Naguib Sawiris réclame encore et toujours 4,4 milliards à l’Algérie
Après avoir été cédé à Vimpelcom Orascom, l’homme d’affaires égyptien estime avoir été lésé par les manœuvres du gouvernement algérien, qui l’a empêché de vendre l’opérateur mobile Djezzy pour un bon prix, et qui vient de le nationaliser.
Naguib Sawiris est manifestement insatiable. Il ne lâche pas l’affaire Djezzy. Alors qu’il a cédé quasiment tout son empire des télécoms au russe Vimpelcom il y a trois ans, l’homme d’affaires égyptien continuer à réclamer justice pour l’opérateur mobile Djezzy. Sa holding OTMTI (Orascom TMT Investments) demande 4,4 milliards de dollars à l’Algérie dans le cadre d’un arbitrage international auprès du Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), à Washington.
Naguib Sawiris vient de réaffirmer sa plainte dans un communiqué, alors que le repreneur Vimpelcom, lui, a acheté la paix en laissant Alger prendre 51 % du capital de Djezzy. Le règlement à l’amiable survenu le 18 avril permet au russo-norvégien Vimpelcom d’empocher 3,2 milliards de dollars (après versement d’un dividende exceptionnel et paiement d’une amende) et de mettre fin aux poursuites.
Un investissement de 3 milliards de dollars
Le magnat égyptien a quelques raisons d’être rancunier. A chaque fois qu’il a essayé de vendre Djezzy, premier opérateur mobile algérien avec 17 millions d’abonnés et 47,5 % de part de marché, on lui a mis des bâtons dans les roues. Des redressements fiscaux écrasants ont considérablement réduit la valeur et l’attrait de la cible. Le sud-africain MTN a ainsi renoncé à racheter Djezzy pour 7 milliards de dollars. Quand Vimpelcom a racheté l’empire télécoms de Sawiris, l’Algérie était une épine dans le pied au lieu d’être un fleuron bien valorisé.
Sawiris rappelle qu’il a investi 3 milliards de dollars dans Djezzy de 2001 à 2010. Il estime avoir été exproprié d’Algérie, et avoir perdu de l’argent dans la transaction avec Vimpelcom du fait de manoeuvres gouvernementales. Cependant, cet homme d'affaires oublie de rappeler, l'ingrat, qu'il a réussi à prospérer grâce à l'intervention de Bouteflika et le marché algérien.
Avec Les Echos
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