Les biens courts moments de l’épanouissement…
C’était durant tout mon jeune âge. J’avais la tête sur les épaules. Et je n’avais pas connu tant et tant de désillusions.
Comme toutes celles jamais finies. Même aujourd’hui. Comme si l’on m’a condamné à toujours souffrir, à ne jamais me délester de mes guerres…
Et ce "bonheur", avec tous mes camarades, à l’époque, il m’arrive parfois de le préférer, d’en être nostalgique.
On n’était pas vraiment politisés et avions beaucoup de recul face aux conflits partout, aux quatre coins de la terre ; il était vrai qu’on avait déjà eu notre part de malheurs de notre cher monde. La guerre d’Algérie venait de finir ou du moins quelques années nous en séparaient…Si la politique n’était guère notre tasse de thé, on avait tout de même tant de lectures à propos de l’URSS, porte flambeau des pays pauvres, le grand frère des déshérités, sérieux, soucieux et attentif. Qui n’existait que pour nous protéger !
Et, pouvions- nous être autre chose, à notre âge de si jeunes que d’idéalistes rêveurs, toujours à gauche admiratif de Léon Trotski ? On était tous issus de familles des plus modestes ; nos parents ayant tous quelques peu contribué à "la libération" du pays…
Disons que j’avais quinze, seize ans en 1969. Je connaissais certainement peu de choses. Mes richesses c’était quelques années plus tard, cette amour de livres d’auteurs français : beaucoup d’Emile Zola, peu d’Hugo Victor. Ne me souvenant pas aujourd’hui de tous les livres qui nous passaient entre les mains. Point.
Mais là, n’est pas vraiment mon propos. Ce que dont j’ai envie de vous rendre compte, j’en avais pensé à cela hier soir, en me souvenant par inadvertance - je venais d’éteindre l’ordinateur-de quelques mots d’une connaissance juste un peu plus âgée que moi : "Avant, dans notre jeunesse m’avait il dit, il y a de cela une quarantaine d’années, les années deux milles nous semblaient tellement éloignées, comme s’il fallait vivre des siècles pour qu’une fois, le calendrier affiche l’année 2014… à son compte". Je m’étais dit : "Ah ! Qu’il a raison le gredin de lire dans mes pensées, de me deviner tant perdu". Il avait visé assez juste. Tant je peinais à cette vie d’aujourd’hui.
Je me souviens qu’à l’époque, de ce temps béni où l’on vivait de peu. On n’était pas du tout aliéné. Avec presque pas d’obligations. On avait beaucoup de temps pour philosopher, disposant de tout notre temps. A flâner. A exister. Tant d’espace s’offrant tout le temps à nous….
C’étaient les années post indépendance. On ignorait si les chefs se combattaient ou pas pour le pouvoir ! On l’avait appris assez tard, à vrai dire un peu pour notre malheur…
A l’époque, la guerre avait fini. C’était l’essentiel. Et l’on éprouvait les senteurs de libertés. On était enfin libres chez nous. On y croyait si fort. Alors on avait du temps, à vivre, à se laisser aller, ivres de libertés ; nul aux environs pour nous interdire quoi que ce soit. C’étaient les temps de l’épanouissement, de l’équilibre. Les moments infinis de l’existence sans toujours tant de besoins innombrables à satisfaire. Sans obligations familiales, nos pauvres parents s’attelaient à tout faire. Sans l’envie d’un Ailleurs au loin. En tous cas pas tout de suite. On vivait de peu. De ce temps perpétuel agréable et ensoleillé. Sans subir nulle pression. Toujours avec soi. Appréciant l’instant présent.
"L’enfant est heureux au pied de sa mère", écrivait Mahfoub Boucebci que les enfants des aliénations avaient ravi à sa famille, à son pays, à la psychiatrie.
Aux temps de notre jeune âge, il n’y avait pas tant de boucan à propos de l’islam. C’était une religion parmi d’autres. Personne n’était tenu à s’y convertir. C’étaient les temps des tolérances. Le contenu ayant un grand sens ; "pour nous notre religion, à vous la vôtre". Nul n’était tenu d’aller en guerre.
Les fauteurs de troubles, les auteurs de guerre sont partis. Tout était fini avec le départ des "mécréants".
Pourquoi tout est inversé aujourd’hui ? N’est ce pas eux qui, partis un jour à la conquête du monde n’en finissent de le dépecer, de le piller ?
Amokrane Nourdine
Commentaires (2) | Réagir ?
@mass amokrane qui aurait cru si dans les annees seventies on prédisait aux algériens qu'en 2014 l'algérie "serait présidée" par un hémiplégique dont le régent serait son frére.. ! qui?
Ce ne sont pas les conditions de vies qui rendent les enfants heureux, mais surtout leur naiveté de ce qui les entoure !!!
Les choses n'étaient pas meilleures avant, nos ancêtres avaient péniblement souvert des exactions exclusivement françaises et vécu des moments innimaginables par les jeunes d'aujourd'hui, nos parents ont vécu une période post-indépendante moins pénible mais toujours difficile en raison des escrmouches entre anciens faux-fréres !!! aujourd'hui nous vivons les conséquences des seuls mauvais choix et de l'égoisme de nos CARRIERISTES beni-about !!!