Qui arrêtera la folie des Bouteflika (III et fin)
Pour de nombreux démocrates algériens, François Hollande a poussé l’outrecuidance jusqu’à appeler son « ami » Bouteflika pour, officiellement, le soutenir et le féliciter pour sa «victoire» contre le peuple algérien.
Par Mohamed Abassa
Quand la France des droits de l’Homme s’en mêle !
Normal : la Françafrique de M. Hollande, depuis Jacques Foccart, depuis les barbouzes Bob Denard, Maurice Robert, Jean-Pierre Cot, Jean-Christophe Mitterrand, Bernard Kouchner, sous-traitants de Jacques Foccart et tous les autres gros bras d’ELF, du SDECE et de la DGSE, cette France là n’a pas vieilli d’une ride. Ils ont tous soutenu et accompagné les plus sales dictatures et les plus féroces dictateurs africains : Mobutu, Bongo, Hassan II, Bokassa, Félix Houphouët-Boigny, Sassou N’Guessou et bien d’autres caudillos stagiaires africains. Dans la continuité de la pure tradition socialo-gaullienne, le Président Hollande a donc félicité le «Président gagnant algérien» contre son propre peuple, gagnant dont il connait parfaitement, par ses médecins du Val-de-Grâce, l’état d’incapacité de gouverner un pays ni même de gérer convenablement son pantalon.
Mais qu’importe, tant que la France, la Françafrique des bébés de Foccart, par ses soutiens aux régimes finissants, engrangera des millions et des milliards venant du clan algérien régnant, elle soutiendra toujours n’importe qui et n’importe quoi qui font du bien à la France. Après tout, le malheur de l’Algérie ne fait-il pas le bonheur de la France ? Quand Bouteflika, en moins de 15 ans, transforme un million de laboureurs et de semeurs en plantons, en vigiles, douaniers, gendarmes et policiers, trabendistes, dealers et proxénètes, ne fait-il pas le bonheur des céréaliers et des éleveurs français ? Les régions de la Beauce et de la Brie devraient ériger une stèle à la gloire de Bouteflika pour avoir enrichi la France en appauvrissant et en clochardisant son peuple.
La France officielle soutient Bouteflika comme elle a fabriqué et soutenu hier l’Empereur Bokassa. Comme elle a fabriqué, installé et entretenu le sanguinaire Sese Seko Mobutu au Congo. Comme elle a créé, soutenu et armé la sécession du Biafra. Parce que la Françafrique du Président Hollande n’est en rien différente de celle de de Gaulle, de Pompidou, de Giscard, de Mitterrand, de Chirac, de Sarkozy. En quoi et sur quels détails cette politique africaine de la France a-t-elle changé ? En rien sauf que M. Hollande ne traite pas publiquement les Africains de singes et de bicots comme l’a fait avant lui son prédécesseur Sarkozy. L’islamisme aidant, la Françafrique s’est enrichi à l’excès d’une nouvelle sémantique égalitariste, protectrice et paternaliste afin de mieux conserver et d’étendre ses intérêts. Les grandes entreprises françaises sont en constante progression telle qu’elle apparait dans le rapport CIAN 2014. Le discours politique et médiatique français, d’inspiration et de connotations néocoloniales, s’est insidieusement aggravé par un discours moins grossier, lénifiant, paternaliste, charmeur qui cache mal des velléités d’envahissements et de pillages de richesses encore plus graves. C’est ce que, de toute évidence, lorgnent à présent les gros lobbys français en Algérie pour faire main basse sur le gaz de schiste, les gisements miniers du Hoggar (uranium, or, cuivre, étain, tungstène) en plus des gros marchés déjà acquis (Transports, automobile, travaux publics, habitat, armée, hydraulique, santé, agriculture)
C’est dans cette seule logique qu’il faudra décoder et comprendre le soutien inconditionnel du Président Hollande au sultan Bouteflika IV. Ce faisant, il s’inscrit dans la tradition historique des grands socialistes français (Léon Blum, Mendes France, Guy Mollet, Mitterrand …) qui ont toujours perçu le peuple algérien un peu mieux que des esclaves et bien moins que des citoyens libres. De Gaulle n’a-t-il pas fait massacrer plus de quarante mille Algériens en mai 1945 ? Ce même général n’est-il pas responsable du massacre de plus d’un million de civils algériens de 1958 à 1962 ? François Mitterrand n’est-il pas responsable et ordonnateur de dizaines de décapitations par guillotine sur des Algériens dont les seules fautes étaient la revendication des droits de leur peuple et de leur pays ?
Pierre Mendès-France, ce Juif de parents persécutés, qui avait toutes les raisons d’être le compagnon et le soutien de tous les damnés de la terre, d’être aussi le compagnon d’armes de ses frères algériens colonisés, avait-il le droit d’insulter des Hommes libres insurgés après sa déculottée à Dien Bien Phu ? Avait-il le droit d’insulter d’autres Juifs qui se battaient au côté de leurs frères Algériens ? Mitterrand, ce grand socialiste qu’il n’était pas avait-il le droit de faire monter la surenchère coloniale en déclarant : "La seule réponse à ces gens-là (les révolutionnaires algériens) c’est les armes".
On peut donc déduire ici que M. Hollande s’inscrit fidèlement dans la continuité socialiste de ses grands prédécesseurs de la social-démocratie qui ont toujours fermé les yeux sur les pillages, sur les massacres et mensonges postcoloniaux. On ne peut occulter cette dure réalité à nos frères, cousins et amis Français. Eux qui nous ont ouvert les pages de Montesquieu et le cœur de Louise Michel, de Guy Môquet et de bien d’autres combattants de la liberté devraient le comprendre. Comme l’a compris ce jeune juif algérien, Pierre Ghenaïssia, mort à 20 ans en héros, les armes à la main, au milieu de ses frères combattants algériens. Pierre, l’enfant de Ténès, est mort en Chahid, dans la grandeur, le 22 février 1957 dans le djebel Béni Salah à Chréa près de Blida.
Alors, soutenir Bouteflika, gros rapporteur de millions et de milliards à la France, pensionné et choyé au Val-De-Grâce est une obligation normale et cardinale d’une France toujours comptable de ses seuls grands intérêts. Une manière originale de la France de se distinguer en Algérie comme elle se distingue partout en Afrique pour préserver ses intérêts post coloniaux. La France de F. Hollande, plus et mieux qui quiconque, connait avec précision par qui et comment est gérée l’Algérie ; des aventuriers instables, tous demandeurs de titres de séjour et de nationalité française. La France jacobine sait que tous ces Algériens bavards et occasionnels, sont tous passibles de prison ou d’exils dorés chez elle. C’est selon. Les Français le savent mieux que quiconque ; leurs banques les informent par le détail bien que, parfois, leurs journaux ne se taisent pas. Un seul petit geste du Président Hollande serait très apprécié par les Algériens dans leurs luttes citoyennes pour le triomphe du droit et de la justice : faire publier la liste des fortunes et des biens immobiliers des dirigeants algériens en France. Généraux compris. A défaut de quoi, la France comme la plupart des pays occidentaux seront toujours perçus comme des recéleurs des richesses pillées au peuple algérien. Après tout, il n’est pas demandé aux Français de faire les poches aux Bouteflika pour rembourser l’Algérie. Mais à la décharge du camarade Hollande, la France, à une autre échelle, est aussi victime des fuites et blanchiment de capitaux. Comme il est vrai aussi que pour les gros prédateurs et corrompus algériens, la France n’est pas le meilleur des paradis fiscaux ni la meilleure planque pour leurs butins détournés. La grande mode est à la discrétion dans la recherche de banquiers recéleurs comme on les trouve en Suisse, au Luxembourg, au Liechtenstein, Dubaï, Andorre, Hong Kong, Delaware, Les Iles vierges Britanniques, les Îles caïmans et bien d’autres. Mais Paris, tout de même, présente l’avantage exclusif d’être à deux heures d’Alger. Et avec dix vols quotidiens Alger/Paris. C’est très pratique pour les gros et petits bobos des dirigeants. Encore plus pratique pour les courses et toilettes de Madame qui n’a pas – encore – son chez soi à Neuilly. Les plus ravies de monter à Paris sont surtout les fiancées occasionnelles des généraux et de la nomenklatura qui y trouveront le bonheur incommensurable de s’y faire redessiner les lèvres, les seins et le cul au frais du contribuable algérien. Sans oublier les montagnes de valises de chez Tati pour la famille et les amis. C’est bien pratique Paris, non ?
Les intouchables
En Europe comme en Algérie, tout le monde sait que le pouvoir de Bouteflika est impopulaire, décrié et isolé. Et pour cause ! Personne ne veut faire partie de ce conglomérat plus ramassis hétéroclite de vacataires que patchwork sans racines ni projet. Mus par la seule attraction de la ch’kara et du tiroir-caisse. Un rassemblement d’individus plus proche de l’association de malfaiteurs que de l’appellation forcée de gouvernement républicain. Personne de sérieux ne voulait que son nom ou celui de sa descendance soit altéré ou sali à jamais par une appartenance ou même une proximité à un régime pollué et malsain dont tous les Algériens et toute l’Algérie connaissent à présent les identités remarquables : corruption, pillage, fraudes électorales, mensonges, trahisons, concussion, népotisme, etc… Le noyau dur du pouvoir (Présidence, Armée, Intérieur, Justice, Finances et Polices) comme rappelé plus haut restant toujours la chasse gardée du clan c'est-à-dire du Tlemcen pur beurre pour l’essentiel.
Tout le monde sait comment et pourquoi, cette clique d’aventuriers est arrivée au pouvoir et comment elle s’y maintient. Tout le monde connait par le détail les scandales étatiques qui ont jalonné le règne toxique des Bouteflika : Du premier scandale à faire élire Bouteflika en 1999 : un repris de justice, condamné formellement par la cour des comptes pour détournement de fonds publics. Jusqu’au dernier scandale qui nous fait voir la nudité de l’un des plus hauts et des plus hideux dignitaires du régime, Saadani, gros et seul patron du FLN, dans ses oripeaux de gangster politique . Et, lui aussi, nie de tout son saoul, bien que confondu à tous les étages de ses multiples forfaits. Sans oublier les autres gros requins de la prédation et autres scandales exprimés en dizaines de milliards de $ impliquant des dizaines de hautes personnalités proches et amis des Bouteflika.
Dans ce contexte, comment voulez-vous que d’honnêtes gens qui ont l’Algérie au cœur de leurs préoccupations s’assoient autour de la même table avec une horde de voleurs et de prébendiers ?
Voilà, c’est vite arrivé de voir enfin les régnants, au fond de la même fange qui les a fait naitre et s’unir en élisant Bouteflika dans la haute clameur des masses domestiquées, soumises, comme tout le monde le sait ou feint ne pas le savoir. Par la fraude massive, la triche, le mensonge.
Cette fois-ci, son forfait accompli pour s’autoproclamer président à vie de la RADP, son hold-up réussi, sa présidence de la république arrachée et assurée comme on sait, il veut absolument maquiller l’imposture inachevée, par des offres, des soutiens et des cautions en bradant à la criée, à qui veut bien prendre ministères et magistères de la République à ses pieds. Grossière démarche, machiavélique projet dont aucun parti politique, aucune personnalité digne et honnête, aucun homme ou femme d’honneur n’ont accepté de s’y associer. Mieux, presque tous ont en dénoncé l’ubiquité et l’incohérence. On ne construit pas la démocratie avec son contraire, l’arbitraire et la triche.
Mais, dans le fond, à bien regarder, rien n’a marché dans leurs diaboliques calculs. Ils se retrouvent au milieu du gué, Gros-Jean comme devant. Rejetés et honnis de partout. Pour autant, ont-ils perdu la partie ? Non, ils ont gagné gros. Parce leur projet immédiat, faut-il le rappeler, était de sauver leurs têtes et celles de leurs protégés. Ils ne sont pas en prison. Ils sont libres. Ils commandent et ordonnent toujours ! N’est-ce pas déjà énorme ? C’est l’Algérie et son peuple qui sont en prison ; Les généraux y veillent. Parce que Bouteflika, même malade, reste rusé. Il sait que ses généraux ne peuvent faire deux choses en même temps : manger et balayer devant les portes de la République.
Bouteflika, lui, avec ses dons et sa baraka céleste, peut faire des miracles. C’est le seul chef d’Etat au monde à pouvoir gagner une élection sans jamais rencontrer, se présenter ou écouter ses électeurs. C’est le seul chef d’Etat au monde à parler au peuple avec ses oreilles et à écouter avec sa bouche !
Un vrai miracle cet homme qui gère si mal ses bretelles. Il faudra donc le canoniser comme on l’a déjà fait ici. Espérant toutefois que le prochain président ne nous parlera pas avec un autre trou que son oreille ou sa bouche. Deux millions d’années gagnés par les Algériens qui passent d’un Président hominidé primate à un prochain Président bipède et homo sapien. J’espère qu’il nous descendra du singe et pas directement de l’arbre comme l’avait prévu Darwin. Question à un centime de dinar ; Bouteflika sait-il qu’il est le Président de la RADP ? Sait-il qu’il est un bipède différent d’une chaise?
Pas sûr les amis, pas sûr. Allah Yestor. Nos très braves généraux veillent. Ils lui rappelleront qu’il n’est pas un quadrupède, qu’il peut marcher et courir. Et même commander ! Les miracles d’Allah et de Bouteflika sont tellement imprévisibles que, désormais, rien ne nous étonnera. Vive le nouvel arrivant sans jambes au club fermé des bipèdes! Vive Darwin, vive Rabbi comme disait Mohammedi Saïd, à ne pas confondre avec $aïd, le très honnête et saint homme de la Pré$idence de la Ripou-blique. Du Pétrus pour tout le monde puisque le $aint $auveur a gagné. Paix et prospérité pour l’Algérie si riche et si généreuse. Paix sur terre, le $auveur est né$.
M. A.
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Commentaires (7) | Réagir ?
Merci pour la rigolade !
"... Bouteflika, lui, avec ses dons et sa baraka céleste, peut faire des miracles. C’est le seul chef d’Etat au monde à pouvoir gagner une élection sans jamais rencontrer, se présenter ou écouter ses électeurs. C’est le seul chef d’Etat au monde à parler au peuple avec ses oreilles et à écouter avec sa bouche ! "
Arrete tes jalousemanneries !!!! Il nous a ecrit une lettre - d'amour par correspondance !
Quand je me rappele de ma "correspondante Polonaise" des anne'es communard-iennes (vourourou). Je crois que le vourourou a choisi une ministre des AE leger et efficace, question d'economiser en fuel dans ses tourne'es de facteur international, comme baba-noel. C'etait lourd les cadeaux. Des timbres !
Tout est dans la semantique biensur... Moi je suis confondu et ne sais plus ou est la difference entre soldat et terroriste, banquier et brigand, president et emir, elu et ilumine'... J'ai rate' le cours sur le Jacobinisme, ou l'art de la traduction. Je retiens que le pont entre Algerien a Absurde s'appele ABRUTI.
La question est "y a-t-il quelqu'un capable de remplacer l'Emir Abdelkader, comme chef de la loge Masonique Arabo-africaine ?" - La reponse st oui bienur. Faut-il la laisser a Damas ou la bouger? Parait-il faut la bouger a alger. Wed-al Harrach que les fideles puissent y laver leurs peche's.
http://www. youtube. com/watch?v=uwoaCW1Rt7k
La France essaye de gommer l'insulte par l'Armée allemande en s'attaquant a des Etats faible qu'elle trouve facilement dans son Afrique post-coloniale.
Au su de tout le monde, la France demeure toujours la prostituée privilegiée des superpuissances.