Bruxelles ne félicitera pas Bouteflika
L'Union européenne a préféré jouer la carte de la prudence pour le 4ème mandat de Bouteflika.
Elle a manifesté d’ailleurs un réel manque d'enthousiasme pour cette étrange élection. Son silence est très parlant : Catherine Ashton, haute représentante de l’Union Européenne pour la politique extérieure et de sécurité commune, Martin Schutz, président du Parlement Européen ou encore Herman Van Rompuy, président du Conseil européen se sont bien gardés de faire publier des communiqués de félicitations à l’endroit de A. Bouteflika comme à l’habitué à pareilles circonstances.
Il faut rappeler que l’Union européenne avait refusé de jouer les observateurs afin de ne pas cautionner le scrutin. La demande d'Alger pour obtenir une mission d'observation est parvenue trop tard, telle était la réponse officielle livrée aux médias par les services de la haute représentante de la diplomatie européenne, Catherine Ashton.
En vérité, la discrétion des européens s'explique par au moins trois raisons : D’abord la pression de certains députés européens membres du comité des relations avec l’Algérie comme la franco-algérienne, Malika Benarab-Attou qui dira : "Je dis à Mme Ashton : vous ne pouvez pas continuer à être silencieux sur la question des libertés publiques, puisque nos valeurs sont universelles. Les libertés, on les veut en Europe. Mais on les veut aussi au Maghreb, et en Algérie !"
La deuxième raison est d’ordre économique. L’Algérie est le troisième fournisseur énergétique de l'Union et cette donnée est fondamentale, l'Algérie vend aux Européens un tiers du gaz qu'ils consomment alors que les rapports avec la Russie se compliquent. Mais il y a un bémol qui pourrait verser en faveur de l’Europe et lui permettre d’être plus exigeante en matière politique. Il s’agit du Qatar qui va atténuer sans doute l’importance des rapports gaziers euro-algériens. Ce mastodonte gazier commence déjà à alléger la dépendance énergétique de l’Europe en damant les pions au gaz algérien et russe.
La troisième raison qui passe inaperçue dans le calcul du régime d’Alger, c’est l’imposant lobby conduit au niveau des institutions européennes par un groupe de pression algérien composé de chercheurs, d’experts, de journalistes et d’activistes politiques. «Autant dire qu'avec tout cela on peut aisément se passer des déclarations concernant le résultat de cette élection» lâche un haut fonctionnaire européen.
De Bruxelles, Lila Haddad
Commentaires (1) | Réagir ?
Je doute que le conflit Ukrainien soit une carte de jeu. Le gaz Algerien sera utile encore utile juste quelque temps, le temps d'embraser les russes suffisemment, de sorte qu'ils aient a choisir entre l'Ukraine et la Syrie. Biensur qu'il mettront leurs forces sur l'Ukraine, faute de quoi - Ce sera l'OTAN qui s'installe dans leur jardin. C'est alors, que le dossier Syrien sera traite' comme il a besoin de l'etre. Des lors, l'energie arabe coulera a travers la Syrie et la Turkie. Viendra alors le moment d'allumer la meche au sud du Maroc.
Il n'y a besoin que d'une moindre irregularite' dans le referundum du Polisarion, pour que le Maroc aille en guerre. D'ici-la, l'ebulition sociale en Algerie aura certainement atteint une bonne temperature. Le bejaoui aura peut-etre ete attrappe' et livre' ses secrets. Quand a d'autres accord avec l'UE, plus tant que la justice Italienne n'aura ete satisfaite.
La question est alors, "combien de guerres simultanne'es pourra mener la DRS ?" - Une contre les Algeriens, une autre contre les Kabyles, une contre les Touaregs, contre les Mzab...
Le delai pour le referundum est d'une anne'e.