Syrie-Irak : al-Qaida et l'EIIL fusionnent à la frontière
Le Front al-Nosra "a prêté allégeance à l'EIIL dans la nuit de mardi à mercredi", permettant à ce dernier d'être désormais des deux côtés de la frontière.
Les deux frères ennemis, l'État islamique d'Irak et du Levant (EIIL) et le Front al-Nosra, la branche syrienne d'Al Qaida, ont décidé de fusionner à Boukamal, la principale localité frontalière entre la Syrie et l'Irak, a indiqué mercredi une ONG. Le Front al-Nosra "a prêté allégeance à l'EIIL dans la nuit de mardi à mercredi", permettant à ce dernier d'être désormais des deux côtés de la frontière puisqu'il contrôle déjà la localité irakienne d'Al-Qaïm en Irak, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Cet acte d'allégeance survient alors que l'EIIL progresse dans la province de Deir ez-Zor", dont fait partie Boukamal, dans l'est de la Syrie sur la frontière avec l'Irak, a précisé cette organisation. "Ils sont rivaux, mais ce sont tous les deux des djihadistes et des extrémistes. Cette allégeance créera des tensions avec les autres groupes rebelles, y compris les islamistes", qui contrôlaient la ville et ses environs, a précisé son porte-parole Rami Abdel Rahmane. En avril, le Front al-Nosra allié aux rebelles islamistes avait repoussé une attaque de l'EIIL sur cette ville, faisant une centaine de morts.
6 000 personnes ont été tuées
Excédés par les exactions attribuées à l'EIIL et sa volonté d'hégémonie, les rebelles islamistes et "modérés" et le Front al-Nosra avaient retourné début janvier leurs armes contre leurs ex-alliés dans le combat contre le régime de Bachar el-Assad, dans les zones sous leur contrôle. L'EIIL contrôle la province de Raqa (Nord) ainsi que des parties de celles de Hassaka (Nord-Est) et Deir ez-Zor (Est).
Dans le nord et l'est de la Syrie, plus de 6 000 personnes ont été tuées dans ces affrontements depuis janvier, selon l'OSDH. Le chef d'al-Qaida Ayman al-Zawahiri avait déclaré le Front al-Nosra comme étant la branche officielle d'al-Qaida en Syrie, désavouant clairement l'EIIL, qui voulait s'imposer comme le représentant du réseau extrémiste à la fois en Irak et en Syrie.
AFP
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