Un journaliste français appelle à la réhabilitation de Fernand Iveton
Dans une libre tribune transmise jeudi à l’APS, le journaliste et écrivain français, René Fagnoni interpelle les autorités algériennes afin que "soient reconnus la mémoire et le sacrifice du chahid Fernand Iveton".
Né en 1926 au Clos-Salembier (Alger), Fernand Iveton est l’unique Algérien d’origine européenne condamné à mort puis guillotiné par l’Etat français comme membre du FLN en février 1957.
Pour René Fagnoni, le plus beau des hommages à Iveton serait l'inauguration d'un lieu qui porterait son nom dans la capitale de l'Algérie où il vécut et est mort en martyr, à l’instar de ce qui a été fait à Biskra où une rue porte le nom de Maurice Laban et à Alger et Paris où des places ont été baptisées du nom de Maurice Audin.
Comme Fernand Iveton, René Fagnoni est un amoureux de l’Algérie, pays qu’il découvre en pleine guerre d’indépendance en 1957 lorsqu’il était appelé du contingent au cantonnement militaire de Merouana (ex-Corneille), à Batna, dans les Aurès. Dans un ouvrage Chronique des Aurès, il décrit la terrible condition sociale dans laquelle se débattait la population et dont il était le témoin privilégié.
Le 14 novembre 1956, Fernand Iveton, membre du PCA, ouvrier tourneur dans l’usine à gaz du Hamma (anciennement le Ruisseau) décide de placer une bombe près du gazomètre à une heure où l’usine serait déserte, évitant ainsi de faire des victimes. Mais l’engin explosif placé dans un placard d’un local désaffecté est découvert par des "petits chefs". Iveton est aussitôt arrêté, emmené au commissariat, torturé, il en sort brisé, noir de coups et des brûlures à l’électricité.
Au terme d’un procès vite expédié, où il n’aura pour le défendre que deux avocats commis d’office, le jeune militant de 31 ans est condamné à mort. Au matin du 11 février 1957, l’ancien gamin du Clos-Salembier (actuelle Madania) est passé à la guillotine de la prison Barberousse (Serkadji), suivi de ses compagnons, Mohamed Lakhnèche, dit "Ali Chaflala" et Mohamed Ouenouri, dit "P’tit Maroc".
"En cette aube du 11 février 1957, Fernand Iveton assume, en notre nom, les conséquences du choix tragique qui a été le sien. Cela devrait suffire à lui assurer une place dans les lieux de notre mémoire", conclu l’auteur de Chroniques des Aurès.
Jugurtha Hanachi avec APS
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