Le foot est con, moi aussi !
Brasilia, 13h, il fera trente degrés. Ça fait des titres. Quel malheur.
Brahim Tsaki, l'un des meilleurs cinéastes algériens, récipiendaire de la médaille du mérite national française pour le film "Histoire d'une rencontre" vit avec le RSA. Un revenu qui ne paie même pas le loyer de la cellule qu'il occupe dans le 13ème arrondissement de Paris. Pas très loin, d'ailleurs, du 42, rue de la Santé. Pour ceux qui savent, il s'agit de la plus vieille prison de Paris. Là où, au siècle dernier, on guillotinait encore... C'était au temps où l'Etat français, avant Badinter, était barbare.
Les Etats sont toujours barbares.
Tsaki n'est pas en prison. Il écrit. Il pense. Il gagne, cependant, des clopinettes. Il compte des pièces jaunes pour payer ses cafés ou ses demis. Pendant ce temps, des commentateurs, consultants professionnels viennent afficher leur affligeante ignorance sur les chaînes de télés françaises pour de révoltants cachets quotidiens à notre face.
Brésil 2014. Ils sont là à analyser le moindre frétillement du cul des stars du ballon rond. Ils nous expliquent que lorsque la jambe d'appui d'un tel n'est pas bien posée, le ballon peut passer à deux centimètres de la lucarne gauche de tel gardien.
Nous sommes, ignobles suiveurs, fascinés par le parcours du ballon et les délires de ces hâbleurs qui vivent de rien. De nous. Doctes, sérieux mais très tièdes voire lâches lorsqu'il s'agit de défendre les droits des humains, ils nous assènent des vérités que le plus cancre des collégiens pourrait remettre, à juste titre, en cause.
D'où viennent-ils ? Quelles écoles ont-ils fait ? Qui les recrute ? Qui les paie ?
Pendant ce temps, la courbe du chômage, n'en déplaise au sincère président de la république, ne s'inverse pas. Les chiffres grimpent. Ils frappent encore et toujours les jeunes et les seniors.
Pierre Ménès. Voici un exemple d'une nullité absolue qui ne connaît pas de découvert bancaire. Un pseudo-spécialiste affalé sur sa graisse et ses idées reçues qu'une tripotée de médias salarie à ne rien dire.
Cela s'appelle de l'injustice. Du déni de justice. Pendant que ces inutiles citoyens sévissent au grand jour, on fait mine de surveiller les frontières. On arrête chaque jour des dizaines de lumières venues de pays en guerre pour préserver le confort des connards.
Les télés françaises nous parlent de la cuisse gauche de Sakho et du ramadhan. Les uns vont manger, d'autres non. A quatorze millions par an, moi qui me chamaille mensuellement avec ma banque et mon opérateur téléphonique, je suis prêt à discuter...
Ce ramadhan, je le casse. Je ne dormirai pas avec le Coran sous l'oreiller. Je supporterai néanmoins, toujours, n'en déplaise à mes amis intellos, les Verts. Vive l'Algérie!
Méziane Ourad
Commentaires (1) | Réagir ?
"D'où viennent-ils ? Quelles écoles ont-ils fait ? Qui les recrute ? Qui les paie" ? Dans quels sombres abysses êtes vous plongé mon pauvre Meziane ? Revenez donc à des considérations moins philosophiques et posez vous plutôt les questions essentielles de l'homme au réveil :" Où vais-je ? Que fais-je ? Et où... cour... ge ! "