2. Vous dirigez un gouvernement d'importateurs, M. le Premier ministre, pas de créateurs !
Lorsque le gouvernement invoque comme secteur dynamisant entre 2015/2020 pour atteindre un taux de croissance de 7% notamment le tourisme, l’industrie, l’agriculture, services l’on doit avoir une vision précise projet par projet et s’inscrire dans le cadre de filières internationalisées selon les normes coût-qualité en rapport avec les nouvelles mutations mondiales et non parler de secteur globalement.
Comme doit être pris en compte en dynamique les accords de libre échange passés avec l’ Europe depuis le 01 septembre 2005, étant prévu un dégrèvement tarifaire progressif zéro horizon 2020 sans compter les contraintes de l’OMC en cas d’adhésion. Auront nous à cette période courte des entreprises compétitives ? La politique de substitution à l’importation pour alléger la facture d’importation doit reposer sur une analyse minutieuse de la rubrique importation produit par produit à partir des grandes masses. Je m’en teindrai aux statistiques officielles en prenant la période 2005/2013, la réalité est que la valeur monétaire est supérieure en prenant en compte les importations de la sphère informelle non déclarées qui contrôle plus de 40% de la masse monétaire en circulation et 65% des produits de première nécessité (voir mon étude à ce sujet à l’institut français des relations internationales IFRI Paris -décembre 2013). Les masses globales étant peu significatives pour une action opératoire, il faut donc appliquer le théorème des 20/80% c’est à dire prendre les rubriques essentielles d’importation et voir si à l’intérieur de ces rubriques peut se réaliser certaines substitutions pour une balance devises, technologique et managériale positive.
Ainsi pour les biens industriels en prenant les deux dernières années 2012/2013, nous avons les importations de voitures de tourisme en 2012 avec 3909 millions de dollars et 3724 en 2013 auquel il faut ajouter les voitures de transport avec respectivement 2206 et 2223 donnant un montant de 6115 millions de dollars pour 2012 et 5947 pour 2013. Ces importations entre 2005/2013 pour les deux rubriques ont été de d 30428 millions de dollars. Vient ensuite l’importation des turbines de gaz après la décision de doubler la capacité d’électricité à partir du gaz où nous avons 512 pour 2012 et 1213 millions de dollars pour 2013.En quatrième positon les articles de robinetteries pour 365 millions de dollars en 2012 et 392 en 2013. Le total de la rubrique biens d’équipement entre 2005/2013 a été de 59353 millions de dollars. Concernant les demi-produits nous avons les tubes, travaux profilés, barres en acier- produits laminés en fer et en acier pour 3323 en 2012 et 30635 en 2013 avec un cumul entre 2005/2013 de 28763 millions de dollars. Paradoxe pour un pays doté d’hydrocarbures, l’importation du gas-oil a été de 954 millions de dollars en 2012 et 2223 en 2013, et du super 413 millions de dollars en 2012 et 1251 millions de dollars en 2013. Vient en suite l’importation du bois et dérivés avec 605 millions de dollars en 2012 et 565 en 2013. Le total de cette rubrique entre 2005/2013 a été de 42.336 millions de dollars. Pour les produits alimentaires nous avons le blé avec 2129 millions de dollars en 2012 et 2121 en 2013 donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 8671 millions de dollars. Le lait en poudre a été de 1091 en 2012 et 1072 en 2013 donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 8671 millions de dollars. L’importation du sucre a été de 961 en 2012 et 881 en 2013 donnant un total cumulé entre 2005/2013 de 5680 millions de dollars. L’huile de soja a été de 572 millions de dollars en 2012 et 6373 en 2013 donnant un total cumulé entre 20005/2013 de 3559 millions de dollars. Au total cette rubrique a engendré une importation entre 2005/2013 de 45790 millions de dollars. Concernant biens non alimentaires le poste le plus important est celui du médicament (produits pharmaceutiques et autres que les médicaments) avec 2303 millions de dollars en 2012 et 2348 en 2013 donnant un cumul entre 2005/2013 de 15747 millions de dollars. La rubrique pièces détachées a été de 360 en 2012 et 374 en 2013 L’importation du tabac a été de 363 millions de dollars en 2012 et 345 en 2013. La rubrique biens non alimentaires totalise 18421 millions de dollars entre 2005/2013.
Globalement, les importations de biens sont passées de 20357 millions de dollars en 2005, à 21456 en 2006, de 27631 en 2007, 39479 en 2008, 39294 en 2009, 40472 en 2010, 46453 en 2011, 47490 en 2011 et 54852 en 2013 ce qui nous donne un total cumulé entre 2005/2013 d’environ 340 milliards de dollars. Si l’on ajoute les services au niveau de la balance des paiements qui ont été uniquement pour les deux dernières années 2012/2013 de 12 milliards de dollars, et en prenant une moyenne annuelle de 7 milliards de dollars, cela donne 63 milliards de dollars. Le total de transfert de devises entre 2005/2013 a été environ de 403 milliards de dollars. Pour 2000/2013, selon les données de la Banque mondiale correspondant à celles de la Banque d’Algérie pour la période 2000-2013, l’Algérie a exporté 707,250 milliards de dollars et a importé pour 491,200 milliards. La différence est de 216 milliards et si on enlève le remboursement anticipé de la dette, on retombe sur le chiffre des réserves actuelles fin 2013.
Pour sa part, le magazine Jeune Afrique dans son hebdomadaire du 10 avril 2014 citant également la BM parle de 800 milliards de dollars de recettes entre 1999/2013. En étant réaliste, en prenant seulement 40% de substitution, en référence à l’année 2013 où les importations de biens et servies sont évaluées à 67 milliards de dollars, les économies de devises serait de 27 milliards de dollars de quoi créer des milliers d’emplois productifs et dynamiser l’économie nationale sur des bases durables. Si on avait préparé la base de développement, reposant sur la bonne gouvernance la ressource humaine et le management stratégique l’Algérie aurait pu économiser entre 2005/2013 plus de 160 milliards de dollars soit 84% des réserves de change actuel et entre 2000/2013 un montant supérieur aux réserves de change de 2014. Si l’on prend en compte la non maturation des projets avec les différentes réévaluations et les surcoûts qui ont été parfois entre 25/30% selon le rapport de la banque mondiale, (dépenser sans compter), le montant représenterait 130% des réserves de change.
Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités Expert International
Article suivant : 3 et fin. Hélas pour vous, on ne crée pas des groupes industriels par décret !
Lire 1er article : 1. Il vous faut dépasser le syndrome hollandais pour atteindre un taux de croissance de 7% en 2020
Commentaires (4) | Réagir ?
A cheikh Mebtoul - Ceci va vous faire plaisir "je ne vais pas essayer de decortiquer votre analyse", mais la qualifier d'une maniere generale. Bien des Peuples et civilisations se sont evapore's de terre planete, sans pour autant l'arreter de tourner ou empecher la pluie de tomber. J'espere que vous conviendrez qu'une espece de plus ou de moins ne fera pas de mal non-plus. En attendant, avec votre francais-arabien, je suis sur que cheveux-lisses vous trouvera un poste de sous-ministre Nieme (qu'a-t-on foutre de directeurs, etc.) L'etau est pret ainsi que les ervices, d'un cote' les barbouses et de l'autre les moustachus, tous frais sortis du labo et au suivant... Les Algeriens ont l'embaras du choix - d'y passer individuellement, en groupe ou en masse, . . . Ils ont exactement ce qu'ils meritent, opinia moi-meme...
En 15 ans, et avec autant d'argent, le projet de planter des millions de datier et tout un systeme plombier pour y distribuer du lait et des galettes, et meme appeler tout le monde Omar. Le khalif n'aurait pas subit d'avc, et des milliers d'enfants de la revolution des Braves n'auraient pas perri. Ni des enfants dans le ventre de leurs meres... ce que tout le monde semble oublier.
Vivement la tanne'e de demain ! (belges)
"Avec quoi comptez-vous tenir vos promesses Monsieur Sellal " Il peut compter sur la diplomatie du "Bourgeois gentilhomme " elevé au rang de Mamamouchi. La diplomatie de Boubagra celle qui paye cash avec l'Argent-Dieu de la rente des hydrocarbures pour pourvoir et suppléer à tous les conforts et la paix sur terre là ou le Dieu du ciel ne répond pas.