Halilou, riyah ! (*)
Une vidéo hilarante postée sur la toile montre des Algériens de tous âges, déchaînés et enthousiastes suppliant celui qu'ils appellent Halilou (Halilhodzic) de rester avec eux.
Ils le supplient de rester à la tête du onze national et de remiser sa colère contre la presse et la Fédération algérienne de football au vestiaire pour n'écouter que le peuple qui, par ailleurs, s'est déchaîné sur les réseaux sociaux pour réclamer son maintien.
Le hic, c'est que jusqu'à présent, l'homme tanné par la tragédie bosniaque qu'il a vécue au plus près durant la guerre en Yougoslavie et par les multiples désillusions vécues lors de ses carrières de joueur et d'entraîneur refuse toujours de desserrer la mâchoire pour évoquer son avenir.
La presse algérienne, avec à sa tête "Le Buteur", avait annoncé au lendemain de la défaite contre la Belgique qu'il avait étrenné officiellement son contrat avec Trabzonspor, un club de Ligue une turque. Il semblerait à présent qu'il n'en est rien. Le peuple le veut, ses joueurs veulent poursuivre leur odyssée avec lui. Raouraoua et sa fédération se murent, pour l'heure, dans le silence et hésitent même à évoquer ne serait-ce que le nom de Gourcuff qu'ils ont pourtant invité à superviser plusieurs matchs des Verts.
Plus surprenant, la bande à Vahid a fait mieux que le corps médical du Val-de-Grâce... Elle a réveillé Bouteflika! Alors que la campagne pour un quatrième mandat l'avait laissé de marbre, on le découvre subitement alerte et volubile par la grâce d'un parcours honorable de l'EN au mondial brésilien. Il faut croire que la samba a des vertus thérapeutiques... Jugez-en donc: il aurait prononcé deux phrases, les premières depuis bien longtemps ! Le calife d'El Mouradia aurait demandé à Vahid de rester et déclaré que nous avions une très bonne équipe. J'imagine ce qu'a dû penser Raouraoua qui accompagnait l'entraîneur national, à ce moment-là, lui qui s'est fait un point d'honneur de saper le travail de ce dernier pour caresser la presse et les lobbyistes du foot algérien dans le sens du poil.
Halilhodzic a dès le premier jour de son séjour algérien marqué son territoire coupant, ainsi, l'herbe sous les pieds des maquignons qui avaient coutume d'imposer à leur guise leurs protégés aux entraîneurs nationaux.
Le peuple qui courbe souvent l'échine, vote mal et s'en remet en fataliste invétéré à Dieu lorsque rien ne va s'avère, paradoxalement féroce lorsqu'il s'agit de football et surtout de l'équipe nationale tant ce jeu de pousse ballon se révèle un formidable dopant du sentiment de fierté nationale!
La preuve en est que depuis l'élimination des Fennecs, nous nous retrouvons à la rue, désemparés ne sachant plus à quelle sélection nous vouer.
L'exil a cela de bon : c'est qu'il nous a offert un une équipe de rechange. Demain, et ce ne sera pas si contre-nature que cela, beaucoup parmi nous vibrerons pour la France en rêvant secrètement de voir Benzema venger le pays de ses parents. L'Algérie.
Meziane Ourad
(*) Halilhodzic, reste !
Commentaires (1) | Réagir ?
C' est surtout a Raouraoua de dégager, il s'est fait assez de pognon pour le restant de sa vie. Il est collé au "siége" de la F A F, comme notre Bouteflika national. Quant a l' entraineur, c'est son choix, s' il veut rester c' est bien, sinon, merci et adieu. A part une équipe de foot bal d' importation, le sport en algérie est nul, par manque de formation de la jeunesse et absence d' infrastrucures sportives, sauf les quelques stades vétustes, laissé en héritage par Boumedienne.