Ali Benflis : "Le pouvoir discute avec lui-même"

Ali Benflis.
Ali Benflis.

Dans un communiqué, Ali Benflis, le coordinateur du Pôle des forces pour le changement, revient sur la participation de son mouvement dans la conférence pour les libertés et la transition démocratique, tenue à Zéralda, le 10 juin 2014. Lire sa déclaration..

Le Pôle des Forces du Changement a tenu le 24 juin courant, une réunion consacrée essentiellement à une évaluation des résultats atteints par la conférence pour les libertés et la transition démocratique, tenue à Zéralda, le 10 juin 2014.

Le Pôle des Forces du Changement a salué la tenue de cette rencontre et a estimé qu’elle représentait une étape significative dans la réunion des conditions devant permettre à l’opposition nationale de revendiquer, d’une seule voix et en rangs unis, la nécessité d’ouvrir, au bénéfice du pays, les perspectives d’un changement démocratique, ordonné, consensuel et graduel.

Dans ce même contexte, le Pôle des Forces du Changement s’est félicité de la dynamique de convergence qui s’est établie entre les composantes politiques et sociales de l’opposition nationale et a appelé à son indispensable préservation et consolidation. De ce point de vue, il a considéré que la préservation et la consolidation de cette dynamique passe nécessairement :

- D’abord par la mobilisation la plus large des concitoyennes et des concitoyens autour de l’objectif du changement démocratique au moyen d’une explication et d’une sensibilisation quant à la démarche suivie et aux objectifs fixés ;

- Ensuite par l’adoption d’une plate forme d’action politique commune de nature à donner plus de poids et de force politiques aux justes revendications de l’opposition nationale.

- Enfin, par l’élaboration d’un plan d’action permettant d’investir le terrain politique aux fins de mobilisation et de sensibilisation.

Par sa participation et sa contribution aux travaux de la Conférence Nationale pour les Libertés et la Transition Démocratique, le Pôle des Forces du Changement a entendu affirmer sa détermination à être une partie agissante et effective au sein de l’opposition nationale et une partie soucieuse d’œuvrer aux cotés des autres forces politiques et sociales à la réalisation des objectifs communs.

Le Pôle des Forces du Changement demeure animé de cette même détermination face aux étapes et aux échéances futures que l’opposition nationale est appelée à préparer et à prendre en charge dès à présent.

La crise de régime profonde que traverse notre pays, de même que la gravité des menaces et les lourdes incertitudes qui pèsent sur son environnement régional, assignent à l’opposition nationale des responsabilités politiques d’une importance extrême. Elle se doit, en s’employant à s’en acquitter, d’être à la hauteur des attentes de notre peuple et des intérêts essentiels de notre pays.

Le Pôle des Forces du Changement a, par ailleurs, procédé à un échange de vues sur l’évolution du processus de révision constitutionnelle ouvert et conduit à sa seule convenance par le régime en place.

De cet échange de vues se sont dégagées les cinq observations essentielles suivantes :

1- La première observation concerne la mentalité qui préside à la conduite de ce processus. Celle-ci révèle chez le régime en place plus un souci statistique qu’un souci politique. Son représentant aligne généreusement des chiffres et des pourcentages de participation à ce processus dont plus personne n’est dupe. Ce que la réalité impose comme vérité crue est un régime qui dialogue avec lui-même. Les tentatives de farder cette réalité sont vaines et dérisoires et ne suffisent plus à occulter l’inadaptation de la révision constitutionnelle envisagée à la crise politique aigue à laquelle le pays est confronté.

2- La seconde observation concerne les répercussions de ce processus de révision constitutionnelle sur la société politique comme sur la société civile. Alors qu’il se voulait et entendait être consensuel, ce processus a pris, à l’usage, un caractère profondément diviseur. Et de fait, ce processus divise les forces politiques économiques et sociales du pays quant à son opportunité, quant à ses méthodes et quant à son contenu lui-même.

3- La troisième observation concerne les sentiments profonds qui animent ceux qui ont pris l’initiative de ce processus en fonction de leurs seuls calculs et intérêts étroits. Ceux qui s’opposent politiquement à leur démarche sont tenus, pour des commerçants de la politique, mais que dire alors du commerce du pouvoir ? C’est par le commerce du pouvoir que le régime en place se constitue des soutiens, des réseaux d’influence et des allégeances.

4- La quatrième observation concerne le devenir du processus de révision constitutionnelle proposé. En n’obéissant qu’à sa logique propre et en persistant dans une démarche manifestement inadaptée, le régime en place prend la lourde responsabilité politique d’imposer une Constitution qui n sera pas celle de la République, comme elle devrait l’être, mais seulement la sienne. Par sa forme contestable et contestée et par son fond qui n’a aucun lien avec les données de la crise politique actuelle, l’initiative de révision constitutionnelle représente un élément d’exacerbation de cette crise plutôt qu’un pas sage et mesuré en direction de son règlement rapide et définitif.

5- La cinquième observation concerne enfin l’attitude du Pôle des Forces du Changement à l’égard de ce projet de révision constitutionnelle. La manière dont ce projet a été conduit jusqu’ici est venue confirmer tous les doutes et toutes les réserves que le Pôle a exprimés à son sujet, dès son annonce.

Plus que jamais, ce projet apparait sous son véritable jour, celui d’un simple moyen par lequel le régime en place vise à faire diversion et gagner un sursis et non à rechercher avec toutes les forces politiques et sociales représentatives une solution ordonnée, graduelle et consensuelle à la grave crise politique actuelle. En effet, le Pôle des Forces du Changement demeure, plus que jamais, fermement convaincu que la révision constitutionnelle imposée n’est d’aucune façon porteuse d’une réforme viable et effective à la crise de régime dont souffre le pays.

L’opposition politique nationale à laquelle le Pôle des Forces du Changement appartient naturellement propose une autre voie de sortie de crise et de dépassement de l’impasse institutionnelle que nous connaissons.

Cette autre voie est celle du changement démocratique qui instaurerait l’Etat de droit et des libertés, la légitimité, la représentativité et le fonctionnement ordonné des institutions, la bonne gouvernance, ainsi que la réhabilitation pleine et entière de la citoyenneté et du choix du peuple souverain.

Toute autre voie que celle-ci serait celle d’autres retards et d’autres chances non saisies pour notre pays qui aspire à une forme performante et moderne de conduite des affaires de l’Etat et pour notre peuple qui revendique une prise en charge réelle de ses demandes légitimes.

Ali Benflis (*)

(*) Coordinateur du Pôle des Forces du Changement

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Commentaires (5) | Réagir ?

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oziris dzeus

C’est la preuve que le système est Fou.

Maintenant benfli veut que le système discute avec lui, lui qui est du système.

Les autres (opposants aux peuples, islamistes, démocrates etc..) eux aussi veulent que le système discute avec eux, eux qui sont du système.

Et dans ce cas on aura un tas de FOUX.

Il n’y a que le FLN, qui en vrai malade, ne veut discuter ni avec le système, ni avec lui-même, ni avec personne d'autre, il se croit le système alors que le système c'est boutef.

Boutef aussi ne discute pas du tout, quand il se sent obligé d'écouté ou de discuter il charge les autres de la faire.

Un pays de FOUX. Depuis la disparition tragiques de plusieurs psychiatres, les foux sont devenus normaux et ont pris les rênes du pays.

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Massinissa Umerri

A quoi crois-tu que ca sert l'arabo-islamisme ? C'est tout un manuel de comment geler les meninges des bipedes. Tout le monde est concentre' et n'a de preoccupation que comment bouffer ce que rapporte la rente et point c'est tout ! Apres moi le deluge ! il n'y qu'a reguarder en egypte pour voir ce qui attend les algeriens...

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khelaf hellal

Le pouvoir discute avec la moitié des Algériens, Algériennes, il lui manque l'autre moitié pour se compléter. Il doit souffrir le déséquilibre et la mésentente du couple.

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