Les assassins reviennent en juin
Hommage à Mohamed Boudiaf, Matoub Lounes et Ameziane Mehenni.
Sous un soleil de plomb, les chasseurs de l’espoir fleurissent après la disparition des fleurs.
Leurs kalachnikovs assassines prennent le relais après la tombée des couleurs fleurissantes, entre le printemps et l’été.
En juin de la tristesse, les criminels osent.
En trois reprises pendant des «juin » différents, ils ont lâchement mis fin à la vie de trois symboles de trois générations successives.
En Juin 1992, ils ont tué le dernier espoir de l’Algérie démocratique. Ils n’avaient pas honte. Ils l’ont appelé pour sauver ce qui reste des folies de leur créature ; l’islamisme politique. Il allait le faire quant les lâches lui ont tiré dans le dos.
Ils ont osé le faire parce qu’il a dit de leur école qu’elle est sinistrée.
Ils ont osé le faire parce qu’il a dit de leur islamisme qu’il est destructeur.
Ils ont osé le faire parce qu’il a dit d’eux qu’ils ne sont qu’une mafia politico-financière.
Ils ont jeté la fleur de leur accueil hypocrite.
Ils ont pris leur chère kalachnikov, leur unique outil de gouvernance.
Ils l’ont lâchement exécuté en live devant ce troupeau malade nommé peuple.
Ils l’ont assassiné comme dans un film d’horreur dont le réalisateur et bel et bien le pouvoir corrompu.
Ils ont tué Mohamed Boudiaf
En jin encore.
En juin 1998, ils ont repris encore leur outil de guerre contre la famille qui avance.
Ils ont osé cette fois tuer l’art.
Ils ont osé étouffer l’engagement dans l’art
Il a dénoncé leurs crimes de celui d’Abane Ramdane à celui de Mohamed Boudiaf.
A nous de dénoncer la suite y compris celui dont il a été lui-même victime.
A la fleur de l’âge, après que les fleurs sont tombées sous les rafales du soleil de juin, Matoub tombe sous les rafales des lâches.
Ils ont osé le tuer parce qu’il a chanté Boudiaf.
Parce qu’il n’a jamais eu froid aux yeux pour assumer ce qu’il était.
Parce qu’il a projeté l’avenir dans cette Algérie des pluralités.
Parce qu’il croyait à cette Algérie des peuples au pluriel qui faisait trembler leur utopique unicité.
Encore un autre juin meurtri, celui de l’année 2004, Les lâches agissent avec leurs couteaux cette fois-ci.
En plein ville de Paris.
Ville de la liberté qui n’est, finalement, que la liberté des uns à disposer des autres.
La liberté des uns à tuer les autres.
Ils voulaient poignarder cet avenir que projetait Matoub Lounès ; celui des peuples d’Algérie.
Ils voulaient mettre les bâtons dans les roues de l’histoire.
Ils voulaient atteindre le père qui a pris à bras ouvert un combat juste.
Ils voulaient tuer la sagesse de cette troisième génération qui a acquit la bravoure de celle de Mohamed Boudiaf et qui a grandi dans le sillage de celle de Matoub et du père.
Ils voulaient désorienter le combat du maquisard de la chanson qui a su réajuster la pratique politique algérienne dans sa juste trajectoire.
Ils ont osé le blesser parce qu’il a évacué les faux débats.
Ils ont osé toucher à son fils-ami parce qu’il a initié le vrai débat ; celui des peuples d’Algérie, celui de la pluralité, celui amer de la Françalgérie et celui qui mettra un terme à l’unicité des assassins pourris.
Ils ont osé tuer Ameziane le fils mais Ferhat le père reste debout malgré le chagrin.
En une multitude de «Juins», ils voulaient tuer l’espoir mais ils ne savaient pas qu’ils n’ont fait que le ressusciter à travers le renforcement de notre détermination de les vaincre parce qu’on va les vaincre.
Un militant ne remis jamais en question sa cause.
Moussa Naït Amara
Commentaires (5) | Réagir ?
Les islamistes n'ont rien à voir avec son assassinat. Ceux quii l'ont armé l'ont abattu
Les assassins sont toujours là de Janvier à Décembre et à chaque année. Ils ne sont pas partis pour qu'ils reviennent en Juin. Nos printemps sont noirs, nos hivers gris, nos été brulants et nos automnes mossades.