Qui arrêtera la folie des Bouteflika ? (I)
Là, je crois que nous avons vraiment touché le fond. Par les stupidités répétitives et cumulées d’une poignée d’autocrates mal inspirés pour s’engoncer à vie dans les luxures du pouvoir.
Par Mohamed Abassa
La nouvelle espèce des infréquentables
Mais, comme le rappelle si bien l’humoriste Mohamed Fellag, une fois le fond atteint, les dirigeants algériens trouveront toujours la ressource de creuser encore plus loin pour arriver au fond du fond. Et après le fond du fond et du fond ? Ils creuseront encore et encore en boucle, comme le pauvre Sisyphe roulant son misérable rocher, pour grimper dans tous les sens, pour atteindre l’avant dernier fond du fond.
Et après ? Après, nous retomberons, nous les lambdas et insignifiants Algériens, présumés citoyens et/ou colonisés peu affranchis, comme toujours, dans la sempiternelle et insoluble énigme algérienne : Comment trouver le fond du fond, le gardien du gardien, le sens du sens, le pouvoir du pouvoir, le trou du trou? C’est cela et seulement cela le fou paradoxe du drame algérien qui nous prépare et nous porte déjà à la mort. Pernicieuse et lente mais inexorable. Sans recours autres que nos silences et lâchetés associés.
Que faire quand on aime en même temps, les rentes corrosives du pouvoir régnant et la justice réparatrice qu’il refuse au peuple. Qui ne fait rien contre les mangeurs insatiables de l’Algérie. Au contraire, il les entretient. Que faire quand, en même temps, par nos silences consentants, nous ne faisons rien, rien contre les prédateurs connus du pays et, hurlons en privé nos secrètes douleurs pour exiger in situ des réparations immédiates. Elle sert à quoi la rue ? Les places publiques ? Les franchises universitaires ? Le cinéma ? Le théâtre? Le livre ? Le journal ? Sinon à dire et crier nos colères et nos doléances citoyennes. Que fait-on actuellement dans ces espaces de refus et de contestations pour faire respecter nos vies citoyennes ? Presque rien. Que fait la société civile algérienne, dans son inconfort douillet, pour accompagner et soutenir les débuts de révoltes citoyennes de la jeunesse ? Rien. Elle se contente de manger avec le loup et de pleurer avec le berger. Tata et sœur Louisa ne m’en démentira pas sur ce point où la grosse rente électorale et les soutiens critiques font bon ménage. Je te mâche bien mais ne t’avalerai pas. Le boss, Bouteflika, en est spécialement ravi. Il a une opposition sans risquer son trône. Que du bonheur !
Que fait-on à présent dans une Algérie défaite et humiliée par des aventuriers qui possèdent tout un pays ? Que fait-on pour soutenir et accompagner ces gamines d’honneur et de cran qui disent avec force, non aux pillards de l’Algérie, arrêtez, ça suffit, Barakate ! Que faisons-nous sauf à rentrer tranquillement chez nous en espérant secrètement que ces désespérados, nos enfants, par leur bravoure et témérités, laveront, vengeront notre honneur de citoyens bafoués et humiliés par une bande de voyous régnants. Chacun de nous attendant des miracles de ces gamins et gamines aux bras nus alors que nous aurions dû être des millions à les soutenir, à les accompagner. Que faisons-nous ? Rien ! Ah ce ventre !
Les Algériens sont victimes de leurs propres lâchetés, me disait récemment Maria, une amie journaliste autrichienne. On ne peut pas se plaindre et dénoncer une main qui frappe, écrase et torture, et, en même temps, lécher et embrasser l’autre main qui nourrit et enrichit. Ce sont là de petits paradoxes algériens à lever, à crever publiquement sinon donnons vite le pouvoir, tout le pouvoir, aux islamo-égorgeurs! Mais nous n’arriverons pas à cette extrémité suicidaire.
Le cas Bouteflika autant ou pire que celui de ses prédécesseurs, illustre parfaitement l’extrême cupidité et vilénies humaines ; le dénuement biologique, mental et intellectuel à toujours vouloir s’inventer des ruses, des leurres, des dissimulations, des forfaitures, des tromperies et des immoralités permanentes pour s’enraciner et s’immortaliser dans l’antre du pouvoir. A quoi bon ces travestissements sinon à magnifier et déifier sa propre importance. Même à s’offrir en spectacle et en pitreries de mauvais cirques, attentatoires à l’honneur et la dignité de tout un peuple, de toute une nation. Même toute une région supposée corrompue et soumise aux caprices d’un individu, Bouteflika, inconnu dans les racines et annales de la wilaya.
Les Tlemcéniens de souche, de racine et de sang se disent insultés et humiliés d’être apparentés à un aventurier totalement étranger à la région. Quittons la région et voyons ailleurs: Par les excès de quelques-uns, Bouteflika et de son clan, l’Algérie est devenue la risée de tous et de tout ; une grossière caricature des médias occidentaux. Le système algérien semble aussi dégénéré et atteint que son porteur et inspirateur Bouteflika. Chaque jour, les Algériens vivent atrocement le drame humiliant de voir leur pays sombrer un peu plus dans la honte d’un système en pleine décomposition, en pleine dégénérescence, tenu et défendu par une petite bande d’individus prêts à tout, prêts à tout risquer parce que presque tous passibles de poursuites et de cours d’assises. De pelotons d’exécutions aussi pour certains.
Aujourd’hui, Bouteflika se retrouve seul, malade, épuisé et invalide entouré de rapaces qui organisent par le mensonge national, les gesticulations malsaines d’un mourant déclaré en bonne santé. Usant de grossiers subterfuges que plus personne ne croit. D’une momie murmurant à peine, jurant la main sur le saint Coran qu’il respectera la constitution devant un auditoire de sacrement plutôt que d’investiture, ahuri, sachant d’avance qu’il trahira deux fois avant que le coq n’eut chanté. Qu’il trahira cent fois cette même constitution qu’il mettra dès demain à l’encan des enchères politiques ; à la criée ou à la lèche, c’est selon.
On aura remarqué, curiosité de l’Histoire, que ce n’est pas Bouteflika qui s’est rendu à Canossa pour préserver son trône chancelant mais c’est bien Canossa qui est descendue aux pieds morts de Bouteflika pour y déposer les armoiries d’un pouvoir en voie d’extinction : Une copie dorée du Coran, une vulgate de constitution portant encore les stigmates des premiers viols et, pour que la singerie fut complète, la chaise roulante à roues carrées en guise de trône. Alors tordez-vous de rire, vous qui ne souhaitez pas le bonheur de ce peuple !
La formule idiomatique, bien moins messianique que maraboutique, a fini par convaincre les ouailles soumises et médusées du Club des Pins, toutes grassement payées et/ou corrompues, qu’ils intronisaient un saint homme, porteur de Baraka et de miracles, capable d’être écouté par le ciel et faire exaucer ses vœux par les puissances célestes: des pluies abondantes pour l’Algérie, des cours de pétrole en hausse, des victoires en football, que l’Algérie survive et tienne debout quand personne ne produit plus rien, que les Algériens ne mangent pas des cailloux ou ne se mangent pas entre eux quand toutes ses terres sont devenues, par la baraka des hanoutes des Bouteflika, stériles et infécondes. Quand ils ont mis en congé un million d’agriculteurs, laboureurs, semeurs et éleveurs, quand ils ont jeté dans la rue un million de prostituées clandestines, quand ils ont fabriqué un million de hitistes, de trabendistes des cabas, des dealers et propriétaires de parkings sauvages et de morceaux de trottoirs squattés au vu et su des flics complices et consentants. Souvent associés au détournement des trottoirs et espaces publics au profit des gros bras et pègres locales des quartiers livrés à eux-mêmes et aux régiments de rats.
Voilà les miracles des Bouteflika, voici leurs prouesses : le chef miraculé sait gérer la vie et le devenir de quarante millions d’Algériens alors qu’il ne peut pas se lever pour saluer l’hymne national ; sauf devant John Kerry où, par les miracles de la robotique, il se lèvera quand même devant son maître employeur, mais sans faire le moindres pas ; trop dur, voire impossible, l’exercice.
Ses servants, avec à leur tête, le grand Fakakir d’esprit, l’auteur remarqué des Sellâneries, gros nigaud de la bande, sot et niais comme il s’est révélé lui-même durant toute sa campagne électorale, on l’aura remarqué, entretiennent auprès des masses incultes, l’idée que Bouteflika est un élu de Dieu ! Capable de grands miracles et, surtout, d’ordonner et d’obtenir de Dieu, des pluies abondantes pour l’Algérie, des cours élevés du pétrole, des victoires en football, la paix et la tranquillité sociale, le miracle de survivre sans rien produire. Et forcément, toujours vainqueur dans le désastre et le déclin général de Bled Mickey.
Le très distingué autre Fakakir de la bande des lutins dépravés, Z’ammara Benyoune$, très spécialement intéressé par les affaires d’import/import, l’expert d’occasion en médecine fonctionnelle, a décrété que ce sont les membres de Bouteflika qui sont atteints et non pas son cerveau (supérieur dit-il à ceux de 40 millions d’Algériens selon sa très docte conviction) Et, in fine, il peut donc valablement gouverner et diriger un pays et tout un peuple, puisque, braie-t-il à longueur d’ondes et de colonnes, on ne gouverne pas un pays avec ses pieds mais avec sa tête. Bravo la trouvaille ! Personnellement, j’aurais attendu et préféré que Monsieur Bouteflika gouvernât l’Algérie avec ses pieds plutôt qu’avec son cerveau comme il l’a fait jusqu’ici. Faut-il rappeler au distingué ministre Benyoune$ Z’ammara, multi-réversible et jetable à souhait, grand mutant et transhumant politique, que ce ne sont pas les membres intacts et bien portants de Bouteflika qui commandent son cerveau mais bien l’inverse. Le seul organe donneur d’ordres, chez les humains comme chez les animaux, même chez $aadani, reste bien le cerveau. S’il n’arrive plus à donner d’ordres aux pieds, aux mains, à la langue, à la voix, aux paupières, à la mémoire, c’est qu’il est très gravement atteint, même, comme il a dit lui, s’il est supérieur aux cerveaux sains de tous les Algériens réunis. Voilà le genre d’Algériens débiles et demeurés, aveuglés par leurs seuls intérêts immédiats d’affairistes et voleurs pressés, qui enfument le peuple algérien en produisant des arguments à l’emporte pièce et des justifications où la sottise et la stupidité du propos tiennent lieu de démonstrations. C’est dire tout le mépris dans lequel ils tiennent et entretiennent ce peuple. Toujours présumé sot et sans pouvoir de comprendre et de réagir à quoi que ce fut.
Méfiez-vous camarades de l’eau qui dort, méfiez-vous des peuples soumis et endormis, méfiez-vous des silences des masses affamées et humiliées. Les silences des peuples préparent toujours des Tsunamis de révoltes grandioses : Français de la Bastille, Russes de Potemkine, Chinois patriotes anti Kouo-Min-Tang et de la place Tienanmen, Cubains de la Sierra Maestria et de la Baie des cochons, combattants républicains espagnols, Vietnamiens de Dien Bien Phu, insurgés de Patrice Lumumba, Algériens anonymes de Novembre, enfants algériens mitraillés d’Octobre 1988, Tunisiens de Sidi Boussaâd, Palestiniens de Ghaza, Egyptiens de la place Tahrir, femmes héroïques de Barakat 2014, voilà les vraies et seules solutions .Pendrons-nous demain nos bourreaux, ? Oui, pendons-les haut et court pour que plus jamais, une fille de général, ne dise "papa vous dirige et vous gère comme du bétail, moi je bois votre sang en whisky et brûle votre argent dans tous les cabarets et palaces du monde…" $aïd n’en pense pas moins, lui qui a crié publiquement dans une grande brasserie parisienne :"L’Etat algérien, c’est moi !" Sûrement inspiré par la boutade bien connue de son frère aîné, dix ans auparavant, s’esclaffant en public pour dire le verbe haut, à la Louis XIV, sans gêne aucune ni retenue «L’Algérie, c’est moi !" Pour dire aussi avec mépris "celui qui paye l’orchestre, commande la musique…" Avec l’argent du contribuable ! Quel culot, quel aplomb ! Normal aussi qu’il – Bouteflika - s’autoproclamera quelques jours plus tard rédacteur en chef de l’APS, débuts des premières dérives messianiques et autocratiques à la Caligula. De Saadani le drabki, amuseur occasionnel de bordels, il en fera aussi sa chose et son président des comités de soutiens et, accessoirement, secrétaire général du FLN. Devenu entretemps, par la rapine et les saintes écritures, un gros personnage qui mettra moins de temps que tous les hominidés des ères passées à passer de la position animalière couchée à la position debout de bipède agile. En Homo sapien moderne et intelligent il a vite appris à voler et placer 300 millions d’euros, acheter des biens immobiliers à Paris et se faire délivrer une carte de séjour de dix ans en France pour lui et les siens ! Avouons tout de même que la fréquentation des Bouteflika est un peu plus rentable que le difficile métier de drabki ! Il est pénible pour lui de se voir accusé ouvertement de grand voleur pour avoir détourné 3000 Mds de la GCA de l’agriculture algérienne. Il n’a pas volé jure-t-il par tous les saints de Gafsa et d’El-Oued. Il n’a fait que fréquenter les Bouteflika ! Gros pléonasme. Car, comment ne pas voler quand on fréquente les Bouteflika’$ ? Donc le drebko-danseur a bien raison quand il affirme ne pas être un grand voleur. C’est juste uns sous-traitant occasionnel des Bouteflika’$ ; ce qui est pire. Quand à la danse du ventre ou son tube porno de «Taht Echabek Ghemzetli» de sa prime jeunesse, il dit ne les avoir jamais pratiqués. Et les danses du ventre actuelles au clan Bouteflika ? Ça, il ne peut pas le nier, même l’ENTV peut en témoigner.
M. A.
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Commentaires (10) | Réagir ?
Bravo, Mehdi El-Djazaïri n'aurait pas pu mieux dire.
Bonjour,
Je suis en tous points d'accord l'auteur... sauf sur un point qui me touche particulièrement puisque je suis un handicapé physique... j'ai une pollio à la jambe gauche.
Et effectivement les ordres qui partent du cerveau n'arrivent pas à destination, mais cela ne veut pas dire que le cerveau ne fonctionne pas Monsieur...
J'ai peur qu'à la lecture de votre article, tous mes voisins me prenne un demeuré...
Je suis de tout coeur avec le fond de votre pensée concernant notre Roi boutef, mais il me semble que vous trompez d'angle en choisissant de l'attaquer sur son physique.
Il a tellement de casseroles derrières lui que vous pouvez largement laisser tomber le problème du physique ou alors ne pas tomber dans la vulgarisation médicale comme il me semble que vous l'avez là...