Frères siamois : le Boko Haram et le Boko Halal
Dans son livre, "La Haine de l’Occident", publié en 2008, Jean Ziegler écrit:”…je me promenais dans une ruelle… un marchand…au large sourire, me héla, m’invita à le rejoindre autour d’un verre de thé. Sa boutique faisait office de restaurant. ..Sur le terre-plein devant la mosquée toute proche, des fidèles se prosternaient pour la prière du soir. Ayant voyagé aux Etats-Unis et en Angleterre, le marchand parlait un anglais parfait.
La soirée était douce, paisible. Nous discutions. Tout à coup, des cris se firent entendre. Des cris de douleur. Stridents. Désespérés. Je me levais d’un bond. Derrière la boutique, je découvrais la matrone au pagne bleu transformée en furie, à l’aide d’une tige de métal battait une fillette d’environ 5 ans. Du nez, du front de la fillette, le sang giclait. En vain tendait-elle de protéger son visage avec ses petits bras maigres. A coté d’elle, une autre fillette était accroupie, le regard hagard, terrorisée. Devant les fillettes était posée, à même le sol, une grande bassine remplie d’eau jaunâtre. A coté de la bassine se trouvaient deux pyramides, en équilibre incertain, d’assiettes métalliques, de gobelets - la vaisselle sale des clients... Tout indiquait que les deux fillettes, lavant la vaisselle depuis l’aube, s’étaient effondrées de fatigue. Elles s’appelaient Jade et Lallah. Elles portaient un foulard sur leurs cheveux noirs, de petites robes décolorées. Elles avaient la peau des jambes et des bras couvertes de taches bleues, des traces de coups anciens. Leurs yeux étaient ceux de petits animaux traqués, mi-suppliants, mi-résignés. Dans le lobe des oreilles et dans le nez, elles portaient de minuscules anneaux dorés. Leur histoire était banale à pleurer : les deux fillettes étaient originaires…de la savane aride, où rôde la faim. La matrone se faisait appeler «tante» par les fillettes. Le système est parfaitement rodé : des femmes…s’en vont dans les villages misérables du Nord, promettant monts et merveilles (une école, l’alimentation, plus un mari) à des parents angoissés. Elles repartent avec les fillettes. Leur destin ? Le travail forcé et des coups avant la puberté, la prostitution et des coups redoublés après. Des enfants esclaves, il y en a des centaines de milliers au Nigeria…"
En comparaison Cosette des Misérables de Victor Hugo peut se prendre pour la Belle au bois dormant. Plus chanceuses, les lycéennes kidnappées par Boko haram, car à 5 ans c’est plus traumatisant qu’à 15 ans. «J’ai enlevé vos filles, je vais les vendre sur le marché, par Allah.» clame celui qu’on surnomme le Djamel Zitouni nigérien dans une Afrique indifférente. Des familles se mobilisent relayées par une mère américaine et réalisatrice, Ramaa Mosley qui fait éclater sa colère sur Facebook et twitter avec "BringBackOurGirls" et voilà que l’opinion internationale se réveille bousculant le président nigérien qui roupillait depuis trois semaines. Même le grand mufti d’Arabie saoudite, la plus haute autorité religieuse de la monarchie s’est joint au mouvement : «porter atteinte à l’image de l’Islam… Ces groupes ne sont pas sur la bonne voie car l’Islam est contre l’enlèvement, les meurtres et les agressions". Ah la démocratie occidentale qui arrive à faire des miracles quand elle le veut et où elle le veut. En 2002 à la Mecque on a laissé 15 fillettes mourir brûlées dans l’incendie de leur école. La "police des mœurs" avait reçu l’ordre de les empêcher de fuir parce qu’elles ne portaient pas le vêtement islamique exigé. L’horreur n’a pas commencé dans la petite ville de Chibok et malheureusement ne finira pas là. Continent maudit rompu à l’esclavage génétique, aux génocides chroniques, éternellement dirigé par des paranoïaques maniaques sadiques psychopathes avec la complicité d’un Occident décadent gouverné de plus en plus par «l’idiot du village» avec l’innocence en moins. Boko Haram a au moins le mérite de ne pas sombrer dans l’hypocrisie et de jeter à la face de l’opinion internationale scandalisée : l’esclavage ! Gageons que cette matrone et ces rabatteuses sont d’anciennes Jade et Lallah. Ce n’est pas la peine d’essayer, tout est détraqué comme les incurables pédophiles tueurs d’enfants que le Canada à défaut de les envoyer sur la chaise électrique, comme le voisin américain, les castre chimiquement avec l’argent du contribuable et la France qui à défaut de les condamner à perpétuité, comme promis quand elle a interdit la peine de mort, les libère après quelques années pour qu’ils récidivent aux frais des contribuables au propre et au figuré. Chez nous, c’est plus simple les bourreaux sont immunisés par le silence de leurs victimes. Ce n’est pas la peine d’essayer diront les psychologues qui se sont penchés sur les filles qui ont survécu à l’horreur terroriste en Algérie, à peine 2% des kidnappées. Gommées par l’Etat, rejetées par leur famille, elles ont disparu sans laisser d’adresse, certaines dans la folie, la prostitution, le suicide... Mais les garçons ne sont pas en reste, s’ils ne sont pas massacrés sur place, ce sont des esclaves à ne pas dédaigner pour un gourou.
L’Afrique n’a pas manqué d’enfants soldats qui muent en terroristes s’ils survivent. Comme les talibans, le cauchemar de Bokou Haram : l’instruction des filles. On se souvient du FIS dont la première ambition était de reformer l’école algérienne en interdisant la mixité. Des lycées pour filles en ces temps modernes où seuls les prédateurs ont des kalachnikovs, pratique pour ravitailler les harems. Heureusement, malgré le pétrole, l’école au Nigeria, pays 5 fois plus peuplé que l’Algérie, est payante ce qui veut dire que les enfants des pauvres c’est les écoles coraniques, les medersas qui s’en chargent. Boko Haram, n’a rien inventé. En 1996 Joseph Kony, fondateur de l’Armée de résistance du Seigneur, condamné par la CPI (cour pénale internationale) pour crimes contre l’humanité a kidnappé 139 écolières en Ouganda. Soupçonné d’avoir kidnappé 30000 enfants en 20 ans, il court toujours, protégé par des centaines de partisans qui étaient ses anciennes victimes. En 2006, suite à la plainte de quelques familles asiatiques, la justice américaine accuse l’émir de Dubaï, son frère et son entourage d’avoir kidnappé des enfants, certains âgés d’à peine 2 ans, pour servir de jockeys dans la course de chameaux. On estime ce trafic à 30000 victimes durant 30 ans… Les membres de Boko Haram s’en prennent donc à des institutions interdites pour eux. Résultat, d’un Nord abandonné à lui-même, on bascule à un Nord dévasté par lui-même : des milliers de morts, des centaines de milliers de déplacés, plusieurs centaines d’écoles fermées, des centaines d’élèves tués. Ajoutons le réchauffement de la planète, des villages entiers ensevelis sous le sable, la corruption, l’injustice, l’incompétence et des dizaines de millions d’enfants en errance ou «talibanisés».
Avant les professeurs de ces medersas gratuites utilisaient leurs élèves pour les travaux de leurs fermes, maintenant ces derniers sont exploités pour mendier, commettre des crimes en tous genres. Comme on l’a vu en Irak avec le démantèlement de l’armée, des officiers ont atterri au sein d’Al Qaida menant avec succès attentat sur attendant, de même nos barbus trop bien entrainés pour n’avoir que des professionnels à leur service. Plus fort que Boko Haram, le GIA liquidait toute la famille ne laissant aucun témoin quand il s’emparait des filles. En Algérie, personne n’est en mesure de savoir combien, combien de filles kidnappées combien de djihadistes à l’étranger combien de terroristes au Sahel, combien de harragas, d’émigrés, de malades mentaux, de prostituées, de drogués, de malades du sida du cancer, de femmes battues violées et combien on a de politicards millionnaires en euros etc. On ne compte pas quand on ne sait pas compter quand on a peur de compter quand on s’en fiche de compter puisque l’important c’est d’être aux commandes de la machine qui compte sur commande. Etat pourri où la populace encaisse la Meute et la meute des frères-loups. Après chaque conflit politique au sein du pouvoir, après chaque séisme, inondation, guerre, la populace paie illico la facture au Boko Haram après le Boko Halal. Concernant, la première puissance économique d’Afrique, le Global Financial Integrity, constate que le Nigeria est le seul pays au monde à avoir d’importantes ressources pétrolières avec un déficit budgétaire. On estime à 10 milliards de dollars par an les fuites de capitaux, pour Transparency International son indice de corruption est de 2,4/10. De 1960 à 2008, en Afrique il y a eu 74 coups d’Etat, 17 guerres civiles tribales et 18 rébellions, conflits armés. Pour Axelle Kabou, l’""Afrique a inventé la dépendance destructrice à l’égard de l’extérieur."
Pour Chirac : "l’Afrique n’est pas mûre pour la démocratie." Pendant que le prix Nobel de littérature nigérien Wolé Soyinka répond : "A-t-elle jamais été mûre pour la dictature ?» L’Afrique comme les pays arabes ont inventé les seigneurs destructeurs. La culture de la soumission poussée à l’extrême sans répit de génération en génération a dû modifier l’ADN. Ce qui explique le top des dictateurs les plus cinglés de la planète. Abdoulaye Wade, l’ex du Sénégal, qui se prenait pour l’Africain le plus diplômé du Cap au Caire allant jusqu’à donner des cours d’économie à des prix Nobel d’économie pendant que les diplomates étrangers inventaient avec ironie l’expression «indice d’évaporation» quand ils parlaient du détournement des aides humanitaires pour enrayer la pauvreté au Sénégal. Pour se faire élire, il a promis des TGV des centrales nucléaires l’invention d’une machine à faire le mafé (plat sénégalais) et un emploi pour tous. Sani Abache, «big brother» a quadrillé le Nigeria avec son SSS (State Security Services) il a laissé mourir en prison le vainqueur de la présidence de 1993, il a jeté en prison l’ex président et n’hésitait pas à pendre militants des droits de l’homme et écrivains. Boukassa, que De Gaule surnommait le «soudard» converti à l’Islam pour séduire Kadhafi qui finança en grande partie son couronnement impérial, une couronne de 7000 diamants, carrosse bronze et or, 100 millions de francs français. La répression sanglante des lycéens causa sa chute, la France y veilla. Idi Amin aimait dit-on jeter ses opposants aux crocodiles, sanguinaire, inculte, paranoïaque, jusqu’à sa mort en Arabie saoudite, on devait s’adresser à lui en ces termes : «Son excellence, le président à vie, maréchal Alhadji docteur Idi Amin Dada, titulaire de la Victoria Cross, DSO, titulaire de la Military Cross et Conquérant de l’Empire britannique.» Quant à Kadhafi, Guide suprême, livre vert, couronné "Roi des rois africains" espérant en vain le titre de Maitre de l’Afrique et du monde. Yahya Jammeh , le marabout de Gambie affirmait en possession de la baguette magique censée guérir toutes les maladies y compris le sida et la liste est longue... Ces potentats n’hésitaient pas à se jouer de la constitution et se faire élire à vie, leurs seuls rivaux : le cancer, une balle dans la tête ou se fâcher avec l’ancienne colonisatrice : la France. Maintenant avec les moyens de communication, le net, la tolérance est de mise entre les grands, pire ils se sont entendus : la vitrine lisse et bien maquillée.
En Algérie, hier on tirait une balle dans le dos d’un Boudiaf qui tendait la main en parfaite santé, aujourd’hui on maintient artificiellement en vie un Bouteflika qui ne maitrise même pas sa main pour les besoins les plus élémentaires…Le ver disait Camus est dans le cœur de l’homme. Ni les Arabes ni les Blancs n’avaient besoin de s’enfoncer dans la brousse pour se servir. Déjà à l’époque, les nobles africains prisonniers des Portugais offraient des esclaves pour payer leur rançon. Le Congolais Alain Mabanckou ne pleure pas comme le Sénégalais Léopold Senghor, il assume dans le Sanglot de l’Homme noir: "Je ne conteste pas les souffrances qu’on subies et que subissent les Noirs. Je conteste la tendance à ériger ces souffrances en signe d’identité…La part de responsabilité des Noirs dans la traite négrière reste un tabou parmi les Africains, qui refusent d’ordinaire de se regarder dans un miroir.»Mais l’esclavage est démocratique, c’est aussi une histoire de Blancs. Les Slaves en savent quelque chose et certains historiens affirment que c’est ce traumatisme ancestral qui a causé le retard de l’Europe de l’Est. Pour les besoins de l’Espagne andalouse et les pays musulmans grands consommateurs d’esclaves, les Occidentaux fournissaient le bétail venant en renfort aux razzias : concubines, eunuques,… D’après l’historien russe Alexandre Skirda la traite slave a duré de VII au XVII siècle concernant des millions, elle était plus sévère que celle des Noirs, puisque les victimes étaient castrées même les enfants et l’opération mortelle pour un sur deux des Tchèques, des Ukrainiens, des Moraves, des Croates, des Polonais etc. On comprend pourquoi aujourd’hui, c’est l’Europe de l’Est surtout l’Ukraine qui alimente la traite des femmes et des enfants. D’après l’OIT (organisation internationale du travail) 2 millions d’esclaves du sexe génèrent plus de 27 milliards de bénéfice par an. Pour Paul Bairoch, la traite arabe des Noirs se chiffre à 25 millions de victimes, la moitié que celle subie par les Occidentaux avec la castration en plus. D’après l’ONU, en Arabie saoudite, il y avait 100000 à 250000 esclaves avant l’abolition de l’esclavage en 1962 et au Soudan en 2000, on comptait 5 à 14000 esclaves ... La menace de Bobo Haram de vendre ses captives ne pouvait pas scandaliser beaucoup de monde par ici.
En Algérie, on connait cette haine qui remplit le récipient vide des jeunes avec la résignation des vieux qui sent l’esclavage soft: "A quoi bon faire des études ? … Nos cousins sont bardés de diplômes universitaires inutiles… éduqués mais, comme nous, au chômage…Nous rêvons que d’une chose : quitter notre pays". Pendant que d’autres répliquent : "…objectif clair…œuvrer pour la mise en place d’un système islamique…Seul l’Islam apportera justice à mes frères…qui souffrent entre les mains de nos odieux dirigeants…des marionnettes à la solde de l’Occident. » Signalons que les premiers ne rêvent de partir qu’en Occident, même le diable y perdrait la boule. Boko Haram et Boko Halal ont encore de beau jour devant eux : la « réserve humaine » africaine contrairement à celle du sous-sol semble inépuisable. Pourquoi ces mouvements terroristes naissent là où il y a une dictature sanguinaire qui se nourrit que de la corruption ? Pourquoi les chefs terroristes s’ils ne sont pas tués sont graciés récompensés immunisés ? Pourquoi leurs prédicateurs sont tous des fonctionnaires du Sérail ? Pourquoi les monarchies pétrolières esclavagistes ont besoin de financer nos terroristes alors que nous sommes tous soumis depuis des siècles ? En 1789, Jean-Paul Marat écrit : "Que sont quelques maisons pillées un seul jour par le peuple auprès des concussions que la nation entière a éprouvées durant 15 siècles sous les 3 races de nos rois ?" Que de recul aujourd’hui avec la science les moyens de communication l’étude de la psychologie des foules et la rente qui permettent aux pyromanes de s’entendre aisément avec les rois. Ibn Khaldoun au 14e écrit : "Les seuls peuples à accepter vraiment l’esclavage sans espoir de retour sont les nègres, en raison d’un degré inférieur d’humanité, leur place étant plus proche du stade de l’animal." Il n’oublie pas le degré supérieur de la race sultanique. Puisque les anthropologues désignent l’Afrique comme le berceau de l’humanité, on est sans doute en train de rejoindre tous la brousse et le cannibalisme, bercé par le cliquetis de nos chaines et les bijoux en or de nos geôliers.
Mimi Massiva
Références :
Rue 89 ; Le Monde.fr ; Figaro.fr ; Wikipédia ; journal Al Hayat ; El Watan ; Liberté
Commentaires (9) | Réagir ?
Voilà un personnage fabriqué comme tant d'autres pour justifier une intervention étrangère dans un pays pétrolier intéressant (encore du pétrole). C'est une nouvelle forme d'exploitation des richesses des pays d'Afrique, sans colonisation directe. On crée du terrorisme, on démultiplie ses capacités de nuisance.
boko haram plus haram que ça tu meut il y a lieur de les fisullers sans aucune forme de procé c'est vraiement trop au poteau 7 balles a chacun d'eux