Le visage caché de nos dictateurs
La dictature se génère par la violence de la guerre, elle enfante le terrorisme qui se substitue au gangstérisme d’état. Finalement, avec le départ des acteurs de la terreur et par la volonté des enfants du peuple, la liberté retrouve sa démocratie. (Brahim Gater)
Ils ne connaissent pas l’étendue de leur fortune ramassée et extraite de la sueur de leur peuple. iIs ne connaissent pas le prix de la baguette de pain, du kilo de la pomme de terre, du sachet de lait et de tous les produits qui font la survie de leurs citoyens. Ils ne connaissent pas l'indifférence qui privent leur peuple d’une vie meilleure et décente.
Finalement, ils ne savent pas qu’ils se réveilleront un jour pour la dernière fois pour ne plus jamais connaître le sommeil humain. Ils ne savent pas qu’à partir de ce dernier jour ils ne connaitront jamais la paix, ils n’auront jamais de protection à leur disposition, ils ne donneront jamais d’ordre à autrui pour subvenir à leurs besoins, ils seront seuls en compagnie de leurs actes et pour lesquels ils seront jugés et condamnés pour l'éternité. Ils ne savent pas qu’ils choisissent des sujets faibles et manipulables qui organiseront et planifieront les alibis de leur fin et l’effondrement de leur royaume imaginaire.
Ils ne savent pas quoi faire de leur pouvoir entaché par des crimes et des assassinats. Ils rament avec le courage et l’énergie de leurs sujets, sans le savoir, contre la volonté de leur peuple et anéantissent avec véhémence toutes les forces émergentes pour le progrès et la paix.
Ils savent que la vie de leur pouvoir est attachée à la répression et à la soumission de leur peuple. Ils étouffent sommairement, d’une façon arbitraire, les voix de la démocratie et paralyse la voie de l’unité nationale, une conduite qui leur offre l’autorité de négocier des compromis à l'échelle internationale pour gagner leur reconnaissance et faire valoir leur crédibilité. Des compromis dans un contexte de compromission.
Ils savent qu’il n’y a pas de citoyens qui croient à l’avenir de leur pouvoir, ils n'auront pas un seul de leurs amis fidèles, de leurs serviteurs et de leurs partisans pour protéger leur chute inévitable et fatale.
Les dictateurs survivent dans l’ombre de leur peur et dans la souffrance d'être trahi, d'être abandonné, d'être blessé et de se sentir dévalorisé et revenir à la nature de ce qu’ils sont.
Les dictateurs expriment leur malaise avec violence, avec agressivité, pansent leur douleur sur les gémissements de leur peuple et est avident de pouvoir. Ils trouvent leur joie dans leur force de répression brutale, jubilent intensément à l’écoute des cris des larmes des veuves, des orphelins et des parents de ces hommes et femmes victimes de ses exécutions extrajudiciaires et aiment subir à leur peuple le supplice de tantale.
Les dictateurs rêvent d’un pouvoir absolu et sans partage. Ils ne croient, ni à la mort, ni à la justice divine et ni à celle de leur peuple. Ils sont aveugle, n'écoutent pas les autres, aiment leur petite voix et dorlotent leur petite personne qu’ils balancent sur les droits légitimes de ceux qui peuplent leur territoire sous l’emprise des frontières infranchissables Ces citoyens condamnés à vivre dans cette prison à ciel ouvert et à subir les folies délirantes de leur dictature.
Les dictateurs sont fragiles, souffrent de ne pas pouvoir posséder de leur passé qu’ils refusent pour cacher leur déséquilibre émotionnel, du manque de désir et de ses frustrations permanentes, du regard de l’autre et de la pensée des autres sur l’état de son royaume et finalement des jugements inavoués de ceux qui crèchent autour de leur pouvoir et qui profitent de leurs largesses compensatoires pour l'exécution aveugle de leurs ordres et pour la survie de leur dictature.
Les dictateurs finissent mal leur cavale monstrueuse et terminent leur parcours sur les cendres des crimes qu’ils ont orchestré contre les citoyens de leur peuple. Ils sont est rejetés par leurs siens, abandonnés par leurs serviteurs qui ont chantés leurs folies meurtrières. Ils sont oubliés par les résidants de leurs perchoirs et sont laissés à leur destin, et à la nature sauvage pour finir leur mal dans la vengeance de ceux qui ont survécu à leurs ordres et aux tortures de leurs bourreaux.
Les dictateurs ne se suicident pas, ne s’immolent pas, n’observent pas de grève de la faim, ne voyagent pas sur des embarcations de fortune et refusent de mourir par peur de l’au-delà. Les dictateurs ne meurent pas, leur machine suicidaire arrête de fonctionner pour tomber dans le champ de la ferraille et de l’oubli.
Les dictateurs sont le chainon faible de la société, ils courtisent les instruments de la répression, manipulent les centres de décision, monnayent les valeurs humaines et enrôlent la morale et la religion pour rendre admissible et acceptable ses projets de monument historique autour de son buste, sur un cheval castré ou un mausolée qu’il construisent et édifient avec l’argent du peuple et qu’il dédient par la suite à son petit nom pour rester éternel.
Les dictateurs viennent du néant pour disparaitre dans le néant, labourent leur vie dans la chair meurtrie de leur peuple. Ils disparaitront à jamais à la minute de leur absence et s’effaceront des écritures de la bonne conduite et de la mémoire collective de leur peuple le jour de leur fin.
Devant leurs souffrances et leurs malaises, pardonnons à ces petites personnes leurs folies infantiles et enfantines et libérons-nous de ces attachements insignifiants pour quitter le monde de l'absurdité, retrouver la paix, la voie du bien-être, la force de pouvoir pardonner, la sagesse du partage et la joie de vivre.
Démos
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