Le Mouvement Barakat demande une procédure d'empêchement de Bouteflika
La demande s'appuie sur les images de la prestation de serment montrant que le président n'a pu lire qu'un paragraphe sur les vingt-neuf prévus.
Le mouvement d'opposition Barakat a annoncé mardi avoir envoyé un courrier au Conseil constitutionnel pour demander une procédure d'empêchement du président Abdelaziz Bouteflika qui a prêté serment lundi pour un 4e mandat. "Nous avons envoyé un courrier par la voie postale au Conseil constitutionnel (...) pour demander l'application de l'article 88", a déclaré l'égérie du mouvement Barakat ("Ça suffit" en arabe), Amina Bouraoui. L'article 88 de la Constitution dispose qu'en cas de "maladie grave et durable" du président le Conseil constitutionnel peut proposer à l'unanimité au "Parlement de déclarer l'état d'empêchement".
Amina Bouraoui a expliqué qu'une "délégation de six personnes de Barakat s'est déplacée au Conseil constitutionnel pour déposer ce courrier" mais qu'ils n'avaient pas pu le faire, faute de rendez-vous. La demande de Barakat s'appuie sur les images de la prestation de serment montrant que le président "n'a pas pu lire tout son texte et s'est contenté d'un paragraphe sur les 29 du discours", a indiqué Amina Bouraoui. Assis dans un fauteuil roulant, Abdelaziz Bouteflika, 77 ans, a répété lundi d'une voix faible un texte d'une dizaine de lignes lu par le président de la Cour suprême, Slimane Boudi. Il a ensuite lu une brève allocution en butant sur les mots.
Le président a été victime il y a un an d'un AVC qui l'a conduit à près de trois mois d'hospitalisation au Val-de-Grâce à Paris, et une partie de la presse algérienne s'interroge sur ses capacités à assurer ses fonctions. Animé par des trentenaires, Barakat est apparu après l'annonce en mars d'une nouvelle candidature d'Abdelaziz Bouteflika, président depuis quinze ans. S'il n'a pas réussi à drainer les foules, il s'est imposé sur la scène politique et médiatique et s'est attiré de violentes attaques du camp Bouteflika, qui l'accuse de vouloir semer le désordre dans la rue.
Avec AFP
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