M. le président, l'Algérie n'est pas malade ...

Cette lettre sur la faillite du système éducatif est adressée au président
Cette lettre sur la faillite du système éducatif est adressée au président

Shakespeare disait : "C’est un malheur du temps que les aveugles guident les fous".

Monsieur le Président, l’Algérie n’est pas malade de sa constitution mais de son éducation !

Juste après les élections controversées du 17 avril, vous vous êtes empressés de proposer un avant projet de constitution aux semblants partis politiques et à des "personnalités nationales" et même à des parlementaires qui ne représente qu’eux-mêmes ? Notre parlement est composé d’opportunistes qui changent de couleur politique comme ils changent de chemises et d’analphabètes trilingues ainsi que de femmes de ménages illettrées. En Algérie, nous n’avons ni classe politique, ni culture et ni agriculture. Pourquoi ? Parce que tout simplement notre système éducatif est sinistré et par voie de conséquence, nous ne formons plus de citoyen éduqué ni raisonnable et encore mois civilisé.

Notre système éducatif est devenu la risée du monde et nous sommes bien placés en bas du tableau même en comparaison avec nos voisins alors qu’à l’indépendance l’universitaire algérien est recherché par les universités mondiales ! On a beau confectionné une constitution la plus consensuelle possible, donnant de larges prérogatives à tous les niveaux mais avec un peuple mal éduqué cela ne servira à rien sinon à l’anarchie. Le problème de l’Algérie n’est pas dans sa constitution !

La constitution trace les grands axes qui définissent l’existence et les principes d’un pays et elle doit durer dans le temps ! Ayons le courage de reformer le système éducatif et vous pourrez dormir sur vos deux oreilles Monsieur le président ! Je sais que c’est difficile mais ce n’est pas impossible, il faut juste essayer. Cette réforme était prévue pour juillet 2013 et par miracle, elle est reportée sans aucune explication ni raison ?

Monsieur le Président, pourquoi avoir touché à l’ancien système alors qu’il a montré ses fruits ? Pourquoi l’avoir détruit et perdre tout ce temps à réparer au lieu d’avancer ? Sans un système éducatif performant et compétitif, sachez que l’Algérie sera toujours à la traine et parmi les pays du tiers monde à jamais. Le classement de l’école algérienne au niveau mondial laisse à désirer et pour tous les patriotes de ce pays c’est une honte et une hantise quotidienne. Regardons ce qui se passe en Corée du sud et en Afrique du sud pour ne citer que ces deux pays « émergents ».

 Je ne citerai pas la Finlande et la Suisse car c’est trop exagéré ! Ayez le courage de toucher au système éducatif et la société algérienne ne se portera que mieux et bien. Tous les pays développés le sont par le savoir et rien que le savoir ! Notre système éducatif est dépassé pour ne pas dire sinistré.

Après l’indépendance, les universitaires algériens sont recherchés par les grandes universités mondiales pour leurs compétences et leurs intelligences. Au baccalauréat de 1965, vingt candidats ont eu un 20 sur 20 et l’académie française s’est réuni en urgence pour étudier et analyser ce phénomène ! Que nous reste-il aujourd’hui ? Nos yeux pour pleurer.

Des Agériens étaient majors de promotion dans les grandes universités mondiales de mathématiques et de physique. Aujourd’hui, nous produisons des analphabètes trilingues dépourvus de raisonnement et de simples notions de base de la logique. Est-il acceptable et concevable qu’aujourd’hui on supprime la leçon de «logique» dans le système éducatif algérien ? Peut-on concevoir l’enseignement des mathématiques sans le cours de la logique ? L’auteur de ce crime doit être sanctionné (e) et sans appel.

Il doit répondre de l’abrutissement de toute une génération. Cette «génération normale» qui vous répond normal même si sa réponse est illogique. Basta à l’impunité ! Cet abrutissement, ce bachotage et ce bourrage de crane a généré une violence et une médiocrité dans la société algérienne que personne ne pourra corriger. Il a engendré avec la permissivité des pouvoir publics que des droits même immérités.

La science et la technologie s’acquièrent avec des langues de la technologie mais pas avec la langue de bois. Les enfants des pays du golf maitrisent l’anglais et sans complexe aucun alors que chez nous on continue toujours à parler de la langue du colonisateur ! A la fin de leurs cursus scolaire du primaire, nos élèves ne savent ni lire, ni écrire, ni encore moins compter et des fois ils ne savent même pas écrire leurs noms ni reproduire ce qu’on leur écrit au tableau !

Kateb Yacine disait de la langue française que c’est un butin de guerre et il a raison, mais certains ne voient dans le butin de guerre que les femmes ! Une différence de culture, bien sûr. L’affaire de Tiguentourine nous a ouvert les yeux sur notre capacité à exploiter nos richesses naturelles : il y avait dans cette base plus de trente nationalités. Dans les années soixante dix, les instituts de Boumerdes (IAP, INH…) étaient des modèles pour la formation en hydrocarbures et que sont-ils devenus aujourd’hui ? Que forment nos universités ? Dans un futur très proche, l’Algérie aura à exploiter le gaz de schiste mais avec quelle technologie et avec quels cadres et compétences. Algériennes ou étrangères ? A méditer.

Aujourd’hui l’école algérienne produit des analphabètes car les programmes sont surchargés et manquent de cohérence. Les rythmes scolaires sont à revoir vu l’immensité de notre territoire : en été au sud et à partir de 10 heures du matin on ne peut pas mettre un lézard dehors et en hiver il fait bon vivre. Au lieu de voir une bénédiction dans l’immensité de notre pays, nous avons fait une malédiction et au lieu de la voir comme richesse elle est devenue pour nous un problème : Que Dieu nous aide ! Regardons le classement de ces pays émergents sur la scène internationale et découvrez le classement du Qatar et des Emirats dans la gestion des ports commerciaux. Avec quelle langue le font-ils ?

Ils se moquent de nous : des pays qui, dans un passé récent n’étaient que des groupes d’oasis et de bédouins et que sont-ils devenus aujourd’hui ? Quel est notre classement alors que les ports d’Algérie étaient bien classés dans les années soixante dix. Nous sommes devenus la risée du monde sans lever le petit doigt. Pourquoi l’Algérien est il un génie à l’étranger et un abruti chez lui. Nous devons libérer le génie algérien au sens propre du terme. Le seul critère de recrutement et d’accès aux responsabilités doit être la compétence et non le népotisme et le fils et fille de…

La physionomie de la majorité de nos établissements scolaires est agressive et ne pousse guère nos enfants à s’empresser de rejoindre leurs écoles : manque d’espaces verts, de préaux de foyers pour les élèves, de lieux de loisirs, etc.

L’environnement extérieur est sale : drogue, présence de voyous aux abords des établissements sans que personne n’intervienne. Il y a absence délibérée de l’état et on se plaint de la violence en milieu scolaire ! La violence est partout dans notre pays car l’école n’éduque plus comme les premières années de notre indépendance. La violence se pratique dans les deux sens : enseignant vers l’élève et vice versa.

Nos cantines scolaires sont des coupes faim et la consistance des repas laisse à désirer et dans ce domaine aussi le droit des élèves est détourné : la corruption et les détournements existent aussi dans le budget alloués aux cantines scolaires. Le chauffage aussi laisse à désirer même dans les établissements urbains mitoyens les sièges de wilaya et de directions de l’éducation.

Où va cet argent ?, c’est un crime que de détourner le droit des enfants innocents. Où va l’argent alloué par l’Etat à l’éducation ? 

Nous avons vu que plus l’état cède devant les élèves plus ils demandent des droits virtuelles et immérités à l’exemple du seuil au BAC.Nous devons réformer le BAC, le BEM et la cinquième et avec courage : il faut supprimer la deuxième session de la cinquième (il n’y a que 03,49% qui refont la deuxième session), les recalés au BEM doivent être orientés avec courage à la formation professionnelle et ne pas faire du populisme en gardant des élèves au collège en âge de se marier ! Nous devons avoir une élite et ce n’est pas une honte que de ne pas mettre les bons et les très mauvais élèves dans une même classe : ils les freinent.

Arrêtons le populisme

Nous sommes pour une école publique et de qualité pour tous mais pour celui qui ne peut pas suivre et qui n’est pas fait pour les études il faut l’orienter à la formation professionnelle : l’Algérie a tant besoin de plombiers, de carreleurs, de maçons, d’électriciens, de mécaniciens et d’autres. Nous devons retourner à l’ancien système de six années au primaire, de quatre années au collège : déjà que le niveau de notre école est très bas, on se permet de supprimer une année au primaire et de charger nos enfants.

Ayons le courage de spécialiser notre enseignement et de ne pas faire dans le populisme en s’attaquant aux contenus des programmes : Est-il acceptable d’enseigner à un enfant de huit ans comment laver un mort ou la torture de la tombe (adhab el qabr) ou el qadha wa el qadr ? Soyons moins hypocrite et plus courageux si nous voulons faire avancer ce pays et tirer notre école vers le haut. 65% de nos valeureux bacheliers pataugent en première année universitaire et triplent l’année ! Pourquoi ?

Parce que d’abord ils ne maitrisent pas les langues étrangères (à l’examen du BAC, on accorde pour certains la dispense en langue française) et il leur est difficile de comprendre l’énoncé du sujet et secundo, ils n’ont jamais terminé leurs programmes au lycée et par voie de conséquence leurs connaissances sont réduites !

A l’université de Tizi Ouzou-Bastos( et je ne citerai pas les autres universités) pour l’examen du module de mathématiques du premier semestre 2014, sur les deux cent quarante étudiants de la section de la première année, soixante-neuf étudiants ont eu un zéro, oui un zéro et les autres ont eu entre zéro et sept. Il n’y a pas de quoi être fier !

A qui la faute ?

Au seuil d’abord puis aux pouvoirs publics qui les chuchotent pour gagner la paix civile ! Mais pourquoi et malgré les grèves au cycle moyen, on n’applique pas le seuil à l’examen du BEM ? Tout le monde se souvient de la triche collective et publique à l’examen de philosophie de l’année 2013 ! Cette génération se croit tout permis et sans faire d’effort.

Quelle école voulons-nous avoir ?

Quelle éducation voulons-nous donner à nos enfants et à notre peuple ? L’enseignement des mathématiques ne représente que huit pourcent dans nos programmes et cherchez pourquoi le peuple algérien ne raisonnent pas ! Dans les pays les plus développés, ils gardent toujours le système d’internat et chez nous en Algérie, nous ne savons pas quel est ce génie qui l’a supprimé ? Il doit être promu ! On me répondra que c’était pour des raisons économiques mais sachez aussi que l’Algérie a importé des véhicules pour la coquette somme de sept cents millions de dollars en 2012 ! Et de quelle qualité s’il vous plait !

Le savoir n’a plus d’importance chez nous et arrêtons de philosopher et de jubiler à chaque résultat du BAC ! Pour classer les établissements scolaires selon le pourcentage obtenu au BAC, il faut créer des indicateurs de référence.

Comment peut-on nous expliquer que sont les établissements scolaires des zones déshérités qui sont toujours mieux classés aux différents examens nationaux alors que ceux des zones urbaines et à proximité des structures de l’état et avec des budgets plus importants soient toujours à la traine ? Arrêtons de couvrir le soleil avec un tamis, le tamis doit être utilisé pour trier le bon grain de l’ivraie.

Monsieur le président, nous vous demandons de bien vouloir dépoussiérer le rapport de la commission Benzaghou et de bien vouloir exécuter ses recommandations. Le problème de l’Algérie n’est pas dans sa constitution mais dans son système éducatif. 

Tous ces agitateurs ne cherchent que des intérêts personnels et d’ailleurs ne proposent rien pour l’école algérienne. Cette "classe politique" a sa part de responsabilité dans le malheur qui a frappé notre pays car comment expliquer que ces soient disant partis acceptent des candidatures de personnes sans aucune compétence et sans intégrité. Le chameau ne voit pas sa bosse. Si l’on veut que l’Algérie soit organisée et civilisée, que chacun commence par soit même !

Nous n’avons pas fui ce pays par amour pour la terre de nos ancêtres et nous continuerons à nous battre pacifiquement pour son épanouissement et sa stabilité et cela va dans l’intérêt de nos enfants. Nous avons tous les atouts pour réussir et vivre tranquillement, nous avons un beau pays, un beau peuple qu’il suffit juste d’éduquer et un jour les autres nous envierons. 

Arrêtons les surenchères et les magouilles et mettons-nous au travail car il n’est jamais trop tard pour bien faire. AMIN

Boualem Amoura : Secrétaire général du SATEF

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Commentaires (9) | Réagir ?

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Kaby_Lee

L'instigateur de ce sinistre constat de l'école Algérienne a pour nom l'Etat. Je vous parles en connaissance de cause, moi qui ait fait l'ITE de Tizi-Ouzou (ex. Ecole Normale) en 1973-74 et où j'ai décroché mon diplôme d'instituteur de Français avec mention. Avec l'avènement de l'école fondamentale, sous Chadli Bendjeddid et l'Arabisation rampante, je me suis retrouvé détaché dans le secrétariat d'un collège à B. Menaïel, puis au secrétariat de l'Inspection de Français comme secrétaire de l'Inspecteur. Une autre directive ministérielle s'en suivit pour supprimer les secrétaires d'Inspection et je me suis retrouvé dans une école à Zemmouri sous l'emprise d'un Directeur d'Ecole qui ne maîtrise aucune notion de Français, allant jusqu'à m'interdire d'effacer du tableau, durant mes cours de Français, un verset du Coran écrit en Arabe. Devant l'animosité qui m'entourait dans cette école, j'ai sollicité une audience auprès du Directeur de l'Education de Boumerdès que j'ai réussi à avoir grâce à mes relations. Le comble, auquel je ne m'attendais pas, s'est produit lorsque ce Directeur de l'Education m'ordonna de parler en Arabe classique durant notre entretien. J'ai beau lui expliquer (en Arabe Algérien, dardja) que c'est l'école Algérienne qui a fait de moi un Francophone, il ne voulait rien savoir, car apparemment, il ne maîtrisait pas, lui aussi, la langue de Molière. Qui a nommé de tels incultes dans les Ecoles et les Académies Algériennes ? C'est l'Etat. Comment concevoir un Directeur d'Ecole qui ne maîtrise pas une langue enseignée dans son école ? Tous ces indus cadres de l'Education sont les produits de l'article 120 du parti unique, qui stipulait que pour accéder au grade de Directeur, il fallait justifier d'un militantisme actif au sein du parti unique (une circulaire ministérielle y faisait référence dans les années 1980). C'est l'Etat-Parti Algérien qui a détruit notre école, allant même jusqu'à installer des Directeurs d'Ecole (que je connais) qui n'ont jamais fréquenté une école, issus pour la plupart des Zouiyas avec pour seul bagage intellectuel quelques versets du Coran et la maîtrise de l'Arabe littéraire. C'est à partir de ces années 80 qu'à commencé le sinistre destin de l'Ecole Algérienne qui s'est transformée en Centres d'abrutissement populaire, d'où le nombre incalculable d'enfants endoctrinés et même d'enseignants qui se sont retrouvés dans les hordes terroristes dans les années 90. C'est l'Etat qui est l'auteur de cette oeuvre criminelle qui a détruit des générations en inculquant à des innocents le fanatisme religieux et le chauvinisme linguistique (langue Arabe) qui a conduit les jeunes Algériens à ignorer leurs aïeux, leurs cultures et leur Algérianité. Quand à l'Etat-Boutef, d'aujourd'hui, il ne fait que renforcer cette destruction de toute spécificité Algérienne , y compris dans le tenue vestimentaire de l'Algérien et surtout de l'Algérienne qui a abandonné le Haïk de sa mère et de sa grand mère pour le hidjab ou le niqab des pays du golfe. Bouteflika c'est la Qatarisation de l'Algérie, en violation flagrante, du serment de nos martyrs qui se sont sacrifiés pour une Algérie Algérienne et Musulmane, inscription que j'ai découverte sur les murs en 1962 quand j'avais 6 ans et non pas Algérie Arabe et Islamique.

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chilmoune

Vous faites le procés du système éducatif en décadence mais vous etes resté dans les généralités, si vous avez le courage dite nous clairement le virus qui a détruit l'école algérienne. On en a marre de la parlotte pour rien ? Vous parlez de l'école qui produit des analphabétes et meme des terroristes potentiels, donnez nous le type d'école que vous proposez , la langue et le programme d'enseingnement ?

Vous dites que nos enfants arrivé à l'université ne maitrisent aucune langue étrangére (francais, anglais)

, mais pourquoi ils maitrisent l'arabe qui est pourtant une langue étrangére aux algériens au même titre que les autres langues ? Vous voyez que cest une question de volonté politique, si on veut que nos enfants maitrisent le francais et l'anglais c'est aussi simple que bonjour ! c'est ce pouvoir de baathiste

qui est en train de massacrer nos enfants et le pays. Le fait d'accepter d'envoyer nos enfants à cette école sinistrée, on a une part de responsabilté.

Maintenant on est en face du mur et on se rend compte que la seule sortie d'issue c'est l'école. Mais

au moins ayons le courage de dire la vérité et de nommer le microbe idéologique qui a détruit l'école.

Seul le savoir est pouvoir.................................................... thanmirth.

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Massinissa Umerri

Alors la, il faut parler de toutsauf d'enfants, qui tombent par accident, par le droit ou la force de baiser desfilles-femmes - Pour les envoyer a l'abrutissement et l'abus 20 ans durant...

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