Printemps arabe, malédiction arabe
La télévision Arte a demandé à la grande féministe Nawal el Saadawi pourquoi la révolution égyptienne a échoué, la "jeune"» (à plus de 80 ans) campant 18 jours sous une tente place Tahrir pour"dégager" Moubarak répliqua : "On n’était pas prêt pour voter !" Elle précise que le vote les a divisés. Donc un morceau de papier glissé dans l’urne a été plus efficace que l’armée et la police réunies.
L’Algérie a beau avoir une histoire différente de celle des Pharaons, le résultat est le même si on se réfère à notre Printemps 1988 et ses lendemains "fleuris". Certes choisir le chef quand on est encore à choisir son alphabet n’est pas évident à moins de jouer plus quitte que double.
La probabilité de gagner à la loterie en Occident a été étudiée pour 1 sur un million, dans le monde arabo-musulman il faut faire avec le plagiat du cancre et l’œil du censeur psychopathe avant de lancer le jeu. L’un après l’autre, sans se ressembler, les pays arabes finissent dans le même panier. Arabe tu es né Arabe tu mourras. Il faut reconnaitre que les conquérants arabes étaient plus soucieux du butin des convertis que de leur d’arabisation qui pouvait s’avérer non rentable : «… un texte célèbre d’Ibn Khaldoun n’affirme-t-il pas que les Berbères apostasièrent douze fois ? Il est vrai que même convertis, ils étaient traités par leurs vainqueurs comme des infidèles… ces non-Arabes restèrent assujettis à l’impôt qui normalement s’appliquait aux non-musulmans, «protégés tributaires», les juifs et chrétiens.» (1) Alors, des malins en ce temps-là, à défaut d’être des Tarik ibn Ziyad et d’offrir l’Andalousie au sultan de Damas, s’inventèrent des racines orientales et la combine dure toujours. Pourtant, l’analyse en Europe de l’ADN de nos émigrés donne plus de 90 % de l’amazigh et le restant est curieusement plus près de l’Europe que de l’Arabie. Nos ancêtres les Gaulois ne sont pas une impossibilité ne considérant que le nombre d’esclaves chrétiens dans la seule ville d’Alger sous l’Empire ottoman. Les colons français auraient pu nous dire : si vous êtes des Arabes, nos ancêtres étaient les Romains donc nous sommes plus autochtones que vous. Mais, les Romains aussi se sont bien mélangés avec les Berbères. On comprend la fascination d’un Camus face aux ruines de Tipasa à celle de l’Algérien pour la tour Effel plus que pour la sainte Kaaba
Il y a sans doute des lieux où le sang parle en bras d’honneur au cerveau et l’inverse. Faire parler le duo histoire-science réserve bien des surprises. Il faut reconnaitre que les Arabes, les vrais, n’ont jamais considéré les Maghrébins surtout les Algériens comme des congénères, au mieux des coreligionnaires douteux qu’il faudrait réislamiser fissa. On n’a pas besoin de revisiter le passé, il suffit de voir comment le monde arabe fonctionne aujourd’hui pour avoir une idée de ce qu’il a été : kif-kif et en pire. Ibn Khaldoun disait : «Quand un peuple est peuplé d’Arabes il a besoin des gens d’un autre pays pour construire. Le naturel farouche des Arabes en a fait une race de pillards et de brigands… La véritable nature de leur existence est la négation de la construction qui est le fondement même de la civilisation.» Plus d’un demi-siècle après son indépendance, l’Algérie apparait comme un pays en plein construction par des étrangers tout en étant pillé, détruit par ses enfants. Le diable est dans la méthode. Passer d’une race à une autre n’est pas aussi simple que de changer de religion. Si à l’impossible on est tenu c’est que déjà nous ne sommes plus comme les autres. Aujourd’hui les historiens nous révèlent que l’héroïsme et la trahison ont fait bon ménage depuis toujours et les glorieuses conquêtes doivent plus à la dernière qu’à la première. Comment a été trahi le Printemps ? A-t-il au moins existé ? Peut-on parler de spontanéité ou de manipulation ? Vaste est notre désarroi. On estime à plus de 30 milliards de dollars les dépenses faites par la monarchie saoudienne pour éteindre par la terreur les Lumières naissantes du monde arabo-musulman depuis les années 80 depuis que Khomeiny a réveillé le chiisme. Son faux-vrai rival, le minuscule Qatar, suit avec 10 fois moins de «générosité». Quand on a vu comment a évolué la situation en Syrie, on peut avoir une idée du comment a basculé notre pays dans l’horreur. En voulant éviter le sort iranien on a vogué entre le tranquille chaos et le statuquo chaotique.
Exemple, la Tunisie là où le Printemps est né, le jasmin a viré à la fleur en plastique bien cancérigène. Comment nos doux et intelligents voisins ont-ils pu fournir le plus grand nombre de djihadistes pour la Syrie ? Comment la Tunisienne, la femme la plus libérée du monde arabe s’est retrouvée en premier rang pour servir de «houri», d’esclave sexuelle sur ce champ de bataille ? En Tunisie et sans doute dans tous les pays frères, c’est dans la prison que les futurs soldats d’Allah sont formés puis graciés et embarqués via la Syrie avec des papiers officiels et la bénédiction tribale. Les dirigeants tunisiens ont besoin d’argent et surtout de calmer leurs salafistes. Le califat Ryad-Doha a les moyens de payer, conscient qu’en cas de danger, les troupes viendront des serfs convertis. La France «chrétienne» première puissance militaire en Europe n’a pas mieux résisté, les pétrodollars arrosent aussi bien l’Elysée que les terroristes de la banlieue. Quant aux USA, il suffit de constater que le 11 septembre a sonné le glas de Saddam Hossein, mais pas celui des Ibn Saoud pourtant bien concernés. Des avocats de l’Oncle Sam sont payés à l’année pour surveiller les critiques visant la monarchie des Lieux saints. Dans la foulée pourquoi ne pas penser que notre destin et celui de tous les Terriens se décide non pas à la Maison-Blanche, mais dans le Palais des Mille et une horreurs de Ryad. Dans ce lieu où les émirs ont fait du Coran le tout halal pour eux et le tout haram pour le reste de l’humanité avec des fatwas royalement servies par le déluge de chaines satellites. «La fatwa est une «machine à blanchir» les crimes les plus odieux.»(2) Les muftis ont «fatwayé» sur la carotte le concombre (le «Cheikh Concombre» alias Al-Qardawi)) la banane et le vélo interdits aux femmes, le viol et la prostitution halal, la pédophilie (mariage des filles à 10ans) le voile à 2 ans «imposer le hidjab aux fillettes à partir de deux ans… Si la fillette peut susciter un certain désir, ses parents doivent lui couvrir le visage et lui imposer le voile… »conseilla sur la chaine Al-Majd le prédicateur saoudien Abdallah Al-Daoud.
La zoologie nécrologie le cannibalisme et la fameuse tétée (de la collègue) deux «perles» venant du prestigieux Al Azhar ; l’amour nu annulant le mariage et le soleil qui tourne autour d’une terre aplatie d’après les découvertes du mufti saoudien Cheikh ibn Baaz. Sur l’Internet on trouve des fatwas sur tout et n’importe quoi : le foot, le hammam, le maquillage, la chirurgie esthétique, la longueur du bâton, les lunes du Ramadhan, les djinns, le chat noir, la main gauche, la poupée Barbie, les Pokémons, Mickey etc. Notre décadence est un livre ouvert à l’infini. Tous les jours, nos actualités sont les actualités. Voyons ce qui se passe à Gaza, c’est surprenant et si familier. En plein Ramadhan les chefs du Hamas, bien installées dans l’éden de Doha, décident de noyer Israël sous des roquettes fabriquées par des Syriens ou Iraniens. Combien de Palestiniens à Gaza qu’on dit ne survivre que grâce à l’aide internationale auraient pu profiter de l’argent de ces bombes qui finalement ne causent que des dégâts mineurs comme d’habitude. Quant aux victimes on connaît l’étalon-mesure accepté par les deux antagonistes lors de l’échange de prisonniers : 1 pour 1000. Israël a déjà eu son mort, mais Gaza n’a pas encore enterré sa 1000e victime. Ah si les Palestiniens pouvaient parler et dire à leurs zaîms : de quelle terre parlez-vous ? Celle qui enterre nos morts ou celle qui fait votre baraka ? Certes ils se sont réveillés, excédés par la corruption de l’Autorité laïque, pour la remplacer par pire, l’Autorité religieuse. La presse ironise : «La Palestine est le secret le mieux gardé de l’industrie de l’aide.» L’Aide humanitaire : «Nourrir un Africain affamé ou contribuer à mettre de l’essence dans les Mercedes des dirigeants palestiniens.» Rien que pour la Bande de Gaza, Washington et les Nations unies ont donné plus de dollars que pour Haïti etc. Quand les voix accusatrices se font de plus en plus dangereuses, l’OLP fait diversion en allant à la table des négociations tandis que Hamas opte pour envoyer des roquettes à Dieu va.
En Algérie, on n’a pas été plus astucieux ni plus courageux. Pendant plus d’un demi-siècle, le FLN nous gavait de couleuvres de toutes les couleurs à nous transformer en bombes à fragmentation avec les constantes nationales et sacrées, les méfaits de la colonisation de l’impérialisme, les bienfaits du non-alignement, le miracle révolutionnaire, les glorieux martyrs, la repentance de la France… pour se retrouver au Val-de-Grâce à sauver le Rais, aux banques françaises aux biens immobiliers français et aux entreprises françaises sauvés par nos "éducateurs".
L’astuce est vieille comme le monde. La presse libanaise en ce mois sacré s’enflamme au sujet du maire de Tripoli qui vient de violer la neutralité constitutionnelle libanaise en déconseillant à tous les habitants de sa ville de ne pas manger le jour afin de ne pas choquer les musulmans. C’est le mufti sunnite de la République libanaise, soupçonné de corruption avec son fils, qui a influencé l’élu. Et le journaliste de préciser : «Étant donné que l’enfer est pavé de bonnes intentions, il faut supposer que le maire de Tripoli et le mufti de la République sont bonnes. Et étant donné qu’il suffit d’un rien pour engendrer un monstre, ce malheureux décret aux habitants de ne pas manger le jour afin de respecter «la sensibilité des musulmans» a aussitôt donné des idées à des extrémistes pour lancer des grenades sur des cafés servant à boire pendant la journée faisant plusieurs blessés depuis début juillet… et les récents appels… des Brigades Ahrar Al Sunna à "épurer le Liban des églises chrétiennes…" Car le discours sur la nécessité de respecter la sensibilité des musulmans est un terrorisme moral qui ne tarde pas à se traduire en terrorisme réel.
Nous en avons maintes fois faites l’expérience.»(3) C’est comme cela que tout a commencé, tout a empiré en Algérie et partout ailleurs. Comment à partir de cette mélasse vénéneuse, espérer que quelque chose fleurisse. Tout ce beau monde est conçu sur de telles lâchetés criminelles qui engendrent d’incessantes ruptures. Rien ne peut prendre quand on arrose le jardin avec le sang du jardinier. La période post indépendance, la plus favorable au décollement a été raté et depuis, c’est la fuite vers l’arrière. L’Allemagne avec 70% de villes détruites, découpée en deux et doublement colonisée a mis une décennie pour redevenir une puissance sans aucune armée aucune milice aucune goutte de sang germain versé pour y arriver. Pour comparer aujourd’hui l’Allemagne avec la France, il suffit de constater que c’est grâce aux télés allemandes que les Algériens ont suivies les matchs, pas les françaises dont pourtant ils sont les plus fidèles spectateurs. Conclusion simple et bête : les dirigeants germaniques doivent leur poste plus à leurs compétences qu’à l’argent et ils ont le souci de plaire plus à leurs électeurs qu’à leurs collègues onusiens. Les stades y sont magnifiques, zéro violence et nos émigrés s’y sentent mieux qu’en France. Dans le monde maudit des Arabes, le vivant est déjà mort-né et malgré les écoles publiques, le mektoub ne change pas. Pire, l’école est là non pas pour émanciper l’esprit, mais à l’atrophier. Le pouvoir algérien a été contre tous les Printemps arabes, le pire cauchemar des islamistes au pouvoir en Turquie est Mustapha Kamel, l’Arabie saoudite s’est brouillée avec le Qatar depuis la naissance d’El Jazeera et depuis que le fils fait le coup d’Etat au père etc. Là où il y a un soupçon de changement, d’embellie, l’Empire contre-attaque avec un adversaire à terre. Nawal el Saadawi, médecin de formation, aurait dû dire : avant de voter, il faut s’entendre et avant de s’entendre, il faut guérir. Un malade plus un malade équivaut à deux malades pas à deux guéris. Si tous les peuples ont connu la souffrance causée par la folie d’un Néron, chez les Arabes et Arabisés le problème c’est que ça dure. Le fils a l’histoire du père qui est celle du grand-père de l’arrière grand-père de tout l’arbre généalogique jusqu’aux cimes découpées. Celui qui boude le scénario est barré du registre. L’ONU ne reconnait que les Représentants autoproclamés de ce monde de fantômes. Dans le livre Iran, Les Rives du Sang, Grand Prix littéraire des Droits de l’Homme, Fariba Hachtroudi raconte qu’un inspecteur de la Criminelle a été chargé par les Mollahs de choisir parmi plusieurs dizaines de milliers de prisonniers 2000 pour les présenter à des émissaires de l’ONU afin de prouver que les prisons de République islamique sont aussi accueillantes que celles de la Suisse et cerise sur le gâteau les gracier devant les caméras occidentales. L’homme, un pauvre bougre c’est-à-dire un fonctionnaire plus consciencieux que zélé, porta d’abord son choix sur ceux qui n’ont rien fait, ceux happés par la machine infernale à cause de leur mauvaise étoile. Il était secondé par le médecin de la prison pour choisir les moins abimés en un mot les aptes à être présentés aux « espions » onusiens conscient qu’à la moindre erreur de casting, ils risquaient tous les deux leur tête et celle de leur famille. Le toubib faillit attraper une apoplexie quand il découvrit la liste du policier de la Criminelle. En expert de la nature humaine, il lança : «Ces prisonniers-là sont des zombies inoffensifs mais, pas graciables, même pas pour l’anniversaire du Prophète ! Vous avez déjà vu des innocents libérés après 15 ans de cachot ? » Résultats, les 2000 « modèles», tous en bonne santé physique et mentale, furent des violeurs d’enfants, des trafiquants de drogue, des bandits de grand chemin… Et le médecin compatissant d’ajouter qu’il ne laisserait jamais ces "zombies inoffensifs" aller d’une prison à une autre. Traduction, il les « piquerait » comme on « pique » un animal domestique pour abréger ses souffrances. À ce stade-là, l’innocence est déjà un crime. On parle de l’Iran où les idoles de la populace sont des poètes, que dire quand la muse a été décapitée avant le verbe.
Les Arabes donnent non seulement l’impression d’être ces prisonniers inaptes à être libérés, mais trop dangereux pour être innocents. Par exemple, en Algérie, dès l’Indépendance, les Algériens ont allongé leurs murs et ferré leur fenêtre alors que le danger colonial n’existait plus. L’Etat a multiplié ses barrages et ses zones interdites alors que l’OAS était muselé ou en complot dans sa patrie d’origine. Peut-on poser la première pierre sur la méfiance et la peur tout en faisant la fête ? Oui et même si les constructions se fissurent, elles tiennent cimentées par leur propre folie. On voit bien que si le Printemps a fait tomber le vieux dictateur has been, le Système new look a enterré le jeune Printemps. Et on s’étonne d’appartenir à une race inferieure…
Mimi Massiva
Renvois
(1) Anne-Marie Delcambre (universitaire, docteur en droit)
(2) Agora vox (Perversions islamistes et fatwas scélérates)
(3) Al Mustaqbal (Youssef Bazzi)
Commentaires (4) | Réagir ?
merci
J vous suis question ligne, mais tout le phenomene revu se resume a une de domination, d'ou linsersion de cette declaration - Je cite: "... Il faut reconnaitre que les conquérants arabes étaient plus soucieux du butin des convertis que de leur d’arabisation qui pouvait s’avérer non rentable... "
Vous y trouvez meme une mesure des motifs "rentabilite' ", ce qui suggere que la conquete en question soit pour butin - je dis "pas necessairement !" - Les Arabes sont peut-etre des materialistes pures et se seraient aventurer pour cela, mais certainement pas ceux qui ont arabise' l'Afrique du nord. Du coup, c'est toute la "conquete" qui est remise en question. D'ailleurs, quand la confrontation etait avec les Arabes, un accord est vite conclu: tout le monde pour le butin !!! et le butin est en Europe.
Il n'y a donc pas vraiment lieu de parler de conquete, les Arabes n'ont pas plante' leur tentes et campe'. Les campeurs s'appelent Camembert et que se soit camper ou controller sont leurs motifs. Les bureaux, les minarets, l'ecole arabe et meme les emirs et tout ce qui va avec est un projet francais.
Le camembert a beau partir, son projet est reste'e - confie'e ou reprise par ses heritiers. Si conquete y a, elle certainnement pas Arabe mais camemberienne - et c'est pour ca qu'elle est degueulasse et pue, entre autre.