Combien de minutes, les experts incompétents professionnels des télé françaises, ont-ils passé les ratés de Benzema. Mille deux cent soixante-huit et quelques secondes sans tromper un gardien. Menez et consorts ont demandé sa tête. A plusieurs reprises.

Deschamps a cru en Benzema. Il en a fait un cadre majeur. Le voici qui offre à la France des couleurs, la joie retrouvée du foot. Lui le kabylo-arabe gentil, timide.

Il semblerait que Zidane soit son mentor. Pourquoi pas. J'adore Benzema le taiseux, ce monsieur bourré de foot et bourré d'appréhensions, de retenues.

Karim sait jouer au ballon, Karim aime la France, Karim aime aussi l'Algérie, le pays de ses parents. Benzema fera peut-être gagner la France, fera peut-être danser la France cet été.
 Benzema a oublié les insultes, à peine masquées qui ont été proférées par les journalistes des grands médias au temps où il était stérile. Où son pied n'arrivait plus à trouver un cadre. Où il n'arrivait plus à inscrire des buts.
Son histoire était commune, tous les avants-centre du monde connaissent quelques fois des périodes de disette. Voici Karim Benzema régénéré, redevenu vert et efficace. Pendant les trois semaines à venir ce grand footballeur va nous gonfler l'égo, va nous faire plaisir.

C'est peut-être le moment de se rappeler que cet enfant de France, de Lyon est le fils de Djebbar Hafid et de Wahida. Son père est originaire Tighzert, en petite Kabylie, et sa mère Wahida est d'Oran. Je leur rends hommage ici et maintenant.
Quel rapport y aurait-il entre Karim Benzema et Khaled Kelkal, un terroriste islamiste exécuté à un arrêt de bus de Bron un jour de 1995 par les services spéciaux français. A part avoir grandi tous les deux dans la même ville.

Khaled Kelkal méritait la mort puisque avant la sienne, il en avait signé une soixantaine. Né à Mostaghanem, arrivé en France à l'âge de deux ans, passé par Villeurbanne, Vaux-en-Veulin et Paris, se surprend, se prend pour un chef de clan à Bron, dans la banlieue lyonnaise. Il se met au centre des attentats du RER B qui ont emportés quarante-trois victimes à St Michel. Plus tard il commandite un autre attentat qui emportera dix-sept personnes. Khaled Kelkal est un assassin, il est d'origine algérienne. C'est un français.
Karim Benzema est un grand footballeur d'origine algérienne, c'est un français. On peut venir de n'importe où, on peut aller partout, on peut être né quelque part mais on ne peut jamais appartenir à autre chose qu'au coeur que nous possédons.

Mort à Kelkal. Vive Benzema.

Meziane OURAD