Les rebelles syriens réclament des armes anti-aériennes aux Etats-Unis
Le chef de l'opposition syrienne Ahmad Jarba a réclamé mercredi avec force des armes anti-aériennes aux Etats-Unis pour espérer l'emporter sur l'armée du président Bachar al-Assad et mettre fin à plus de trois ans de cauchemar.
M. Jarba, en visite de huit jours à Washington, avec une rencontre prévue avec le président Barack Obama, a aussi fustigé la probable réélection le mois prochain du chef de l'Etat syrien. Lançant un appel passionné devant une centre de réflexion de Washington, M. Jarba a demandé que les Américains lui fournissent des armes efficaces qui permettraient de faire face aux attaques, y compris aux raids aériens des forces armées de Damas.
Après trois ans d'un conflit qui a fait au moins 150.000 morts -- voire 200.000 et dix millions de civils déplacés qui vivent un cauchemar selon M. Jarba -- ces armements pourraient changer l'équilibre des forces sur le terrain. Le chef de la coalition nationale des forces de la révolution et de l'opposition syrienne s'est toutefois dit toujours favorable à une solution politique pour se sortir du conflit. Le dirigeant est aux Etats-Unis à la tête d'une délégation comprenant le nouveau chef d'état-major de l'Armée syrienne libre (ASL) et le général de brigade Abdelilah al-Bachirn. Ils doivent demander à l'administration Obama de livrer des armes sophistiquées à la rébellion. Outre le président Obama, M. Jarba doit rencontrer jeudi le secrétaire d'Etat John Kerry, la conseillère à la sécurité nationale de la Maison Blanche, Susan Rice, des membres du Congrès et des dirigeants des partis républicain et démocrate.
L'opposant syrien a cependant assuré qu'il ne réclamait pas aux Etats-Unis et aux Occidentaux d'envoyer leurs fils en Syrie. Nous ne voulons pas que des Américains meurent en Syrie, a assuré M. Jarba, alors que le président Obama a toujours exclu l'envoi de troupes sur le terrain et a renoncé à la dernière minute en septembre dernier à une frappe militaire sur la Syrie. Washington fournit officiellement une aide militaire non létale à la rébellion modérée syrienne, comme des équipements de communication. L'administration Obama, très réticente à tout engagement militaire direct, redoute que des armes de guerre ne tombent finalement entre les mains d'organisations rebelles jihadistes qui combattent l'armée syrienne.
Le département d'Etat a réaffirmé mercredi que Washington privilégiait un processus politique sur une solution militaire en Syrie, malgré des hauts et des bas sur le champ de bataille et l'échec de la conférence de Genève-2 en février entre Damas et l'opposition. Sa porte-parole Jennifer Psaki a toutefois indiqué qu'une nouvelle réunion du groupe London 11 (Onze pays soutenant l'opposition syrienne) le 15 mai à Londres serait l'occasion de discuter de la manière dont la communauté internationale peut continuer à soutenir l'opposition modérée, y compris les membres approuvés de l'opposition armée.
Homs évacuée par les rebelles
Le dernier carré d'irréductibles a commencé à quitter mercredi la Vieille Ville de Homs, haut lieu de la révolte en Syrie, où les rebelles étaient assiégés depuis plus de deux ans par les troupes gouvernementales. Cette évacuation d'au moins 1 200 combattants, civils et blessés de la Vieille Ville de Homs (centre) entre dans le cadre d'un accord sans précédent entre belligérants, conclu à l'issue de deux mois de négociations. Elle intervient aussi à moins d'un mois de la présidentielle, que Al Assad semble assuré de remporter, alors que la guerre a fait plus de 150 000 morts en trois ans. Les rebelles peuvent se targuer de quitter la ville la tête haute, sans être humiliés, mais le régime engrange une importante victoire symbolique dans cette ville que les militants avaient surnommée au début de la révolte contre Bachar el-Assad "capitale de la révolution", en raison de l'ampleur des manifestations.
"Trois bus, avec un représentant de l'Onu à leur bord, ont quitté vers 10 heures (9 heures à Paris) la Vieille Ville, transportant 120 personnes : des blessés, des civils et des combattants", a affirmé à l'AFP le négociateur rebelle Aboul Hareth. "Ils sont arrivés à Dar al-Kabira", une ville rebelle située à une vingtaine de kilomètres plus au nord, a-t-il ajouté. Une vidéo, diffusée par les rebelles, montre des hommes, avec des sacs à dos, coiffés de casquette ou cagoulés, avec leur fusil mitrailleur en bandoulière, montant dans deux bus. Dans une autre vidéo, un 4X4 de l'ONU est positionné devant les bus avec des hommes en treillis portant des gilets pare-balles sur lesquels est écrit "Police".
AFP
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