Colloque international sur l’insurrection de 1871 à Bejaïa
Organisé par le comité des fêtes de la ville de Bejaïa dans le programme des activités annuelles de "La balade littéraire", association d’artistes et de culturalistes au parcours éloquent dans la wilaya de Bejaïa, le colloque autour de l’insurrection paysanne de 1871 se tiendra les 6 et 7 mai prochains au Théâtre régional de Bejaïa.
Une quinzaine d’intellectuels des deux rives de la Méditerranée déclineront durant deux jours des thèmes centrés sur les origines de l’insurrection, son contexte historique et les drames qui s’étaient joués dans le camp des vaincus, les destructions de villages et d’institutions cultuelles comme les zaouïas, les humiliations, les impositions répressives, le séquestre collectif des terres, les déportations de populations vers la Nouvelle Calédonie, la Guyane française et la Corse … Outre des thèmes généralistes, figurent au programme également des monographies sur des lieux de mémoires de cette insurrection comme Seddouk, le village duquel est partie la révoltesamedi 8 avril 1871 sous la houlette du cheikh Aheddad, maître de la confrérie Rahmania, le village de Lakhdaria (ex-Palestro), les hameaux de Jijel et d’El Milia, les collines de Medjana, territoire des Mokrani, les Portes de fer à l’orée du Hodna, et des témoignages recueillis dans la haute vallée de la Soummam et de nombreux autres hameaux de l’est algérien…
Tassadit Yacine, membre du laboratoire d’anthropologie sociale au Collège de France et directrice d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales de Paris, en est le maitre d’œuvre. Ce colloque réunira de grosses pointures des universités européennes à l’instar de Françoise Vergès, du Gold Smith’s Collège de l’université de Londres, connue pour ses travaux sur l’esclavage colonial, de l’essayiste Georges Morin, fondateur de l’association contre le racisme anti maghrébin « Coup de Soleil » et directeur du « Maghreb des livres », et de l’historien Benjamin Stora dont la communication est très attendue par le public universitaire. Des artistes de renom comme le cinéaste Mehdi Lalaoui, et la comédienne Virginie Aimone seront de la rencontre. De nombreux universitaires et écrivains d’Algérie spécialistes de l’histoire coloniale comme Abdelmadjid Merdaci, Slimane Zeghidour, l’écrivain mémorialiste Rachid Oulebsir ou encore Samia Messaoudi, apporteront une vision intérieure et une lecture plus locale de ce que la mémoire collective a retenu de cet épisode historique qui a jeté les premiers fondements de l’algérianité. Une exposition d’art donnera à voir au public durant deux jours les œuvres du photographe Salah Oudahar.
Dans l’après-midi du premier jour après, les conférences-débats, la comédienne Virginie Aimone du collectif "Manifeste rien" jouera, sur une mise en scène de Jeremy Beschon, "Les trois exils", un texte écrit par Benjamin Stora qui met en scène la condition humaine à travers un pan de l’histoire de l’Algérie. Le public aura le loisir de débattre avec les acteurs et l’auteur du texte.
Le second jour verra dans la soirée la projection du film de Mehdi Lallaoui "Les kabyles du pacifique" qui reconstitue le périple des déportés de 1871 ayant fait souche dans le pacifique. Cette histoire croise le destin de trois populations de déportés, les kabyles, les Communards de Paris et les Kanaks. Le débat autour du film sera animé par l’auteur et modéré par l’écrivaine Wassila Tamzali.
Organisé dans un lieu public ouvert, ce colloque s’adresse aux citoyens en dehors du carcan élitiste universitaire, aussi pour garantir une écoute et un débat de qualité, des centaines d’invitations ont été distribuées dans les coins les plus reculés de la wilaya, dans un esprit de parité hommes-femmes, visant prioritairement les étudiants, les animateurs associatifs, les artistes et les acteurs des cercles culturels qui s’intéressent à l’histoire de la région. Les organisateurs à leur tête le musicologue Malek Bouchebah, ont-ils vu grand, veillant au grain sur le plan logistique pour garantir un séjour confortable à tous les invités.
Rachid Oulebsir
Commentaires (2) | Réagir ?
Malgrè leur misère, nos ancétres n'ont pas osé à vendre leurs terres pour se payer du luxe et une belle vie... ils l'ont préservé et cultivé avec leurs tripes...
qu'avons nous fait de terres fertiles ??? transformées en BETON à perte de vue !!! Le ravage de La fievre du BETON...
"Sit-in bool" l'un des chefs indiens d'amérique voyant ses tribues troquées des terres fertiles contre de l'alcool et de la verrerie qui brille, leur avaient présagé un sort terrible... IL VIENDRA UN JOUR OU VOUS NE TROUVEREZ QUE cette cemelote A MANGER !!!
DE même, il viendra un jour où nous trouverons que du BETON A manger !!!
@Da rachid:
Pourquoi vous ne parlez pas de la famine qui a sévi en Algérie en l'an 1865 - 1867 avant l'événement de Cheikh Ahadadh, et les "Ath Waghyoul" que certains ont arabisé "Boubaghla", juste après que Paris précisément le Château de Versailles, ait été occupé par Bismarck, que nos grand parents ont profité pour attaquer le peu de garnison que le Colon Français à dissiper à travers la Kabylie, palestro, Saldae, ... Pour revenir à la famine de 1865, il faut faire des études sur les tribus (12 000) personnes d'après les militaires Français de l'époque qui se sont dirigés vers la Kabylie pour trouver à manger.
L'origine de la famine était dû aux sauterelles qui ont tout bouffer sur leur passage ainsi que la sècheresse qui a sévi pendant 03 ans. et en 1868, l'hiver était rude et les récoltes étaient de retour, d'après certains témoignage de l'époque, les gens arrivaient avec des vers qui sortaient de leurs tripes, c'est pour cela que régions avaient accueilli de nouveaux éléments qui se sont sédentarisé en Kabylie.
Pourquoi la Kabylie a su faire face à la famine de l'époque, je vous invite @ Da Rachid, à revoir le système économique Kabyle, avec ses greniers maison, "TAARICHT" pour le blé, sorgho, TIMZIN, IRDHEN, LVECHNA,... les figues sèches, INEGHMAN, Huile d'olive dans les jarres en terre cuite, LAQSEDH,.... et dans chaque maison vous avez une vache ou deux pour nourrir membres de la famille, TAYUGA pour le labour, .....
Et maintenant, si demain une guerre se déclare, on a pas plus de 48 heures de réserves stratégiques, par contre on a l'ANSEJ, et l'écran plat dans sa maison, ainsi que des IPhone 5, mais pas de lait de vache, pas de fromage, pas de figues sèches, pas d'huile d'olive, même la mouche de l'olivier, on arrive pas à l'éradiquer, pourquoi?
Parce que, on se contente d'attendre la récolte sans traiter, ni travailler l'olivier pendant l'été et le printemps, tout ça nous amène à réfléchir à notre modèle économique Kabyle, comment nos grands parents arrivent à faire des guerres et même les gagner sans aucune caserne, sans prison, il était temps de réétudier la stratégie économique de nos aïeux. Pour surtout préparé l'après pétrole.
RMII