Ce monsieur qui est jugé par contumace, en ce moment à Nanterre, a pu en l’espace de quelques mois monter un véritable trust qu’il a placé à cheval entre l’Algérie et l’Europe, notamment la France. Rafik Khalifa, fils de Laroussi, originaire du sud algérien et de Farida Kebache, une kabyle pur sucre, a couillonné tout son monde en fondant un vrai empire : une compagnie aérienne, une banque, une société de limousine, une télévision et Dieu sait quoi encore. Rafik Moumen Khalifa a même réussi à se mettre dans la poche une ribambelle de stars du cinéma et de la chanson, à l’exemple de Gérard Depardieu ou de Catherine Deneuve. Il avait, pour la petite histoire invité une brochette de people dans une villa de 5000 m² qu’il avait achetée pour la modique somme de 37 millions d’euros sur les hauteurs de Cannes. Trois cents personnes triées sur le volet ont assisté à la somptueuse réception qu’il a organisée en septembre 2002. Khalifa a failli aussi acheter l’OM dont il était sponsor. Il a eu un temps l’idée de se saisir du FC Barcelone. Il a raté son coup. Il a dû, nous ne sommes pas dans les secrets des Dieux, se fâcher avec quelques généraux, avec quelques mentors. Khalifa aime le football. A-t-il droit à une petite télé dans la cellule ou il et emprisonné, en Algérie depuis son extradition de Londres en décembre 2013 ?

Daniel Beaume avec lequel je viens de vivre une agréable rencontre à Gardanne, dans la campagne Aixoise n’aime pas trop le football. Par contre il aime l’Algérie et il aime les enfants du monde. Contrairement à Rafik Khalifa, Daniel n’est pas pourri d’argent, il est plein d’idées et de talent. Daniel est auteur-compositeur. Il revient de Genève où il a accompagné quarante enfants des collèges de Marseille pour chanter en chorale devant les membres du bureau international du travail, une section de l’ONU, la douleur des enfants soldats et des enfants exploités par les multinationales. Daniel Beaume aime donc l’Algérie, ne voila t’il pas qu’il me raconte cette rencontre exceptionnelle, extraordinaire avec Annie Steiner, une ancienne moudjahida condamnée à mort pour le soutien apporté aux combattants du FLN durant la guerre d’Algérie, par le colonisateur français. «Daniel m’a reçu dans sa maison au cœur d’une forêt provençale en compagnie de mon ami Claude un ancien enseignant, formateur d’Algérie». Beaume a pris la peine d’attaquer au piano «Vava inouva» de Idir et une chanson dédiée à Steiner qui rappelle la révolte d’Octobre 88. Y avait-il besoin de parler de football ? Non il y avait pourtant, traversant notre conversation, cette affection portée à la jeune équipe d’Algérie. Cette coupe du monde qui se déroule au Brésil et qui n’arrête pas de délivrer des surprises provoque finalement des rencontres formidables, inattendues, salvatrices. Je suis dans une dynamique d’optimisme, j’ose croire que ces jeunes algériens que beaucoup de mes lecteurs ne portent pas dans leurs cœurs, me feront le plaisir de gagner contre la Corée du Sud et la Russie.
Maak ya el khadra !

Méziane Ourad