Son avocat, qui avait déclaré être prêt à exercer tous les moyens de recours pour que son client soit jugé en France, a fait savoir qu'il envisageait se pourvoir en cassation. Il a trois jours pour le faire. La plus haute juridiction française aura ensuite 40 jours pour statuer, ce qui retarderait d'autant son éventuelle remise aux autorités belges.

Mehdi Nemmouche n'avait pas exclu la semaine dernière d'accepter d'être remis à Bruxelles mais il demandait la garantie de ne pas être extradé ensuite vers un autre pays.

Son avocat avait en effet expliqué qu'il redoutait d'être extradé vers Israël, deux des victimes étant des ressortissants de ce pays. "Il est convaincu qu'il peut être jugé en France", a dit jeudi à la presse Me Apolin Pepiezep. "Il a demandé en plus (...) d'avoir une garantie au cas où il serait remis aux autorités belges. Cette garantie, il ne pense pas l'avoir eue."

Si aucun pourvoi n'était formé d'ici trois jours, Medhi Nemmouche pourrait être remis à la Belgique dès l'expiration de ce délai, aucune intervention diplomatique n'étant nécessaire dans le cadre d'un mandat d'arrêt européen, contrairement à la procédure d'extradition.

Le président du Musée juif de Bruxelles, qui est fermé au public depuis le 24 mai, a salué sur i>TELE la décision de la justice française, qui devrait selon lui permettre une reconstitution des faits sur les lieux du crime.

Originaire de Roubaix, Mehdi Nemmouche a été arrêté le 30 mai à Marseille à sa descente d'un car en provenance de Belgique puis transféré à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), à Levallois-Perret (Hauts-de Seine). Il est écroué depuis le 4 juin à la maison d'arrêt de Bois-d'Arcy (Yvelines).

Le procureur de Paris, François Molins, a expliqué qu'il détenait un fusil d'assaut Kalachnikov et un pistolet identiques à ceux utilisés à Bruxelles. La carte mémoire de son appareil photo contenait une vidéo dans laquelle un homme, dont la voix ressemble à celle du suspect, revendique l'attaque.

Mehdi Nemmouche, qui reconnaît le port et le transport illégal d'armes, disant les avoir volées en Belgique, ne s'est pas à ce jour prononcé sur la tuerie qui lui est imputée. Il a été incarcéré à cinq reprises en France et se serait autoradicalisé durant sa détention, a indiqué le procureur, précisant qu'il était resté en Syrie plus d'une année dans les rangs de groupes combattants.

Reuters