Un massacre de trop à Gaza
L’armée israélienne continue de pilonner la bande de Gaza, faisant des victimes par milliers.
Le bilan des victimes de ces bombardements ne cesse donc de s’alourdir. Plus de 1 500 Palestiniens, en majorité des civils, sont morts depuis le 8 juillet. Des quartiers entiers de la ville de Gaza ont été détruits et Beit Hanoun a été réduite en poussière. Si Israël a le droit de se défendre contre les roquettes de la résistance palestinienne, cela ne lui donne pas celui de tuer des innocents. Le nombre de déplacé se chiffrerait à 400 000 selon l’Organisation mondiale de la santé. Rappelons qu’il y a 1,8 million d’individus qui s’entassent sur 362 kilomètres carrés. C’est une des régions les plus densément peuplés au monde. Avant l’intervention militaire, il manquait 250 écoles à Gaza. Une centaine de plus sont déjà nécessaires et 40 % de la population a moins de 14 ans. Ce conflit montre que la guerre est un sujet vraiment trop sérieux pour le laisser aux militaires.
L'urgence aujourd'hui est d'empêcher que des crimes de guerre continuent à s’y commettre. Le haut-commissaire des droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, affirme d’ailleurs que les deux parties pourraient être responsables de graves violations des droits de l'homme. Les roquettes tirées par le Hamas sur Israël qui visent les populations civiles et les frappes aériennes israéliennes qui touchent des écoles des Nations unies pleines de réfugiées sont autant de possibles crimes de guerre. Le cabinet français Gilles Devers et Associés a d’ailleurs été mandaté par le ministère de la Justice palestinienne pour déposer une plainte devant la Cour pénale internationale de La Haye pour crime de guerre. Cette poursuite vise d'éventuels responsables, politiques ou militaires, qui seraient désignés au terme de l'enquête menée par le bureau du procureur à La Haye. Tant les soldats Israël que ceux du Hamas pourraient être mis en accusation.
C’est là où se situe le comble de l’horreur. Les Palestiniens sont victimes de leurs ennemis et de leurs amis. Les uns et les autres se battent sur leur dos sans considération pour leurs enfants. L’Algérie demande aussi une session d’urgence de l’assemblée générale de l’ONU pour examiner la situation. Les soldats ne sont plus protégés depuis longtemps par leur chaîne de commandement quand ils commettent des crimes contre les populations civiles. La quatrième Convention de Genève, signée le 12 août 1949 et actuellement en vigueur, touche la protection des personnes civiles en temps de guerre. Le non-respect du droit humanitaire et du droit de la guerre devrait entraîner des sanctions qui pourraient être bien plus qu’économiques.
L’implication des citoyens du monde n’a cependant pas donné grand-chose jusqu’à maintenant pour défendre les enfants qui se font massacrer quotidiennement. Aucune pression internationale ne semble capable d’empêcher l’armée israélienne de détruire les immeubles remplis de civils innocents que le Hamas leur fait cyniquement cibler. Confrontés à une telle horreur, que nous le voulions ou non, nous sommes tous des Gazaouis. L’inhumaine situation dans laquelle se retrouve cette population engendre d’ailleurs un élan de solidarité mondial. Il est temps de documenter méticuleusement les crimes de guerre et contre l’humanité dans la bande de Gaza. Les accords d'Oslo signés en 1993 l’ont placé sous l'administration intérimaire de l'Autorité palestinienne. À l'heure actuelle, 138 pays ont reconnu l'État de Palestine qui est aussi membre de l'Unesco et dispose du statut d'État observateur à l'ONU. La réaction mondiale à l’opération de Tel-Aviv pourrait rapprocher la création d’un État palestinien. C’est un massacre de trop qui se passe à Gaza.
Michel Gourd
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