Canada : cachez ce racisme que je ne saurais voir !
La raison pour laquelle Stephen Harper accepte de bon gré les railleries au sujet de son refus d’enquêter plus à fond les meurtres de femmes autochtones pourrait bien être qu’il ne veut pas dévoiler que le Canada est un pays foncièrement raciste quand il est question de ses Premières Nations.
Les chefs de gouvernements provinciaux et territoriaux ont subi un échec il y a quelques jours quand ils ont appelé Ottawa à tenir une commission d’enquête publique sur les femmes autochtones disparues et assassinées. Même la mort récente d’une adolescente autochtone de 15 ans, dont le corps a été retrouvé dans la rivière Rouge à Winnipeg enveloppé dans un sac ne l’émeut pas. Les premiers ministres provinciaux ne sont pourtant pas les premiers à demander cette enquête. Human Rights Watch et le Rapporteur des Nations Unies, James Anaya, l’ont aussi demandé après avoir mené des recherches approfondies. Les faits trouvés sont d’ailleurs incontestables. Selon un rapport de la Gendarmerie royale du Canada publié en mai, les femmes autochtones ont quatre fois plus de chances d’être assassinées que les autres Canadiennes. Chose pire, ce nombre augmente avec le temps autant en proportion qu’en unité. Les meurtres de femmes autochtones représentent actuellement 23% de tous les cas au pays. Cette proportion n’était que de 13% au début des années 1980. Il y a eu 36 femmes autochtones qui ont été assassinées en 2012. C’est 33 d’entre elles qui l’ont été en 1981.
Le constat est clair. Ce que fait Ottawa pour assurer la sécurité des femmes autochtones ne fonctionne pas. Alors pourquoi ne cherche-t-il pas à trouver une manière d’agir qui fonctionnerait ? Il pourrait y avoir des pistes d’explication dans les autres données statistiques sur les populations autochtones canadiennes. On estime que 41% des membres de Premières Nations obtiennent un diplôme d'études secondaires, contre 77% des autres Canadiens. À peine 32% des autochtones ont terminé leur 5e secondaire. Des 160 000 ingénieurs canadiens, seulement 200 sont autochtones, alors qu'en proportion de la population ce devrait être 25 fois plus. Le taux de chômage de ce segment de la population est trois fois supérieur à la moyenne. Leur revenu moyen annuel n’est que la moitié de celui du reste de la population canadienne. La pauvreté touche chez eux un enfant sur deux. La mortalité infantile y est aussi deux fois plus élevée que la moyenne canadienne. Le taux de mortalité périnatale est de 80% supérieur aux taux canadiens. Celui dû à la bronchite et à la pneumonie est en moyenne 12 fois supérieure au taux canadien. Pour ceux qui deviennent adultes, leur espérance de vie est de sept ans inférieurs à celle des autres Canadiens. Entre 1980 et 1984, le taux de suicide chez les adolescents était sept fois supérieur à celui de l'ensemble de la population canadienne et le taux d'hospitalisation d'infections intestinales pour les enfants de moins d'un an était de 47 fois supérieures. Des maladies comme la méningite, les otites, l’hépatite et la tuberculose les frappent de façon continue et disproportionnée quand elles sont comparées aux moyennes canadiennes.
La Commission royale Érasmus-Dussault sur les peuples autochtones a montré en 1996 qu’ils sont 90 fois plus susceptibles que les autres Canadiens de vivre sans eau courante. Au palmarès du développement humain préparé par les Nations unies, où le Canada arrive parmi les premiers, les autochtones se classent au 60e rang, soit près de plusieurs pays du Tiers-Monde. En 1996, alors que le taux de chômage moyen de la population canadienne dans son ensemble était de 10,1%, celui des Indiens vivant dans les réserves atteignait 28,7%. En juin 2011, la vérificatrice générale du Canada Sheila Fraser affirmait juste avant de prendre sa retraite que le gouvernement fédéral avait échouée à mettre des mesures en place pour améliorer les conditions de vie des autochtones. Plus de la moitié des réseaux d’aqueducs dans les réserves pose un risque pour leur santé. Selon elle, un nombre disproportionné de membres de Premières Nations n'ont toujours pas accès au même titre que le reste de la population canadienne aux services les plus élémentaires.
Toutes ces données pointent vers une direction. Les autochtones canadiens sont victimes d’un racisme systémique à tous les niveaux. C’est peut-être pour ça que Stephen Harper ne veut pas de commission d’enquête publique sur les meurtres de femmes autochtones. Ils sont des citoyens de seconde zone au Canada et il préfère ne pas essayer de changer les choses plutôt que de l’admettre.
Michel Gourd
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Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu chapitre 7, versets 3 à 5 :
« Pourquoi vois-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, et n'aperçois-tu pas la poutre qui est dans ton œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Laisse-moi ôter une paille de ton œil, toi qui as une poutre dans le tien ? Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et alors tu verras comment ôter la paille de l’œil de ton frère. »
Evidemment, tous les combats contre le racisme, où qu’il se situe sur la planète Terre, sont à saluer ! Par contre, Ah combien j'eusse aimé voir de tels constats chiffrés concernant maman la France! Mais assurément, il est bien plus facile de dénoncer le racisme des "zôtres" et ainsi faire oublier celui des siens envers tout ce qui ne se conjugue pas au passé de la souche blanche et pure, que d’aucun font remonter jusqu’à Jeanne d’Arc pour se démarquer des derniers p’tits bougnoules qui envahissent et souillent la France pure (voir les dernières interviews de BB, la Marianne de la France, cette ravissante idiote que la planète entière avait adoré). Bonté divine ! Comment peut-on ainsi passer d’un statut de créature des Dieux, aux yeux de Godard l’humaniste (« Et dieu créa la femme »), et se laisser déborder par le temps qui vous transforme en être infâme ? Un dilemme que la France d'aujourd’hui se doit de résoudre avant de lorgner sur les dépassements des autres, si elle veut redresser la barre de ces valeurs universelles héritées de Sa révolution, et qui font Sa gloire !