Encore un Français d'origine algérienne ! Seize ans après les deux têtes de Zidane ayant propulsé la France au firmament du football mondial, au stade de France, voici donc un autre rejeton d'un ancien colonisé inscrivant son nom nimbé du bleu-blanc-rouge sur le fronton de l'histoire du tour... B'lal disait il n'y a pas si longtemps, qu'il en avait marre des journalistes qui référant à ses origines lui sortaient des âneries du style : "Puisque tu t'appelles Kadri, tu dois venir d'un quartier difficile, t'as souffert, t'as la dalle, c'est comme ça que tu y es arrivé n'est-ce-pas ?". Les préjugés ont la peau rêche et la haine, c'est connu ne mène que vers l'idiotie, l'absurde, la violence gratuite.

Cette année, Nacer Bouhanni, trois victoires d'étape sur le Giro (Tour d'Italie) ne participe pas au Tour de France, écarté par son directeur sportif. En 2012, il avait été champion de France de cyclisme sur route. Marine, son père et leurs comparses racistes, tapis dans l'ombre des partis supposés plus fréquentables, ont intérêt à entretenir leurs cœurs en prévision des prochaines victoires de ces deux jeunes Français -l'un est Bordelais, l'autre Vosgien- aux noms et prénoms exotiques...

Le Brésil est définitivement passé à la trappe, ce 12 juillet, à Brasilia, dont les travées du stade étaient littéralement envahies par un peuple gravement bafoué après le scandaleux 7 à 1 bu contre l'Allemagne. Un peuple en quête de réhabilitation, venu donc, en masse, avec le cœur sur la main, prêt à pardonner.

Les Auriverdés sont encore passés à côté de leur sujet, bien loin de la plaque. Les Brésiliens, amis et supporteurs sincères des Algériens auraient pu être sauvés par nos deux représentants à cette petite finale, nos deux arbitres, Haimoudi et Etchiali... Cependant, même si ces grands professionnels avaient dérogé au principe d'équité, ils n'auraient pas pu sauver du naufrage le Brésil qui a vraiment coulé a pic, malgré le soutien de 200 millions de formidables Brésiliens.

Leurs ennemis ataviques, l'Argentine de Messi et leurs bourreaux les Allemands de Neuer, entrent en piste ce soir, à 22 heures. Quel que soit le vainqueur, et les uns et les autres pourront se targuer, après l'Uruguay triomphant de 1950, d'être rentrés dans la légende du Maracana.

Mauvais perdants, c'est incompréhensible, les Brésiliens ont fui le terrain de leur calvaire comme des voleurs, au moment où les Bataves s'apprêtaient à recevoir leurs médailles de bronze. Ce n'est pas très sport.

Comme ne sont pas très sports les commentaires de certains consultants des chaînes françaises qui cherchaient des poux sur la tête de nos illustres arbitres, notamment de Djamel Haïmoudi en lui reprochant de commettre des fautes graves. On a vu bien pire durant cette coupe du monde ! Nos deux arbitres ainsi que Achik Redouane, leur confrère et voisin marocain ont été presque irréprochables.

Leur performance m'a donné le sentiment d'avoir fait accéder l’Algérie à la médaille de bronze. D'ailleurs, à bien regarder ce qui s'est passé sur les terrains du Mondial depuis notre élimination, je ne peux m'empêcher penser qu'on méritait bien, au moins cette troisième place. Sérieux.

Meziane Ourad