatriote", a dit Laurent Fabius. Selon la chaîne de télévision privée algérienne Echorouk, l'armée algérienne a lancé une opération de recherche dans la zone de l'enlèvement. Dans la vidéo, l'otage français, assis par terre, entouré de deux hommes armés et aux visages dissimulés derrière des foulards noirs, dit être arrivé en Algérie le 20 septembre.
S'adressant à François Hollande, il déclare : "Ce groupe armé me demande de vous faire la demande de ne pas intervenir en Irak. Il me retient en otage. Je vous conjure Monsieur le président de faire tout ce qui est en votre pouvoir pour me sortir de ce mauvais pas." Il s'agit du premier enlèvement d'un ressortissant étranger en Algérie par des islamistes depuis la fin du conflit qui a dévasté le pays dans les années 1990.
Avec Reuters
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