La République sera conservatrice ou ne sera pas !
"Le roi est mort, vive le roi !", chantaient naguère les féodaux suzerains, leurs serfs et la plèbe du royaume, pour marquer et proclamer leur allégeance au puissant du moment, histoire de protéger leurs rangs, leurs statuts, leurs terres et leurs privilèges.
Saïd Bouteflika, notre comte palatin, les partisans du sérail, les décideurs de l’ombre et autres caudataires ne se sont guère privés, dans les salons feutrés et capitonnés de l’Ile-de-France, de célébrer avant l’heure l’intronisation de son frère Abdelaziz dans un Val qui lui a donné sa Grâce, pour se succéder à lui-même, et par la même, pérenniser un système politique moribond, entaché depuis fort longtemps de scandales, de rapines , de détournement de fonds, d’argent sale et mal acquis du marché informel. Faut-il pour cela s’en étonner ? Pour une place bien en vue, dans les loges princières d’El Mouradia et d’ailleurs, bon nombre de ministres, de cadres étatiques, de diplomates ont vendus leurs âmes au diable, en cautionnant la féodalisation de toute une société.
En vérité, rien n’étonne plus en Algérie, la pitoyable prestation du serment présidentiel d’un impotent septuagénaire, qui n’est pas allé au bout de son discours nous renseigne de quoi seront fait les lendemains du nouveau quinquennat d’un président «faire-valoir» qui n’augure rien de bon pour notre pays. Tout est retourné à la coutumière veulerie, de tous les emphases, les beaux discours et les belles promesses d’une deuxième république moderne ne subsiste que la ridicule sentence populaire "El mwalfa khir man telfa" (l’habitué, c’est mieux que l’inconnu), c’est dire que la république sera conservatrice ou ne sera pas ! Comment en serait-il en être autrement ? Lorsque l’on déchiffre et l’on fasse une analyse du contenu de la nouvelle liste nominative du gouvernement, et de l’incompréhensible maintien et reconduction aux postes de ministres, honnis par le peuple, aux fonctions régaliennes, de ministres carriéristes, qui n’ont rien prouvé par le passé si ce n’est leur incompétence et leurs douteuses collusions.
Un gouvernement bien contempteur des aspirations de bonne gouvernance, de transparence et de justice du peuple. Et qui, demain, s’égosillera de faire étalage de ses bilans falsifiés et modelés sur le calque du chien de La Fontaine, qui emporté par les vagues, se vantait d’être un bon nageur…
Brahim Ferhat
Commentaires (2) | Réagir ?
Je vous invite à lire l’article de Kadi Ihsane sans Maghreb Emergent sur Fertial..
L’auteur écrit : « L’accord signé mercredi dernier est marqué de bon sens, le gouvernement algérien ne voulant plus s’enliser dans un long bras de fer coûteux comme cela a été le cas dans l’affaire Djezzy. » Je ne partage pas ce point de vue sur les deux affaires. Je ne vois pas comment Boutef va s’attaquer aux deux associés cités Sawiris et Villar qui paient en action dans leurs branches de tourisme de luxe international. Les affaires Orascom et Fertial sont les plus grands scandales de l’Algérie. Ils feront couler beaucoup d’encre un jour ou l’autre. L’espagnol Villar Mir a obtenu 66% de toutes les usines construites par Sonatrach à Arzew et Annaba pour une bouchée de pain. Ce n’est pas du bon sens, c’est de la corruption avérée.
Il ajoute: « Sonatrach a obtenu une revalorisation du prix de sa fourniture en gaz naturel des deux complexes d’Arzew et de Annaba. Le communiqué qui a sanctionné l’accord n’a pas donné les détails du nouveau prix de fourniture. » Vous oubliez de préciser que cela fait 8 ans que Villar Mir exporte de l’ammoniac produit à partir du gaz facturé au prix du marché national. Cela m’étonnerait beaucoup que le nouveau prix du gaz reflète son prix à l’exportation et soit appliqué à ces tonnes d’ammoniac déjà exportées.
Il devrait aussi préciser que l’Etat est libre de fixer le prix du gaz à partir de 2016 et qu’il ne devrait pas y avoirune négociation de prixà la fin du pacte de stabilité sauf bien sûr si l’objectif de Sonatrach est de reconduire les avantages obtenues par Villar. Et faire cela, le lendemain des élections, c’est indécent!
Il écrit : « L’agence de régulation des hydrocarbures, l’ARH, a été jusqu'à réduire de 30% les fournitures en gaz naturel les complexes ammoniac d’Arzew et de Annaba à cause d’une non mise en conformité par Fertial de ses installations jugées énergétivores et pas sûres. Un «acte malveillant», selon le président de Villar Mir, dans un courrier adressé au printemps dernier au ministre algérien de l’énergie et des mines. » J’espère que ce n’est pas Villar via Said qui a puni le patron de l’ARH qui vient d’être appelé à d’autres fonctions. Le pôvre, c’est le seul cadre nommé par Yousfi qui n’a pas détrôné un seul agent de Chakib Khelil !
Je vous informe que les 66% des actifs algériens cédés au privé espagnol n’ont jamais correspondu aux 170 million que vous mentionnez. (lirela littérature internet importante sur les dossiers d’ammoniac, notamment les articles de Naima Benouaret).
Enfin, il annonce une quatrième usine d’ammoniac avec la relance du projet El Bahia Fertilizer, à Arzew, après celles de Sorfert, Bahwan, et le projet du Qatar.
On pourra démontrer facilement que ce sont des scandales de transfert de rente gazière et que le préjudice pour l’Algérie va s’aggraver avec ce 4eme mandat. Il est estimé à une trentaine de milliards de dollars.
A l’heure où on sait déjà qu’on n’aura pas assez de gaz pour satisfaire notre demande d’électricité dans 10 à 15 ans, ces projets sont de nature non seulement maffieuse mais relève aussi de la haute trahison et cherchent à provoquer la précarité financière de l’Algérie.
Merci M. l’expert Kadi pour votre précieuse collaboration aurait dit Villar Mir.
La rupture est totale, il ne reste plus que les affrontements d'abord au sein du clan des "Maudits marroquins" pour bientot, ensuite de l'algérie dans sa globalité contre le "Greffon pathogéne et mortel" de Fakhamatouhou et ses autres débris tribaux.